samedi 23 décembre 2023

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sauvegardé automatiquement à 13 h 37

J'ai annoncé à Ciarán qu'il allait devoir faire Noël avec sa famille, la mienne, et moi-même et j'ai bien cru que ses yeux allaient sortir de ses orbites.

« Ça va aller ? »

« Je peux te renvoyer la question... » a-t-il rétorqué.

« Je suis stressée, » ai-je avoué.

Il a acquiescé.

« Au moins, on sera deux à stresser. »

« Pourquoi tu stresserais ? »

« Euh... je vais rencontrer tes deux frères et ton père ? »

Ça, ça m'a fait rire, car dans ma tête, Hugo et Rémy ont autant d'autorité qu'une literie de chatons noyés.

« Te moque pas... » a-t-il râlé.

« Je ne me moque pas ! Comment tu te sens par rapport au fait de faire Noël avec ta famille ? »

Même si je suis ravie d'avoir gagné le défi qu'il m'a lancé... je suis quand même consciente qu'un plus gros défi reste encore à être surmonté pour Ciarán. Mais je serai là pour lui, de la même manière qui lui me pousse à sortir hors de ma zone de confort, je l'accompagnerais en dehors de la sienne.

« Je dois avouer que le fait que ta famille soit là... je pense que ça aidera. »

« Ah bon ? »

Il a haussé les épaules.

« C'est toujours bien d'avoir un tiers parti présent. »

J'ai réfléchi à ça, mais malgré ce que j'imaginais, je n'étais pas sûre que la présence de la famille de Ciarán m'aide à surmonter mon angoisse, car au bout du compte, j'allais devoir servir de traductrice.

« J'ai peur. »

« Peur ? » s'est étonné Ciarán.

« Peur que ce soit... trop. Que mémé me manque trop. »

« Elle te manquera forcément, mais ça ne veut pas dire que c'est une mauvaise chose. »

« Comment ça ? »

« Eh bien le manque, c'est aussi la preuve du lien que vous aviez. C'est la preuve que tu l'aimais, et que tu étais aimée par elle. Et c'est précieux. »

Ma gorge s'est serrée face à ces mots. Personne n'a jamais reformulé le deuil d'une telle manière pour moi et j'ai soudain vu les choses sous un nouvel angle. Car oui, je me lamente sur les opportunités perdues et manquées, et oui, je ressens la douleur du manque. Mais savoir que cette douleur est le résultat de plusieurs années de bonheur la rend... moins amère. Presque tolérable.

Quand j'ai fait ce constat, mon cœur s'est vraiment gonflé d'amour pour Ciarán. Cet homme sensible, qui me soutient no matter what, et m'aide à faire la paix avec mes démons (et m'apporte des scones !).

J'ai vraiment senti ma poitrine gonfler et s'étendre, comme un ballon de baudruche alors que l'émotion restait bloquée dans ma gorge.

Ciarán m'a prise de court. D'habitude, c'est moi qui lâche des bombes sans réfléchir, mais il a soudain déclaré :

« I love you. »

Franchement, sur le coup, j'étais choquée. Pas qu'on m'aime, bien sûr que non, mais qu'on déclare sa flamme comme ça, aussi abruptement et sans contexte. Il a sorti ça d'une façon tellement incongrue que je me suis dit qu'il n'avait pas peut-être pas eu l'intention de le dire de cette façon, voire même de le dire tout court. Car qui irait avouer ses sentiments après quelques jours de relation seulement ?! QUI ?

Dear fucking ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant