Chapitre 30

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Je m'étire sous le soleil matinal d'Italie. J'ignore pourquoi mais je me sens chez moi dans cette ville ensoleillée. Une limousine blanche se gare pile devant nous et un homme de petite taille en sort. Il range nos valises dans le coffre tandis qu'Angelo, Gabriel et moi prenons place dans le limousine.

- Au fait, lançais-je, où est passé Guilian ?

- Chais pas, bâille Angelo, sans doute bourré le petit.

- Comment ça bourré ?

- Guilian est un fêtard, intervînt Gabriel, il a dû trop taquiner la bouteille hier soir.

Je hausse les épaules et me cale sur le siège.

- En même temps, reprend Gabriel, ça m'arrange.

- Pourquoi ?

- Je n'aimais pas le voir te tourner autour.

Je me redresse sur-le-champ.

- Tu es jaloux ?

- Non.

- Menteur ! Menteur, il est jaloux !

Je ne sais pas si c'est la fatigue du voyage ou juste l'envie de l'embêter, mais je m'en donne à cœur joie. Comme une enfant. Angelo se marre dans son coin pendant que Gabriel me chatouille en riant.

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- Eh oh !

Ma voix rebondis sur les murs et résonne dans tout le bâtiment. La villa est encore plus grande que ce que je m'étais imaginé. On dirait un château miniature. Gabriel et moi avons prévu de loger une partie de la famille dans la villa, qui deviendra le siège de notre mafia.

- Angelo, lançais-je, comme tu es arrivé en premier, tu vas pouvoir choisir ta chambre !

- Choisi d'abord la tienne et celle du bébé.

Je me retourne vers lui, les yeux ronds.

- Comment tu es au courent ?

- J'ai vendu la mèche, m'informe Gabriel.

- Et bien pour la peine, Angelo choisira sa chambre en premier, na !

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Le camion de déménagement ne devrait plus tarder. Angelo est resté à la villa pour l'accueillir pendant que Gabriel et moi flânons dans les rues à la recherche de peinture et de papier peint. L'avantage quand on est riche, c'est qu'on peut organiser les choses et ne rien faire soi-même. Au début ça m'ennuyait mais j'ai fini par m'habituer. Gabi a déjà engagé les peintres. Il ne manque plus que la peinture. A chaque fois, je demande des échantillons de couleur aux vendeurs. Des fois que j'aurais envie de repeindre une pièce dans le futur...

+++

Je slalome entre les pots de peinture et les cartons. Je pleins les déménageurs qui doivent porter les canapés sur trois étages. Tous les nouveaux meubles ont été commandés sur internet. J'ai gardé mon vieux réflexe de chercher sur les sites d'occasion pour acheter moins cher, ce qui m'a permis de faire des économies. Du coup, j'ai pu refaire une jeunesse au jardin, qui en avait vraiment besoin, et engager deux jardiniers. C'est ça, être la maîtresse de maison : on s'occupe de son chez-soi et des gens qui y vivent. Bon, pour l'instant, il n'y a qu'Angelo, Gabi et moi sans compter le majordome et la cuisinière qui ont eux aussi tenu à nous accompagner. En ce qui concerne le ménage, je prévois d'engager quelqu'un : ce serait idiot de demander à l'ancienne femme de ménage de se déplacer juste pour ça. Mon téléphone vibre sur la table recouverte d'un plastique de protection. Ma mère m'appelle en vidéo. Je décroche, la joie au cœur.

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