The Eagle and The Tiger

Chapitre 34

Li Shen fronça les sourcils en regardant sa montre. Aran était en retard. Il ressentit à nouveau cet étrange pressentiment et décida de l'appeler. Pourquoi ne décrochait-il pas ?

" Fang Li, localise moi le portable de Aran et envoie moi sa position." dit-il en attrapant ses clés de voiture.

Fang Li était persuadé que son patron exagéré et eut un sourire en voyant que le portable semblait être en bas de l'entreprise.

- Une de nos employés a sûrement dû le retenir.
- Je l'espère...

Li Shen se pressa de descendre et fronça les sourcils en voyant qu'il n'y avait personne. Il lança un regard à son secrétaire qui suivit la direction qu'indiquait la location et ramassa le portable au sol non loin de l'entré de l'emprise.

- Jetez un œil à la caméra de sécurité. Il s'est sûrement passé quelque chose.
- Bien, je vais vérifier de suite.

Li Shen retira ses lunettes et serra le poing. Le verre de ses lunettes se brisa, lacérant sa peau. Il avait l'impression que son univers entier venait de plonger dans le noir.

***

Aran avait une étrange sensation en ouvrant les yeux. Il eût l'impression que la gravité avait augmenté. Pourquoi était-ce devenu si dur de bouger ? Il regarda autour de lui et remarqua que rien ne lui était familier. Comment avait-il atterri ici ?

Il essaya à nouveau de bouger mais son corps refusait d'obéir. Il n'avait même plus la force de parler ou de bouger un doigt.

Liye entra alors dans la chambre avec un sourire en voyant qu'il avait ouvert les yeux.

" Tu es réveillé. Maintenant on va pouvoir discuter." dit-il en se rapprochant du lit. Il prit la main de Aran et regarda la blessure sur son poignet. Il semblait dans un état second alors qu'il posa ses lèvres sur la cicatrice.

" Ne t'inquiètes pas, je m'occupe de tout. Bientôt plus personne ne te blessera." expliqua t il avec un sourire en caressant délicatement sa joue.

Il avait clairement perdu l'esprit et Aran ne pouvait rien faire d'autre que de regarder et d'écouter. Il avait envie de crier et de le rejeter à chacune de ses caresses. De le repousser à chaque fois que sa main le frôlait. Mais son corps refusait de réagir.

Liye le porta et le plaça sur une chaise roulante pour lui montrer la maison dans laquelle ils se trouvaient. Il l'emmena jusqu'au grand salon dans lequel se trouvait un grand piano.

" Regard. Tu te rappelles au lycée, tu passais des heures à jouer dans la salle de musique alors je l'ai acheté juste pour toi." expliqua t il en caressant l'instrument.

Aran se rappela alors le piano du restaurant dans lequel il était avec Li Shen et ferma les yeux. Il voulait sentir l'odeur de la lavande plus que tout au monde à cet instant.

***

Li Shen sentait sa frustration monter au fur et à mesure que le temps s'écoulait. Pourquoi ne l'avait-il pas encore retrouvé ? Pourquoi n'y avait-il pas d'indice ? Il fronça les sourcils alors qu'il eut l'air de comprendre quelque chose. Il avait tort, il avait un indice. La seule personne encline à être suspecte dans cette affaire. Il prit ses clés et partie en direction de l'hôpital. La famille de Aran était la seule voie possible derrière sa disparition.

Il entra dans la chambre de Shi Lei, le cousin de Aran qui semblait dans un très mauvais état et incapable de bouger. Mais il était conscient et c'était le principal. Li Shen se rapprocha du lit et attrapa le cou du jeune homme, resserrant petit à petit sa prise.

" Aran a disparu. " dit il avec un regard noir. Shi Lei tapa son bras lui indiquant qu'il manquait d'air et Li Shen desserra légèrement sa prise.

- Je... Je n'ai rien fait... Je peux à peine bouger...
- Alors qui l'a fait ?
- Comment voulez-vous que...

Li Shen resserra a nouveau sa prise l'empêchant de finir sa phrase et une fois qu'il semblait avoir une réponse, il la desserra à nouveau.

- Un... Un type...
- Quel type ?
- Un... Un médecin... Je l'ai vue à l'hôpital lorsque je rendais visite à grand-père...
- Un médecin ?
- Oui... Il regardait mon cousin bizarrement...
- C'est-à -dire ?
- Je ne saurais pas expliquer mais je vous assure qu'il était bizarre.

Un infirmier frappa à la porte interrompant leur conversation. Il se rapprocha de la perfusion intraveineuse du patient et y fit une injection avant de les laisser à nouveau seul.

- As tu un nom ou quelque chose permettant de le reconnaître ?
- Le nom sur sa blouse...

Shi Lei n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il se mit à tousser violemment. Li Shen fronça les sourcils en voyant qu'il toussait du sang. Il écarquilla les yeux et s'empressa de courir dans les couloirs à la recherche de l'infirmier qui venait de partir. Comment avait-il pu se faire avoir une deuxième fois de la même façon ?

Il sortit son téléphone et s'empressa d'appeler son secrétaire. Maintenant le seul indice qu'il avait c'était ce médecin.

***

Aran essaya une nouvelle fois de bouger mais son corps refusait toujours d'obéir. Il était entièrement paralysé et ne pouvait qu'observer. Jiye était pourtant parti et il ignorait quand est-ce qu'il allait être de retour. Il devait partir maintenant. Peut-être que la douleur le ferait réagir ? Il bougea avec difficulté la mâchoire et se mordit la lèvre inférieure jusqu'à la faire saigner mais il ne ressentait ni la douleur ni la sensation de sang qui glissait le long de son menton. La seule chose qui lui prouvait qu'il avait réussi, c'était le goût de fer dans sa bouche en ce moment même.

Jiye arriva alors et se précipita vers lui. Il attrapa rapidement un mouchoir et s'empressa d'essuyer le sang.

" Il semblait que tu ne veuilles plus que je te laisse seul. Ne t'inquiètes pas maintenant que j'ai fini de m'occuper des méchants, on restera ensemble." Lui expliqua-t -il avec un sourire.

Il regarda la blessure à la lèvre de Aran et se rapprocha de lui pour l'embrasser. Aran eut l'impression d'utiliser tous les efforts qu'il avait pour juste tourner la tête. Il sentit alors une main caresser ses cheveux et ferma les yeux. C'était si différent. La main tira alors violemment sa tête.

" Est-ce à cause de lui ?" demanda t il en colère. Aran ne l'avait jamais vue avec ce genre d'expression. Il eût alors un frisson lorsque Liye le regarda avec un sourire.

" Non, il faut seulement que tu te souviennes de combien tu m'as aimé et tu l'oublieras..." dit-il en lâchant ses cheveux blonds. Il porta alors Aran jusqu'à la chambre et le déposa sur le lit. Pourquoi ne pouvait-il toujours pas bouger ? Pourquoi devait-il se contenter de regarder alors que cet homme défaisait les boutons de sa chemise. Il ferma les yeux et appela le nom de Li Shen dans sa tête avec espoir qu'il apparaisse pour le sortir de ce cauchemar.