Chapitre 8

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Carlos

Toujours à gâcher le peu de bons moments. Lyna est experte en la matière. Par je ne sais quelle malédiction, elle se retrouve sur mon chemin. D'ailleurs, quand on parle du loup...

- Bonjour, tu vas bien ? Demande-t-elle à Evie, nous ignorant totalement.

Les deux discutent pendant le reste du petit-déjeuner quand Jane arrive vers nous :

- Vous avez différentes tâches à réaliser pour le couronnement de Ben. Remplissez cette fiche par ordre de préférence et rendez-la moi avant la fin de la journée.

Le petit-déjeuner terminé, tout le monde est déjà parti et je me dirige vers le bâtiment principal quand on me stoppe :

- Carlos, attend.

Je me retourne et croise ses yeux bruns.

- Je voulais... je voulais m'excuser pour hier.

- D'accord. Salut Lyna.

- C'est tout ce que tu as à me dire ?

- Exactement. J'ai d'autres choses à faire donc ne me fait pas perdre mon temps.

Puis, je pars et la laisse seule, muette.

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- Carlos, vient voir les activités qui nous ont été données pour les préparatifs du couronnement.

- J'arrive Jay. Baille-je, encore à moitié endormi.

- Dépêche-toi. Tu as un filet de bave au bord des lèvres là tu sais ?

- De quoi ? Réponds-je, désormais parfaitement réveillé.

- Allez lève toi Marmotte.
Nous arrivons devant le panneau d'affichage. "Carlos d'Enfer : cuisine, groupe 4"; "Jay Lazhar : jardin, groupe 2".

- Nous avons à peu près les activités qu'on voulait. Ça aurait pu être pire.

- Samedi je dois y être à vingt-et-une heure dans les cuisines du collège. Au moins je dois pas me lever tôt. Bon, je te laisse. J'ai cours de mathématiques, super.

Je suis un de ses rares élèves à ne pas détester les maths, je n'aime pas non plus mais bon. Entre les cours de mathématiques de ma mère pour savoir à partir de quel prix vendre une fourrure de chien et ceux du lycée, le choix est vite fait.

Le midi, je croise de nouveau Lyna. Cette fois, la brune n'essaie même pas de s'excuser, comme si elle pensait que notre dispute était de ma faute. De toute façon, nous ne nous sommes jamais entendu et ne nous entendrons jamais.

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- Il est bientôt l'heure, tu dois aller à ton atelier cuisine. Carlichou va faire un gâteau. Trop mignon. Me charrie Jay, imitant une petit fille qui supplie ses parents de lui donner du chocolat. Tu m'en ramèneras petit Carlichou ?

- Ceux qui seront recouverts de ma bave de nuit. Et aussi assaisonnée par Camarade.

Arrivé dans la salle, je suis étonné de croiser Lyna. Je l'avais dit : toujours sur mon chemin.

- Par la magique rose de Belle, dites moi que c'est une blague. Sérieusement Carlos ? Je vais devoir faire des gâteaux avec toi ?

- Apparemment. Il y aura d'autres personnes ?

- Je ne pense pas. Les autres devront faire d'autres pâtisseries mais pas sur ce créneau.

- Super...

Nous commençons à suivre la recette fournie par la Bonne Fée.

- "Recette pour quinze fondants fourrés aux chocolats". Sachant que nous devons faire environ cent-cinquante pâtisseries, nous cuisinons donc douze fournées pour en avoir quelques-uns en plus. Annonce-je à ma nouvelle assistante cuisinière/pâtissière.

- Le Conseil du collège-lycée d'Auradon a bien choisi : ce sont les gâteaux préférés de Ben.

Puis, sans dire mot, nous réunissons chacun de notre côté les ingrédients nécessaires à la réalisation de ce dessert.
Lyna commence à mélanger les premiers ingrédients et, pour détendre l'atmosphère plus que tendue, je plaisante :

- Tu n'es pas si inutile que ça finalement même si tes talents de pâtissière laissent à désirer.

- Moi ? Mauvaise pâtissière ? Tiens. Glousse-t-elle, me lançant de la farine au visage.

- J'en ai plein dans les cheveux. Vengeance !

Je lui en lance encore et encore, pendant ce temps, son rire parvint à mes oreilles, surtout quand c'est à mon tour d'en recevoir.

Et la bataille dure longtemps au point qu'il ne nous reste presque plus de farine.

- Carlos Carlos, arrête. Sinon on ne pourra plus faire les gâteaux. Il nous faut au moins deux fournées qui soient faites pour ce soir, une au chocolat au lait et l'autre au chocolat noir. Le Conseil doit les goûter avant qu'ils soient servis à la fête du couronnement. Et... je voulais m'excuser. Pour ce que je t'ai dit la dernière fois. Et cette fois tu ne partiras pas avant de m'avoir parlé.

Le problème n'est pas ce qu'elle a dit la dernière fois à la fontaine, ce n'était rien ça. Qu'elle me voit comme le fils d'un monstre est une vérité donc je comprends, mais qu'elle ose penser que j'en suis moi-même un... c'est horrible. Comme l'a souvent répété Ben, je suis né pour vivre ma vie et dériver du chemin de mes parents. Je ne suis pas là pour marcher dans ses pas. On a chacun notre chemin qui aura toujours plus ou moins de différences que nos géniteurs. La preuve, j'étudie désormais à Auradon.

- Alors Carlos ? Tu m'en veux encore ?

Haine contre leurs descendants Où les histoires vivent. Découvrez maintenant