Haine contre leurs descendants

Chapitre 10

Carlos

Le stress commence à monter. C'est à la seconde où je vois Mal assise dans une calèche avec Ben que je me rends compte que les problèmes vont arriver. Le moment de décevoir tout Auradon pour obtenir la fierté de nos parents est arrivé. Je suis persuadée que nos ascendants sont scotchés à la télévision, attendant que la situation devienne hors de contrôle pour pouvoir enfin frapper après toutes ses années de captivité.

Un autre problème surgit lorsque Ben mange le gâteau-anti-filtre-d'amour avant la fin de la cérémonie. Nous échangeons un regard d'appréhension avec mes deux amis à mes côtés. A notre plus grande surprise, rien ne se passe. Le comportement de Ben n'a pas changé, et il n'a pas l'air en colère. Il lui passe même une bague au doigt, sa propre chevalière.

Comme prévu, tout deux descendent de la calèche et rejoignent les parents du roi. Nous nous retrouvons sur le balcon. Mal, Lyna et les parents de Ben sont au premier rang. La chorale est juste derrière nous, bref l'horreur. Le stress revient au galop et vient me nouer l'estomac. Ben est couronné par la Bonne Fée et comme prévu, sa baguette lui est arrachée. Mais pas par Mal, par Jane qui ne sachant pas la manier, lance un sort sur l'Île qui n'est maintenant plus entourée d'une barrière surnaturelle. Jane essaie encore de contrôler la baguette afin de changer ses cheveux pour qu'ils redeviennent comme lors du sort de Mal.

Celle qui devait à la base la dérober essaie de récupérer la baguette magique toujours coincée entre les mains de Jane. Mal réussit finalement à lui prendre des mains. Nous accourons au plus vite que nous pouvons pour la rejoindre. Ben essaie de raisonner Mal aussi bien que possible :

- Mal, donne-moi la baguette.

- N'approche pas.

- Tout va bien.

- Ben. Je t'ai dit de ne pas approcher.

Audrey rajoute de l'huile sur le feu en répliquant :

- Je t'avais prévenu Ben.

Mal tourne la baguette vers elle et les personnes autour, ce qui les fait reculer de frayeur.

- Allons-y. L'encourage-je.

- On doit se venger, c'est parti. Poursuit Jay.

- Vous tenez vraiment à le faire ? Tente de nous résonner le roi, s'adressant particulièrement à sa copine.

- Figure-toi que nous n'avons pas le choix Ben, s'excuse-t-elle maladroitement. Nos parents...

- Vos parents ont fait des choix. A vous de faire les vôtres.

Plus personne ne dit rien mais, Lyna s'éloigne du reste de la foule et s'approche d'Evie :

- Alors c'était pour ça ? C'est pour ça que tu as dit vouloir être mon amie ? Pour te rapprocher de Ben et de ton but de détruire Auradon ?

- Non Lyna... je ne t'ai jamais vu comme ça. Mais je n'ai pas le choix que d'obéir à ma mère. Me lier d'amitié avec toi était un moyen de m'éloigner de l'Île. Même si j'adore Jay, Carlos et Mal, j'avais besoin d'une amie qui ne me rappellerai pas sans arrêt l'Île de l'Oubli. Alors, s'il te plaît, ne pense pas tout ça de moi. Je veux vraiment être ton amie. Et Ben a raison. Nous devons faire nos propres choix. Et le mien est Lyna. Le mien est Auradon. Je choisis le bien !

- Moi aussi je crois que j'opte pour le bien, reprend Mal.

- Tu es quelqu'un de bien.

- Mais comment tu le sais Ben !?

- Parce que... Parce que j'écoute mon cœur.

- Moi aussi je veux écouter mon cœur. Et mon cœur m'affirme que nous ne sommes pas nos parents. C'est vrai : voler des choses ne te comble pas de bonheur. Jouer au tournois et partager une pizza après une victoire, ça, ça te rend heureux. Sourit Mal en se tournant vers Jay.

Puis, toujours le sourire aux lèvres, Mal me regarde droit dans les yeux et poursuit :

- Toi c'est quand tu gratouilles le ventre de ton petit chien que tu es heureux. Incroyable mais vrai. Et toi Evie, tu n'as pas à jouer les écervelées pour plaire à un garçon. Tu es tellement brillante. Et je n'ai pas envie que le mal gouverne le monde. Ça ne fera pas mon bonheur. Mais j'ai envie d'aller à l'école, et d'être auprès de Ben. Parce que Ben me comble vraiment de bonheur. Notre amitié à tous les quatre aussi fait mon bonheur. Pas le fait de détruire des choses.

Jay me tient par les épaules et Lyna et Evie se tiennent la main. Les deux filles de l'Île lancent à l'unisson :

- Je choisis le bien.

- Je choisis le bien aussi. Répond Jay.

Avant de me joindre à eux, je demande :

- Donc, otez moi d'un doute. Vous croyez qu'on a pas à s'en faire pour la colère cataclysmique que vont faire nos parents ? Parce qu'ils vont vraiment piquer une colère monstrueuse.

- Oui monstrueuse. Ricane Mal et Evie.

- Vos parents sont loin d'ici, me rassure le roi.

Un rire leur échappe, ce qui me fait sourire de les voir aussi joyeux.

- Alors, je choisis le bien.

Ben et Lyna se joignent tous les deux à nous en tendant également leur poing.

Nous sommes tous là quand une fumée verte jaillit.

- Coucou c'est moi ! Crie la sorcière à l'assemblée.

- C'est pas possible... se plaint sa fille. Laisse-nous tranquille Maman.

- Regardez comment elle est amusante ma fille, ricane Maléfique tout en laissant échapper un grognement de cochon. Tu es vraiment très drôle Mal. Allez, un coup de baguette magique maintenant ma fille.

- Non ! Hurle Ben, voyant que Mal tendait l'objet magique à sa mère.

Heureusement, sa copine arrive à la lancer à la Bonne Fée qui entame sa formule culte :

- Bibidi, bobidi, bou...

Malheureusement, avant que la formule ne soit terminée d'être réciter, Maléfique arrête le temps grâce à son sceptre. Seul nous quatre et la mère de mon amie sommes encore libres de mouvement.

- Raté !

La fée à cornes arrive enfin à s'emparer de la baguette après s'être permise de mâter la Bête.

La Bonne Fée tente d'ensorceler Maléfique qui est à l'origine de l'étrange fumée mais échoue, Malefique ayant paralysé toute l'assemblée, a l'exception de nous quatre. Malefique vole la baguette des mains de l'inerte Fée et vole la chevalière de Ben au doigt de Mal.

- Je connais quelqu'un qui devrait se couper les poils du nez, se réjouit de nouveau la mère de mon amie en enfonçant la baguette dans la narine de sa propriétaire.

Ensuite, elle se tourne vers sa fille.

Et là tout dérape.