jeudi 14 décembre 2023

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sauvegardé automatiquement à 7 h 48

Quand je me suis réveillée ce matin, Ciarán était déjà parti. Pour nager, je présume. J'ai relu mon journal trois fois pour être certaine de ne pas avoir halluciné. Je n'en reviens pas que j'ai eu le toupet de me coucher dans son lit. J'en reviens encore moins qu'il m'ait demandé de rester. Qu'est-ce qu'on va faire ce soir ? Se coucher ensemble ?

Quel genre d'amis fait ça ?

L'anxiété noue mon estomac. Même sans coucher ensemble, même sans s'être embrassé... tout ça est trop compliqué. Je ne sais pas sur quel pied je danse avec Ciarán. Je ne suis même plus sûre de savoir ce que je veux. Tout ce à quoi tout ça va mener, c'est une énorme peine de cœur.

Je m'y vois déjà. Moi, mes larmes, et mon tube de Hagen Daazs. Bon, peut-être pas la glace. C'est cliché et il fait trop froid. Je mangerais des Kinder Pengui, plutôt.

En attendant, il faut que j'aille travailler et rattraper toutes les boulettes que j'ai faites hier.

La journée promet d'être longue, surtout que c'est Christmas jumper day. Je me demande si Ciarán a mis un pull. Ça doit jurer avec son short de bain.

Ouais, je viens de visualiser le truc, et maintenant j'ai hyper chaud. Vraiment, super. C'est quoi, cette libido de malade que je me traine depuis que je suis ici ! J'ai l'impression de vivre dans un livre un peu trop CHAUD (cacao).

Le mien est mignon, en tout cas. C'est un vieux, avec des rennes, et des petits motifs autour du col. J'adore ce genre de style et je me sens vraiment bien dedans. C'est dommage que je n'aie pas trop l'occasion de le porter. Ça ne se fait pas trop en France. J'ai mis un pantalon fluide en velours blanc avec et mes petites Uggs. Ambiance doudou assurée.

Peut-être que Ciarán me fera un câlin quand il me verra comme ça.

sauvegardé automatiquement à 13 h 58

J'ai appelé Rémy, et oh bonheur, tous les cadeaux que j'ai faits livrés sont enfin arrivés. Il a éclaté de rire en voyant le livre que j'offrais à papa et m'a ensuite dit :

« T'as pas peur qu'il pète un câble ? »

« Non. Déjà de un, je ne serais pas là, et de deux, il a essayé d'usurper mon identité pour soumettre une lettre de démission à mon boss. Il a des choses à apprendre à respecter, et la première en haut de cette liste, c'est nos limites. »

Visiblement, Rémy n'était pas au courant car il a poussé un cri si strident que j'ai dû éloigner mon téléphone de mon oreille.

« Il a QUOIIII ??? »

J'ai commencé à me répéter mais il a enchaîné. « Est-ce que Hugo le sait ? Parce que ça fait des jours qu'il me casse les couilles en me disant que tu es égoïste d'être partie et gna gna gna. »

Ah super. Sympa. Mon estomac s'est contracté.

« J'en sais rien, et je m'en fous. Comment il peut dire un truc pareil ? Pourquoi il faut toujours qu'il prenne le parti de papa ? »

Rémy a fait claquer son chewing-gum à l'autre bout du fil. Ça a fait un grand POP dans mon oreille qui m'a légèrement donné envie de l'encastrer dans un mur.

« C'est sûrement parce que c'est l'aîné. Il se croit plus responsable, comme s'il en savait plus, gnagnagna. »

Je n'ai rien dit. À vrai dire, je me sentais mal. Coupable d'être partie, coupable de vouloir un truc pour moi, coupable de me sentir coupable. Et j'étais furieuse qu'on me fasse me sentir ainsi alors que je m'occupe de moi.

Dear fucking ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant