Chapitre 29

20 4 0
                                    

Nous étions rentrés bredouilles et n'avions rien trouvé.

Dan était retourné avec Pr Matthias, Romain était retourné dans son appartement. Moi, enfin, j'étais retournée dans mon T2, vide de monde.

Même Mégane n'y était plus. Gina n'y était pas non plus. Et Estelle, la plus importante de toutes, ne s'y trouvait pas.

J'arrivais toujours pas à croire qu'elle avait pu me filer entre les doigts. Nous étions si proches de recoller les morceaux, et de comprendre la source de nos problèmes. Nous étions si proches de redevenir une équipe se battant contre un ennemi extérieur, et non pas deux compétitrices se battant entre elles...

Je dénouai ma cravate d'une main, déboutonnai ma chemise et me mis en pyjama en deux temps trois mouvements avant de me jeter sur le canapé.

Ah, Estelle...

Je ne pouvais pas me résoudre à dormir sur le lit. Pas maintenant, alors que son odeur y parfumait encore le matelas ; je préférais éviter de passer ma nuit à pleurer.

Je me tournais et me retournais dans mon canapé, les paupières pas du tout en train de se refermer.

Romain et Dan ne devaient pas avoir autant de problèmes pour dormir. Quand je les verrais le lendemain, de nouveau en face du cirque des Merveilles de Mariposa, je serais probablement la seule avec de lourds cernes sur le visage.

Tic-tac... Tic-tac

La nuit serait longue.

---

Il était huit heures du matin quand mon réveil m'ordonna de me lever du canapé.

J'ouvris les yeux ; j'avais réussi à dormir, au final.

Je me relevai, et me tournai pour observer la chambre, dont la porte était entrouverte. L'on ne savait jamais, au cas où elle serait revenue à la maison.

Les draps se tortillaient toujours dans les mêmes plis qu'il y avait une poignée d'heures ; elle n'était pas là.

— Bon, et bien, je vais toujours devoir me rendre au cirque, si je comprends bien.

Je me préparai et sortis de l'appartement sans manger ; l'idée d'y rester seule me rendait malade.

En sortant, je passai par la rue d'en face et sonnai à la porte de Mégane. Elle m'ouvrit les portes du bâtiment extérieur, puis de son appartement dans les plus brefs délais.

— Je suis désolée pour Estelle.

Ce fut la première phrase qu'elle m'adressa ce jour-là.

Dan devait être plus bavard que je le pensais. À moins que ce soit cette fouineuse de journaliste... mais tiens, où est-ce qu'elle se trouvait ?

— Et moi, je suis désolée de vous avoir prise pour responsable.

Ses sourcils se relevèrent dans une expression de surprise.

— Hier, j'étais furieuse, expliquai-je. Je cherchais à blâmer tout le monde. Et alors que je vous supplie d'arrêter de faire le guet autour de la maison, je vous ai reproché mentalement de ne pas avoir attaqué celui ou celle qui m'avait pris Estelle. Vous n'êtes pas une héroïne de série de superhéros. Vous ne pouvez pas surveiller un point A et un point B en même temps. C'est de ma faute si je l'ai emmenée dans un endroit si dangereux.

La surprise sur son visage se transforma en compassion.

— Béret. Je suis sûre qu'elle va bien. Ne t'inquiète pas. Tu la retrouveras, et cette ville sera sauvée des mains barbares de la Marionnettiste.

Béret Écarlate et le Cirque à ParisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant