Chapitre 28

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Gabriel

- On l'a trouvée.

- Où ça ?

Angelo me regarde comme si j'étais devenu fou. C'est peut-être le cas : je n'ai pas dormi depuis deux jours. Angelo me montre un endroit sur la carte de son ordinateur. Je ne reconnais rien.

- C'est dans quelle ville ?

Angelo ne me répond pas et baisse les yeux. Il y a anguille sous roche. Je dézoome pour voir la carte de France et la ville dans laquelle se trouve Mia. Je m'arrête, sidéré.

- Tu comprends pourquoi je ne t'ai pas répondu Gab ?

Oui, et c'était une bonne idée. En fait, j'aurais mieux fait de ne pas poser la question. Mia est à Zalec, en Slovénie.

Mia

Mes ravisseurs m'ont enfermée dans une sorte de cave sombre et sans fenêtres. Le clocher d'une église m'indique l'heure et je suis bien contente de pouvoir quantifier le temps qui passe. C'est étrange : dans le noir, le temps passe plus rapidement. Une fois par jour, à treize heures, on m'apporte à manger. Le reste du temps, je cherche un moyen de sortir de cette pièce. Dès que l'horloge sonne vingt heures, j'arrête de chercher et je m'endors. J'ai déniché une couverture dans un coin à mon arrivée et elle me permet de ne pas mourir de froid. Je ne sais pas où nous sommes mais les nuits sont très fraîches. Certains soirs, je me surprends à prier pour que Gabriel me trouve et me ramène chez nous. Les autres soirs, je m'endors, une main sur le ventre, en imaginant tenir mon enfant dans mes bras.

+++

Un grand bruit me réveille en sursaut. Quelqu'un a ouvert la porte en fer de la cave et des hommes habillés en noir et cagoulés déboulent dans la pièce en braquant les faisceaux de leurs lampes torches sur moi. Je mets une main devant mon visage pour ne pas être éblouie par leur lampes. Je n'arrive pas à distinguer mes ravisseurs. Soudain, une main puissante m'attrape par derrière et me relève.

- Avance.

J'obéis, une main sur le ventre. Ça fait des jours que je suis ici. Combien exactement, je ne sais pas : je n'ai pas eu la présence d'esprit de compter. On me bande les yeux et on me fait sortir du bâtiment. Je devine qu'il fait nuit parce qu'il fait très froid et qu'il n'y a pas un bruit en dehors de celui que font mes ravisseurs. L'un d'eux m'attrape brutalement par la taille et me fait basculer. Je tente de me débattre mais il me pose rapidement sur un sol en ferraille, peu confortable. Où suis-je ?

J'entends un son mat et je devine que je suis dans un fourgon du même genre que celui qu'on a utilisé pour transférer Mattias en Autriche. Avec quelques tours que m'a appris Gabriel, j'arrive à me détacher les mains. J'enlève mon bandeau et tourne la tête dans tous les sens. J'avais raison : je suis bien dans un camion. Je me demande où il va. Dommage pour moi car je n'ai pas l'intention de moisir ici pour le savoir. Je fouille le sol à la recherche d'un bout de fer pointu ou d'un objet du même genre. En vain.

- Bon, murmurais-je pour moi-même, on va se débrouiller à l'ancienne.

Ce coup-là, j'ai mis deux mois pour l'apprendre et je n'ai jamais eu l'occasion de le tester en situation réelle. Il faut d'abord attendre que le véhicule ralentisse. Gagné, il s'est complètement arrêté. En priant pour que je ne sois pas déjà au terminus, je déverrouille la porte du fourgon en un tour de main et saute à terre. Je suis en pleine rue. Je referme les portes du camion et me cache dans une ruelle. Le fourgon repart : les conducteurs n'ont rien remarqué. Je me recroqueville dans ma ruelle. Il fait nuit, autant rester là et attendre demain car, si j'en crois les inscriptions sur les vitrines des magasins, je ne suis plus en France !

Stone Heart MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant