Chapitre 21

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Durant les minutes qui suivent nos fiançailles, je slalome entre les nouveaux membres de ma famille. Les oncles les tantes, les cousins, les frères, les sœurs et même quelques-uns qui n'ont aucun lien de sang avec la famille mais qui en font quand même partie ! Un serveur passe entre les membres et leur sert une flûte de champagne. Je bois rarement mais c'est une grande occasion, alors... Les seuls qui ne touchent pas à l'alcool sont les enfants. Le parrain lève son verre, imité par tout le monde.

- En raison de l'ambition de mon second fils, Mattias, je demanderais à tout le monde de garder cette union secrète jusqu'à ce qu'elle soit officielle. J'espère pouvoir y assister de mon vivant mais si le sort en décidait autrement, je demanderais à Mia et Gabriel de se marier dans les trois jours suivant mon décès pour éviter la prise de pouvoir de Mattias.

Tout le monde hoche la tête pour signifier son accord et j'espère sincèrement que le parrain tiendra suffisamment longtemps pour voir son fils se marier. Un des oncles de Gabriel me fait un clin œil et lance :

- La seule chose qu'on pourrait lui reprocher, c'est de ne pas parler couramment italien !

- Oh mais je peux apprendre, répliquais-je.

Ma réplique fait rire Salvador et Gabriel. C'est vrai quoi ! Apprendre une langue ce n'est pas difficile, il suffit de s'y mettre.

- A Gabriel et Mia, lance le parrain.

L'alcool me réchauffe la gorge. Je suis heureuse d'être ici et d'appartenir à cette famille. Même si le trois quart des membres est recherché par la police.

+++

Le soir tombe lentement sur Paris tandis que nous roulons en direction de Sainte-Foy-L'Argentière, dans la campagne Lyonnaise. Je me blottis contre Gabriel, en sachant que la route va être longue. Je ne sais pas si mes parents vont accepter le fait que je sois fiancée. J'avoue que je m'en fiche un peu : ma vie, mes choix. Point. Une chose est sûre en revanche, Mattias n'est au courent de rien. Je le sais : il me considère toujours comme une subordonnée alors que je viens de monter en grade. Après la cérémonie privée avec la famille de Gabriel, le parrain a demandé à l'infirmière de le ramener dans sa chambre. Je pense que son état s'aggrave encore plus qu'il ne veut l'admettre. Avant de partir, il m'a prise à part pour me montrer son testament dans lequel il souhaite que toutes ses possessions financières et immobilières nous reviennent à Gabriel et à moi. Il m'a dit que Mattias n'était pas son fils biologique et que par voie de conséquence, il n'avait aucun droit en ce qui concerne l'héritage. Le parrain m'a pourtant montré une ligne du testament qui concernait Mattias : il reçoit les grandes chaînes de productions et les usines qui se transmettent de génération en génération. Autrement dit, Mattias aura largement de quoi s'enrichir et fonder son propre clan s'il le souhaite. Tandis que nous roulons, je me rappelle d'un détail évoqué par mon futur beau-père.

- Gabriel ?

- Hmm.

- Ton père m'a dit tout à l'heure que Mattias n'était pas son fils biologique.

- Mon père a eu deux femmes : ma mère et celle de Mattias. Quand ma mère est morte, j'avais sept ans et mon père s'est remarié deux ans plus tard. Mattias et moi, on s'est connus à ce moment-là. Il avait six ans le jour du mariage. Papa l'a toujours considéré comme son fils et moi comme mon frère mais je pense qu'il en veut à sa mère de ne jamais l'avoir laissé rencontrer son vrai père.

- Pourquoi l'en aurait-elle empêché ?

- On n'a jamais su.

- C'est dommage, dis-je après un moment, peut-être que ça aurait fait de lui quelqu'un de meilleur.

- Peut-être, oui.

Le silence revient dans la limousine. Le chauffeur ne peut pas nous entendre à cause du cloisonnement de cabine et ça me va. J'aime autant que certaines choses restent privées comme je l'ai fait remarquer à Angelo quand nous étions à New-York. Gabriel me serre tendrement contre lui.

- Je t'aime Gabriel.

Il sourit et m'embrasse.

- Je t'aime aussi Mia.

Il me serre plus fort et me caresse la nuque. Ses mains se promènent lentement dans mon dos et ses lèvres dévorent les miennes, intensément. Je suis à nouveau figée par ses caresses. Je n'ai pas peur, plus depuis longtemps, mais Gabriel a un pouvoir sur moi : il ne le sait pas, mais quand il me touche, son contact me fige sur-le-champ. Et apparemment, ça lui rend bien service, parce qu'il en profite ! J'essaie de bouger mais il m'embrasse à nouveau et me fige. Prisonnière de ses caresses, je lâche prise et savoure cet instant. Tout simplement.

Stone Heart MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant