Stone Heart Mafia

Chapitre 36

Je slalome entre tous ces gens vêtus de noir. Liam est dans mes bras et nous rejoignons Gabriel et ma mère dans la limousine qui va nous conduire au cimetière. C'est Guilian qui conduit. Il porte un costume noir, comme tout le monde présent ici, et je jurerais qu'il a pleuré. Mes fils sont silencieux et attendent sagement le départ. Mattias s'est déplacé pour soutenir son frère mais je n'ai pas la tête aux retrouvailles et je l'ai évité toute la journée. Je vois une silhouette approcher de la voiture. Je lui lance un sourire compatissant et l'invite à s'installer dans le véhicule.

- Entre Katelyn.

La jeune femme se mouche une énième fois, les yeux pleins de larmes. Katelyn est la petite amie d'Angelo. Gabriel et moi étions les seuls à être au courent, c'était un secret que nous partagions tous les quatre. Mon mari avait accepté que Katelyn et Angelo se marient tout en laissant la jeune femme à l'écart du trafic. Sauf que maintenant, elle n'a plus vraiment le choix. J'ai supplié Gabriel de la laisser vivre avec nous dans la villa et il a accepté. Katelyn fait partie de la famille.

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Je joue avec Tiago et Liam depuis une heure. Katelyn et Enzia se révèlent être de merveilleuses baby-sitters. Cette fois pourtant, Enzia manque à l'appel. Et je sais très bien pourquoi. Enzia et Léo se sont mariés il y a un mois et ma meilleure amie attend désormais un enfant. Gabriel n'est pas au courent : Enzia veut faire la surprise à Léo et les seules à savoir qu'elle est enceinte sont Katelyn et moi. Hier soir, je me suis disputée avec Gabriel au sujet de l'âge où nos fils commenceraient leur entrainement. La tradition veut que les fils commencent à sept ans et les filles à dix ans. Pour moi, c'est beaucoup, beaucoup trop tôt. Treize ans minimum, non négociable. Gabriel n'était pas d'accord. J'ai fait mon ado et je suis allé dormir ailleurs.

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Je frappe trois petits coups à la porte du bureau et entre en silence. Quentin est debout, droit comme un I et fait face à Gabriel. Ce dernier lui tend une enveloppe grise sans un mot et lui fait signe de sortir en me voyant. Je lance un regard compatissant à Quentin, qui vient de recevoir sa punition pour avoir failli à sa mission de protéger notre équipe, et referme la porte derrière lui. Gabriel est assis devant une tonne de papiers et de dossiers. Je m'approche de lui furtivement, en sachant qu'il me voit très bien, et commence à ranger les dossiers. Gabriel pose son stylo et me fixe pendant quelques secondes.

- Tu as quelque chose à me demander ?

J'arrête ce que je suis en train de faire et tire une chaise pour être en face de lui.

- J'ai eu tort de m'énerver hier soir. Désolée.

Il me sourit et m'embrasse tendrement.

- J'ai compris pourquoi tu étais en colère. Tu as peur que Liam et Tiago n'aient pas d'enfance ?

Je hoche la tête en réprimant mes larmes. C'est un sujet qui me tient particulièrement à cœur.

- On relance les enchères ?

Je souris. Hier soir, on se serait cru aux enchères en nous entendant « négocier » sur l'âge du début de la formation des enfants.

- Dix ans, proposais-je.

Gabriel réfléchit un moment puis me sourit :

- Va pour dix ans !

Je me jette dans ses bras et l'embrasse à mon tour. Je déteste me disputer avec lui.

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Mattias est revenu nous voir spécialement pour rencontrer Tiago et Liam. Je me méfie de lui mais comme je suis chez moi, je suis moins angoissée que si nous étions au manoir de Paris. Je l'attends dans le hall en tenant mes fils par la main. Gabriel nous rejoindra dans quelques minutes. J'entends une voiture s'arrêter devant la maison et le majordome ouvre les portes en saluant Mattias. Je serre la main de mon beau-frère en souriant. Il a changé. Pas physiquement mais il inspire confiance et me rassure plus que le jour de notre rencontre. Gabriel dévale les escaliers et manque de se ramasser en franchissant la dernière volée de marches. Je lui fais les gros yeux : je lui ai dit cent fois de ne pas courir dans les escaliers, on dirait un gosse !