Chapitre 18

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Les jours passent lentement. Je dors beaucoup mais les infirmiers qui s'occupent de moi ont le chic pour apparaître quand je me repose et je dois lutter pour ne pas me rendormir pendant qu'ils changent mes pensements. Ils ne parlent jamais, ce qui m'arrange, et se contentent de me montrer les résultats de mes analyses de sang. Traduction : je vais bien et dans trois semaines je serais sur pied. Gabriel passe souvent me voir mais je n'ai pas encore accepté le fait que je sois à présent membre de la mafia, alors je ne lui parle pas. Ça le rend triste et j'en suis désolée mais je n'ai pas la force de lui parler. Pas encore. Il le sait, alors il attend. Il attend que je sois prête. Il ne me parle pas non plus, sachant qu'il n'aura pas de réponse, il se contente d'être là. Et c'est suffisant.

+++

Ce matin, mes yeux se sont ouverts tout seuls. Je n'ai pas dû lutter pendant des heures pour me réveiller. Les infirmiers ne passent plus depuis longtemps et mon poignet est guéri. Les sangles qui me retiennent à mon lit sont toujours là mais je ne les sens presque plus. A travers la fenêtre, j'aperçois les gratte-ciels de New-York et les reflets du soleil à peine levé. Il fait encore très sombre dans la pièce mais je distingue tous les meubles sans effort. Quelqu'un frappe à ma porte et me sort de ma rêverie.

- Entre.

La porte s'ouvre sur Gabriel. Je savais que c'était lui. Je sais toujours quand c'est lui.

- Tiens, tu as retrouvé ta langue princesse ?

- Désolée.

- Ne t'excuse pas. Je m'attendais à ce genre de contre-coup. Comment tu te sens ce matin ?

- Pas trop mal.

- Ton poignet, ça va ?

- Guéri je pense. En tout cas je peux le bouger sans avoir mal.

- C'est une bonne nouvelle !

Je ferme les yeux en soupirant.

- Je suppose que mon entrainement commence aujourd'hui ?

Gabriel me sourit et me détache. Bizarrement, je respire mieux sans la sangle qui me serrait le ventre. Comme je suis en pyjama, Gabriel sort de la chambre pour me laisser m'habiller. Je tresse mes cheveux et enfile un pantalon et un débardeur noirs. Je trouve aussi des baskets à lacets dans le placard, elles sont assez confortables !

+++

Gabriel m'a emmenée dans une immense salle aux murs gris. Il y a des tapis de combat sur le sol et plus loin, des cibles appuyés contre un mur. Des armoires en fer sont disposées à intervalles régulier contre le mur adjacent. J'ai peur de deviner ce qu'elles contiennent.

- Ok, on va commencer doucement. Je vais t'apprendre les postures de combat.

Je ne suis pas certaine de vouloir apprendre à me battre mais quelque chose me dit que ça pourrait bien m'être utile un jour. Alors j'écoute et j'apprends. Gabriel est patient avec moi et grâce à lui, en deux heures, je suis capable de parer plusieurs coups de suite rien qu'avec les bases. Mon souci, c'est que je me fatigue vite.

- Ne t'inquiète pas Mia, tu vas t'endurcir. On n'apprend pas à se battre en un jour.

- Ça t'a pris combien de temps ?

- Des années. Et encore plus pour maîtriser les armes. Plus on s'entraîne, plus on devient agile. Tu verras !

+++

Je sors de la douche en soupirant de bonheur. Gabriel m'a entrainée toute la matinée et je suis épuisée.

- Alors, cette première leçon ?

- Angelo !

Le seul qui m'a manqué en dehors de Gabriel.

- Salut Mia.

- Pour répondre à ta question, dis-je en m'asseyant sur mon lit, Gabriel m'a appris les bases de la défense. Et il m'a dit que demain, il m'enseignerait les bases de l'offensive.

- Pas mal... Réflexe !

Je pare instinctivement son attaque. Il faut croire que la leçon est bien rentrée !

- Joli ! Tu te débrouilles bien. On verra comment tu t'en sors demain.

- Tu seras là ?

- J'ai envie de te voir t'entraîner petite sœur.

Personne ne m'avait jamais appelé comme ça. Le fait qu'Angelo me considère comme une sœur me va droit au cœur et me fait sourire. Il me prend dans ses bras et me murmure :

- T'inquiète pas, Gabi et moi, on sera toujours là pour veiller sur toi.

Il s'écarte avant d'ajouter :

- C'est notre job !

Une infirmière entre sans prévenir et me dépose un plateau repas.

- Je te laisse reprendre des forces, dit Angelo en sortant, bon appétit sœurette !

+++

Je me réveille avec des courbatures partout. Je me lève en gémissant et termine de m'habiller juste au moment où Gabriel frappe à ma porte. Je sors en lui souriant.

- Comment tu vas, me demande-t-il, pas trop courbaturée ?

- Si.

- Ça, ça va être dur à éviter.

Après avoir révisé les bases de la défense sous l'œil inexpressif d'Angelo, nous attaquons l'art de l'offensive. Selon moi, il est plus dur de parer que d'attaquer. Sauf que les deux ont leurs difficultés et dès le début, je me plante. Je dois analyser la posture de mon adversaire pour trouver une faille à exploiter. Et croyez-moi sur parole, c'est plus facile à dire qu'à faire !

- Relève toi Mia.

A chaque erreur que je fais, Gabriel se contente de me faucher les jambes pour me faire tomber.

- C'était quoi ce coup-ci ?

- A ton avis ?

Je me relève péniblement en me massant le front.

- Chais pas trop, ma posture ?

- Exact. Si tu n'avais pas bougé, non seulement je n'aurais pas pu te faire tomber mais tu aurais réussi à me toucher. Mets-toi en position.

Le fait qu'il avoue que j'aurais pu le toucher déculpe ma concentration. Je me remets en garde, bien décidée à ne pas reproduire mon erreur. Je réessaye une bonne dizaine de fois avant de réussir. Juste avant que je l'atteigne, Gabriel bloque mon poing avec sa main et Angelo applaudis.

- Dites-donc, je ne suis pas venu pour rien moi !

- Bravo Mia.

Je souris à Gabriel puis à Angelo.

- Réflexe !

Encore ? C'est une manie ! Je pare l'attaque de Gabriel et tente une riposte... que je réussi ! Gabriel pare à son tour et lance une autre offensive. Nous continuons ainsi jusqu'à ce que je tombe d'épuisement. Gabriel me relève, un sourire en coin.

- Je vais te laisser ton après-midi. J'avais prévu de faire une journée complète d'entrainement mais on dirait que tu n'as pas retrouvé toutes tes forces.

+++

J'observe mes côtes dans lemiroir. J'ai une cicatrice due à mon accident. Elle commence sous ma poitrine,descend vers la droite et s'arrête un peu au-dessus de mon nombril. Gabriel m'adit que cette blessure à faillit m'être fatale. Je déglutis en repensant à cequi m'est arrivé. A ce qui aurait pu m'arriver. Je me glisse sous le jet d'eauchaude pour délasser mes muscles. Je décide de me faire un shampoing et un soinpour le visage. Ça fait longtemps que je n'ai pas pris un moment pour moi.Eh ! Je suis une fille quand même et j'ai beau être une fugitive, je gardel'envie de ne pas ressembler à un sac poubelle !

Stone Heart MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant