Chapitre 37

390 17 0
                                    


Je ne m'attendais pas à ce qu'Enzia et Léo repartent aussi vite ! Une semaine après l'accouchement, mes amis sont repartis en France avec leur fille, non sans me promettre de revenir. Liam et Tiago ont pleuré toutes les larmes de leur corps le jour du départ. Katelyn et moi avons eu du mal à les calmer et seule l'intervention de Gabriel a su les endormir. Il est minuit passé. Tout le monde dort, sauf moi. Blottie contre Gabriel, les yeux grands ouverts, j'écoute le silence de la nuit. Incapable de trouver le sommeil, je me lève sans bruit et sors de la chambre. Je m'éclaire avec mon téléphone et descends au premier. Le calme qui règne dans la maison m'apaise. Je me dirige dans ma pièce préférée et allume quelques bougies pour l'ambiance. Le vent léger fait flotter ma chemise de nuit blanche et emmêle mes cheveux blonds. Je m'accoude au muret de pierre et profite de l'air pur de la nuit. Le jardin est éclairé par quelques guirlandes d'extérieur qui lui donnent un aspect onirique. La porte grince légèrement et je ferme les yeux en sentant Gabriel approcher. Il pose sa tête contre mon épaule et promène ses mains sur ma taille. Je me retourne et l'embrasse. Ces moments où nous sommes seuls tous les deux n'arrivent pas assez souvent à mon goût. Alors quand ils arrivent, j'en profite au maximum. Gabriel caresse mes bras nus et m'embrasse dans le cou. Je frémis à son contact en souriant.

- Quelque chose te tracasse ?

- Je ne sais pas Gabi. Je n'arrive pas à dormir c'est tout.

En vrai, je sais très bien ce qui ne va pas. Mon père me manque et Angelo aussi. C'est comme si une partie de moi était morte avec eux. Il y a deux ans, j'avais un père et un frère. Maintenant, il ne me reste que leur souvenir. Gabriel me sourit. Je ne sais pas comment il fait mais il arrive toujours à deviner ce qui me préoccupe. Il me serre dans ses bras et me porte jusqu'à notre chambre. Ça faisait un moment qu'il ne m'avait pas portée. J'avoue que j'aime bien : ça me rassure, je ne sais pas pourquoi.

+++

Les trois dernières années sont passées tellement vite que je ne puis affirmer avec certitude qu'elles ont vraiment eu lieu. Tiago et Liam ont six ans et s'entendent plutôt bien avec Matilde, qui vient d'avoir trois ans. Léo et Enzia sont venus habiter non loin de chez nous et viennent souvent nous voir. En ce qui me concerne, j'ai entrainé Katelyn et nous avons mené à bien notre première mission il y a six mois. Gabriel et moi avons réussi à faire tomber nos rivaux et occupons maintenant la totalité du territoire de Naples et de Paris. Quant à ma mère, elle vit sa vie paisiblement en notre compagnie et adore s'occuper de mes fils. En parlant de mes enfants, ils vont être en retard pour l'école. Ces deux filous préfèrent jouer toute la journée et, chaque matin, je dois les chercher dans toute la villa, jardin compris, et les traîner jusqu'à leur école. Heureusement que j'ai du renfort : maman, Katelyn, Gabriel et Guilian courent dans tout les sens en appelant Tiago et Liam. Même Jack et Marie y mettent de leur grain de sel ce matin. Soudain, la cuisinière nous crie un « trouvé » sonore et nous la rejoignons dans le hall en quatrième vitesse. Katelyn et moi aidons les enfants à enfiler leurs manteaux pendant que Gabriel leur fait la morale comme tout les matins. D'habitude, c'est moi qui les gronde mais cette fois, c'est Gabi qui s'y colle ! Nous montons dans la limousine noire et Guilian démarre en trombe.

- Dites les gosses, lance notre chauffeur, il va falloir que vous arrêtiez ce cirque que vous nous faîtes tous les matins !

Tiago lui tire la langue et Liam croise les bras, l'ai boudeur. Je fais les gros yeux à Tiago qui me lance un sourire angélique. Je vais avoir deux mots à dire à Gabriel à ce sujet parce que ce genre de sourire, ce n'est certainement pas de moi que ça vient ! Comme tous les matins, Guilian sort de la voiture en premier et chasse les curieux qui s'approchent trop près de la limousine.

- N'oubliez pas mes chéris, dis-je à mes fils, on ne parle pas du métier de papa et maman, d'accord ?

- Oui maman, me répondent-ils à l'unisson.

Stone Heart MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant