Chapitre 32

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Mes parents sont restés quatre jours à Naples. Lorsqu'ils sont repartis, ils m'ont promis de revenir et l'attitude de mon père envers Gabriel avait changé. Je suis heureuse d'avoir pu me réconcilier avec eux. Ça fait trois mois maintenant que mes parents sont rentrés à Lyon et en ce qui me concerne, je commence à sentir mon bébé bouger la nuit. J'ouvre les yeux en bâillant. Il fait nuit noire et la fraîcheur de l'automne m'encourage à rester au lit. J'ai pris l'habitude de passer une main sur mon ventre dès que je me réveille. Je souris en sentant le responsable de mon insomnie donner de petits coups de pied dans mon ventre. Je secoue Gabriel de ma main libre. Il se réveille en sursaut et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Demain, j'ai une échographie. Gabriel va m'accompagner et Angelo restera à la villa pour le remplacer. En parlant de mon grand frère, je lui ai promis qu'il pourrait garder mon enfant quand Gabriel et moi serions trop occupés. Dans les faits, je ne serais jamais occupée au point de ne pas pouvoir prendre soin de mon enfant mais je voulais faire plaisir à Angelo qui sautillait comme un gosse en me suppliant de le prendre comme baby-sitter.

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- Félicitations, lance joyeusement Thomas. Madame, vous attendez un petit garçon !

Je ne peux pas sauter de joie étant donné que je suis allongée sur la table d'auscultation mais si j'étais debout, je ne m'en priverais pas. J'avoue que j'avais une préférence. En même temps, au sein de la mafia, tout le monde espérait que je mette au monde un fils. Je sais déjà comment je vais l'appeler. Gabriel et moi avions choisi plusieurs prénoms il y a quelques jours en prévision de ce rendez-vous médical. Soudain, je remarque que Thomas semble perplexe.

- Un problème Thomas ?

- Non je...

Le vieux médecin a l'air de plus en plus déconcerté. Après quelques minutes d'attente, Thomas se tourne vers moi, une expression indéchiffrable sur le visage.

- Madame, je me dois de vous féliciter une deuxième fois.

Je me tourne vers Gabriel, lui non plus ne comprends pas l'air mystérieux du médecin.

- Vous nous expliquez Thomas ?

- Avec joie, répond-il en retrouvant son air jovial, vous n'attendez pas un, mais deux enfants. Deux garçons.

Je fixe Gabriel avec des yeux ronds. Deux bébés !

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J'ai calculé combien de temps il me restait avant la naissance de mes fils. Ils devraient naitre en mars. Confortablement installée à la table du salon, les yeux rivés sur mon écran, je crée des faire-part pour la naissance de mes enfants : Gabriel et Mia sont heureux de vous annoncer la naissance de leurs fils, Liam et Tiago Malatesta.

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Selon mon père, ma mère a littéralement sauté de joie en recevant le faire-part. Elle l'a affiché sur le frigo, bien en évidence et est allé faire les magasins. Quelque chose me dit que je vais recevoir un colis dans pas longtemps...

- Gabriel !

Je l'entends dévaler les escaliers en quatrième vitesse. Il me rejoint sur le canapé de cuir et passe un bras autour de mes épaules. Je le fixe en lui faisant les gros yeux :

- Ne mens pas : tu as failli tomber.

- Non, dit-il en croisant les doigts, absolument pas.

J'éclate de rire, imitée par Gabriel une seconde plus tard.

- Bon, dis-je en reprenant mon sérieux, j'ai pensé à un truc et je voudrais avoir ton avis.

- Dis-moi tout princesse.

Je lui désigne le faire-part sur mon ordinateur.

- Tu crois que ce serait une bonne idée si j'en envoyais un à Mattias ?

- Tu veux le narguer ?

- Un petit peu, oui. Mais c'est surtout parce qu'il fait partie de la famille malgré ce qu'il a fait. Je trouve injuste que tout le monde soit au courent sauf lui. Même Kyle a été informé. Tant pis si ton frère le prends mal, au moins, il saura.

- Tu as raison princesse. Par contre, je vais ajouter un mot rien que pour lui si ça ne t'ennuie pas.

- J'espérais que tu le fasse.

Il me sourit et j'imprime le faire-part que je compte envoyer à Mattias. Gabriel écrit quelques phrases au dos et dès qu'il a fini, je mets la carte dans une enveloppe. Le majordome arrive à cet instant (comment fait-il pour arriver toujours au bon moment ?) et je lui tends la lettre sur laquelle j'ai noté l'adresse. Il sort de la pièce sans se faire remarquer et j'entends la porte d'entrée s'ouvrir puis se fermer.

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Une semaine plus tard, alors que je prends mon petit déjeuner sur la terrasse du rez-de-chaussée, le majordome m'apporte le courrier sur un plateau argenté. Il y a deux lettres. La première est une facture que je laisse sur le plateau pour Gabriel. La seconde est une enveloppe prioritaire. Intriguée, je regarde l'adresse au dos et pousse un cri de surprise. Gabriel lève le nez de sa facture et me lance un regard interrogateur. J'ouvre l'enveloppe avec précaution et déplie la lettre à l'intérieur. Plus j'avance dans ma lecture, plus je souris. Je tends la lettre à Gabriel sans lui dire de qui elle vient. A la base, cette lettre est pour lui !

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Salut frangin,

J'ai reçu une lettre venant de ta femme il y a quelques jours et je suppose que ça veut dire que tu es d'accord pour repartir à zéro.

Je sais que j'ai fait des bêtises. De grosses bourdes impardonnables même ! Mais très honnêtement, j'étais en colère contre toi et contre papa. J'ai fait beaucoup de mal dans la famille. Le coup de l'Autriche, c'était pas cool mais ça a eu le mérite de me faire réfléchir. Je vous demande pardon à tous les deux. A toi, parce que je sais que je t'ai fait beaucoup de mal et a Mia, parce que je n'ai pas été très sympa avec ses parents (elle saura de quoi je parle) et que j'ai indirectement tenté de la tuer. Je suis d'ailleurs surpris qu'elle ait décidé de m'annoncer cette heureuse nouvelle.

Félicitations frangin ! Prends bien soin de ta petite famille et, qui sait, peut-être qu'un jour je pourrais rencontrer mes neveux.

Fraternellement, Mattias.

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