Chapitre 22

704 31 1
                                    


Je m'étire en sortant de la voiture : le voyage a été long. J'ai voulu être seule pour voir mes parents. Je pense que si je me pointe chez eux avec un homme qu'ils ne connaissent pas, ils vont paniquer. En plus, ils doivent être en train de prendre leur petit-déjeuner vu l'heure ! Je remonte l'allée de graviers et sonne deux fois. C'est mon père qui ouvre.

- Mia ?

Il me saute pratiquement dans les bras.

- Mia, ma fille, je croyais que tu étais en Amérique !

- C'était le cas mais je suis revenue. Vous avez reçu ma lettre ?

- Et comment qu'on l'a reçue ! Je l'ai lu six fois. Quand j'ai su qu'ils t'avaient rattrapée j'ai eu si peur qu'ils te fassent du mal, je...

- Doucement papa, le coupais-je en riant, il vaudrait mieux parler de ça à l'intérieur.

- Oui, oui, oui tu as raison.

Ma mère lâche presque sa tartine quand elle me voit débouler dans le salon.

- Oh Mia, tu nous as tellement manqué.

- Vous aussi, dis-je en m'asseyant, mais sans vouloir vous décevoir, je vais continuer de vous manquer encore un peu.

- Comment ça ?

- Je vais reprendre ma vie à Paris, maman. Mais cette fois, je ne serais pas toute seule.

- Tu t'es trouvé quelqu'un, s'enthousiasme mon père, qui c'est ? Il est du coin ? On le connait ?

- Du calme papa, vous ne le connaissez pas et je préfèrerais vous parler de lui avant.

- Il est des leurs ?

- J'ai pas compris ta question maman.

- Les deux hommes qui sont venus ici quand tu fuyais...

Je redoute la suite.

- Ils étaient de la même organisation que ton petit ami, pas vrai ?

- Primo, je n'ai pas de petit ami mais je suis fiancée. Secundo, à quelle organisation tu penses ?

Ma mère murmure un mot inintelligible.

- Comment ?

- Je te demande si l'omerta à un rapport avec la situation, Mia.

- Oui.

- Alors, commence mon père, tu es...

- La fiancée de Gabriel Malatesta, le fils du parrain de la mafia.

Ça y est, je l'ai dit. Mes parents sont choqués mais ma mère se reprend vite.

- Tu... tu es en sécurité, pas vrai ?

- Oui maman, la rassurais-je, et ces fiançailles c'est mon choix. J'aurais pu dire non.

- Tu aurais dû Mia.

- Charles !

- Ne sois pas idiote Evelyne. Mia ne pouvait pas faire pire que la mafia.

- Eh ! Ça suffit tous les deux. Si mon choix ne vous convient pas, je coupe les ponts c'est aussi simple que ça. Je suis au courent que tomber amoureuse d'un criminel est aussi malin que de vouloir avaler vivant un serpent à sonnette, mais c'est ma décision et elle est prise en connaissance de cause.

+++

- Alors ?

Je remonte dans la voiture et demande au chauffeur de nous ramener à Paris en faisant un crochet par un fast-food à midi. Gabriel semble avoir hâte que je lui raconte ma visite à mes parents.

Stone Heart MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant