Chapitre 8

979 38 0
                                    


Je m'affale sur ma chaise en soupirant. Il est 18h et je viens de finir les annonces pour les offres d'emploi. Gabriel a dû partir en urgence juste après le repas de midi et a demandé à Angelo de rester pour m'aider. Ce dernier s'est effondré sur la table il y a deux minutes et dors comme un bébé. Je crois qu'il ne dort pas beaucoup la nuit. Je fais quelques pas en étirant mon dos et remarque une camionnette blanche qui stationne devant la porte du bar. Deux hommes en sortent et frappent au double vitrage de la porte. Je leur fais signe d'entrer (oui j'ai la flemme de me déplacer pour aller leur ouvrir) et me demande si ce sont eux qui s'occupent des transactions de stupéfiants.

- Mia Guyon ?

- C'est à quel sujet ?

- On vous a apporté vos affaires.

- C'est-à-dire ?

- Il y a un appartement au-dessus du bar, bâille Angelo, il est pour toi. Gab et moi on s'est organisés pour que tu n'aies pas à t'occuper du déménagement.

Eh, maintenant qu'il le dit, je n'ai pas exploré l'escalier en bois au fond, à droite de la pièce. Je m'y précipite et, une fois en haut, je découvre un hall et une porte en bois, certainement du chêne. L'appartement es gigantesque. En entrant, je débouche dans un salon qui fait la taille de mon ancien appartement parisien. Les autres pièces s'agencent autour du salon qui semble être le centre de l'appartement. Il y a six portes. Deux à ma droite et quatre à ma gauche. Derrière moi, le couloir et la porte d'entrée, devant moi, le salon et ses immenses fenêtres. J'imagine parfaitement un grand canapé blanc, une table basse en hêtre deux fauteuils assortis et un tapis tout doux. Je repense soudainement aux deux pauvres gars que j'ai plantés en bas et redescend leur demander de monter mes affaires dans le salon. Angelo ronfle toujours sur sa table et je le secoue un peu pour lui faire comprendre que le canapé du salon VIP est plus confortable. Je donne un coup de main aux déménageurs et comme je ne possède pas grand-chose, le camion es vidé en une heure top chrono. Une fois les livreurs repartis, je me décide à visiter le reste des pièces en commençant par la gauche. La première porte donne sur une immense cuisine aménagée moderne et franchement stylée. Je crois que c'est la seule pièce ou je ne referais pas la peinture. La seconde porte donne sur une buanderie-garde-manger que je trouve très pratique vu qu'elle est aussi accessible depuis la cuisine. La troisième porte donne sur une pièce vide que je devine être un bureau, ce qui m'arrange car je ne serais pas obligée de faire les comptes au comptoir. La dernière porte s'ouvre sur le coin sanitaire. De l'autre côté du salon, les deux portes donnent sur deux chambres dont une suite parentale. Je ne sais pas trop ce que je vais faire de la chambre d'amis vu que je ne compte pas inviter ma famille ici mais passons. Cet appart est génial !

- Ça te plait ?

Je hurle de terreur : Angelo se tord de rire pendant que j'essaie de reprendre mon souffle.

- Espèce d'imbécile heureux, tu m'as flanqué une de ces trouilles.

- Ouais je sais c'était voulu !

- Crétin va, dis-je entre deux éclats de rire, un jour tu me feras faire une crise cardiaque.

- Du coup, dit-il en reprenant son sérieux, l'appart, il te plaît ?

- Tu rigoles ? Il est génial ! Qu'est-ce que je vais faire de tout cet espace ?

- A toi de voir ! Tu veux un coup de main pour ranger tes affaires ?

- C'est pas de refus !

Je l'ai déjà dit : je n'ai pas beaucoup de choses, alors en vingt minutes, on avait déjà placé les gros meubles à savoir : le frigo, le lit double, le bureau (tellement petit que je me demande s'il rentre dans la catégorie), le canapé et la télé. Allez savoir pourquoi mais à la place de la chambre d'amis, j'ai décidé de faire une salle de cinéma. Ou du moins ce qui s'en rapproche le plus. Vingt minutes de plus et tous les cartons avaient rejoint leur pièce et encore vingt minutes après, j'ai fini de ranger mes vêtements dans mon immense dressing pendant qu'Angelo terminait de trier les couverts dans la cuisine. Finalement je ne vais rien repeindre : la couleur des murs me convient, ça me rappelle mon ancien appartement et je me sens chez moi. Je me jette sur mon lit et j'entends Angelo me crier du fond de la cuisine qu'il rentre chez lui. Je lui souhaite bonne nuit et attend qu'il soit sorti de l'appart pour filer prendre une douche. L'eau chaude sur mon dos endolori me fait tellement du bien que je passe huit minutes sous le jet. Une fois en pyjama, je fais un dernier tour de l'appart en me promettant de ranger le reste demain. Je jette un œil à mon portable : il est 19h et des poussières. J'entends quelqu'un frapper à la porte du bar. Je descends en me demandant si je n'aurais pas mieux fait de rester habillée. Arrivée au milieu des escaliers j'entends une voix féminine chanter :

Stone Heart MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant