Chapitre 19

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Ça fait un mois que Gabriel m'entraine. Il n'a pas encore essayé de m'apprendre à manier une arme mais je sens qu'il ne va pas tarder. Je m'étire en baillant : il est trois heures du matin et je n'arrive pas à fermer l'œil. Ça fait un moment que je n'ai plus de courbatures après une séance d'entrainement et je m'en réjouis ! Je me lève et ouvre ma fenêtre. Je n'ai jamais eu peur du vide mais la hauteur à laquelle je me trouve est vertigineuse, si bien que j'évite quand même de regarder en bas. J'ai quitté ma chambre d'hôpital et me suis installée à l'étage résidentiel. Il y a soixante chambres réparties sur trois niveaux. J'avoue que je me sens mieux depuis que j'ai changé de chambre. J'ai l'impression d'avoir un chez-moi. J'ai pu la décorer comme je le voulais et j'en ai fait un refuge. Mon refuge. Sur mon bureau en chêne, il y a une lettre que j'ai écrite à mes parents. Elle est là depuis deux semaines et je n'ose pas l'envoyer. Je l'ai recommencée trois fois avant qu'elle me convienne mais je ne sais pas comment mes parents vont réagir à ce que je leur ai écrit.

- Et puis zut ! Je leur ai dit la vérité, un point c'est tout. Si ça ne leur convient pas tant pis pour eux.

Je mets la lettre dans une enveloppe et quitte ma chambre en silence. Normalement, je n'ai pas le droit de sortir toute seule. Je pense que Gabriel doit encore se méfier. Sauf qu'à trois heures du matin, je ne crois pas que mes gardes du corps seraient ravis de m'accompagner à la poste. Je prends l'ascenseur et dévale l'escalier décoratif du rez-de-chaussée. Je longe les colonnes de marbre et me fige net quand je le vois surgir de derrière l'une d'elle :

- Tu nous quittes déjà princesse ?

- Je ne voulais pas réveiller les autres vu l'heure.

- Où est-ce que tu vas ?

- J'ai du courrier à poster.

- Ok, je t'accompagne.

Je continue ma route, l'air de rien.

- T'es pas obligé de me suivre...

- Ben voyons !

Nous sortons du bâtiment et je commence à marcher en l'ignorant royalement. Ça n'à pas l'air de lui plaire et je m'en réjouis. Soudain, Gabriel passe un bras autour de mes épaules et m'attire à lui.

- S'il y a bien une chose que je déteste, murmure-t-il, c'est qu'une jolie fille comme toi fasse semblant de ne pas me voir.

Je le fixe droit dans les yeux avec un air de défi. Il me rend mon regard et je vois une flamme danser dans ses yeux.

- J'en ai pas fini avec toi princesse. Tout à un prix, surtout les défis.

- Je suis terrifiée.

- Tu devrais, princesse. Tu devrais.

+++

Une fois ma lettre postée, j'appelle un taxi pour nous ramener à notre gratte-ciel. Je n'ai plus envie de marcher et je rêve de mon lit. Durant tout le trajet, je n'ai pas arrêté de provoquer Gabriel. Je me doute bien que ce ne sera pas sans conséquences mais j'ai envie de voir jusqu'à quel point il peut résister à l'envie de me sauter dessus. Parce que je ne suis pas idiote et j'ai bien remarqué qu'il ne rêve que d'une chose : m'embrasser. Et peut-être même plus mais ce n'es pas dit que je le laisse aller plus loin qu'un smack.

+++

- Mais arrête !

Je n'aurais peut-être pas dû le provoquer autant !

- Je te l'ai dit princesse : tout à un prix.

Il me plaque contre le mur et m'embrasse doucement. Je le laisse faire : tant qu'il n'essaie pas de... Bref ! Vous avez capté. Il me serre contre lui et me caresse les cheveux. C'est ça qui me fascine chez lui : il peut être raide dingue de moi, il ne sera jamais brutal. Ça me plait. Le simple fait d'être contre lui me rassure. Je sens sa main passer sous mon T-shirt et caresser mon dos. Je couine et je sens son sourire contre mes lèvres. Sa main remonte lentement le long de ma colonne vertébrale et me fait frissonner de bonheur. Je ne veux pas que ça aille plus loin alors je me dégage doucement, le sourire aux lèvres. Gabriel me respecte et me rends mon sourire. Je lui fais un clin d'œil et regagne ma chambre le plus silencieusement possible. Une fois la porte refermée, je me laisse glisser au sol, le cœur battant.

Stone Heart MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant