sauvegardé automatiquement à 9 h 10
Je profite de ma pause café dans les cuisines de l'hôtel (où je ne suis pas sensée allée mais qui peut résister des scones au kéfir tout frais ?) pour relater les évènements de ce matin à la plage.
Comme je n'avais pas de maillot de bain, je me suis simplement dit que j'allais me contenter de mettre des sous-vêtements. Après tout, je n'allais pas m'acheter un maillot de bain juste pour une fois.
Ciarán a eu l'air surpris, mais content que je lui demande de venir avec lui. J'ai commencé à faire la gueule quand il a dit que je devrais me lever très tôt si on voulait avoir le temps de se doucher et de nous changer avant d'aller à l'hôtel.
« C'est quoi, très tôt ? » ai-je demandé avec méfiance.
Il a haussé une épaule, mais j'ai bien vu son vicieux petit sourire en coin. Après plusieurs jours de cohabitation, il sait très bien que je ne suis pas du tout du matin.
« Je ne sais pas... d'habitude, j'y vais vers 6 h... 6 h 30. »
Je crois que mes yeux ont doublé de volume. SIX HEURES ! Franchement, j'ai failli changer d'avis. Est-ce que faire flancher Ciarán valait la perte de deux précieuses heures de sommeil ?
...
Bon, vu que j'y suis allée, je pense que ça veut tout dire, pas besoin de m'épancher là-dessus, même dans mon journal.
Je pense que je ne relirais jamais ces mots, tout ça est un peu gênant quand on y réfléchit trop. Il faut être un peu folle pour se décider de se lever deux heures plus tôt pour se noyer dans l'océan dans le but de séduire un gars.
Je viens de me relire et de voir que j'ai écrit « noyer » au lieu de « nager ». C'est tellement drôle, je suis obligée de laisser. Pour la postérité.
Je n'ai pas décroché un mot à Ciarán alors qu'il enclenchait le moteur de sa vieille Toyota et qu'il nous conduisait à Clonea Beach, j'étais trop fatiguée. J'étais déjà venue avant, bien sûr, mais j'avais oublié à quel point cet endroit est beau. Et je dis ça alors qu'on ne voyait rien et qu'il faisait encore nuit.
J'avais aussi oublié à quel point j'aime le bruit du vent et l'odeur iodée du sable.
Je n'avais en revanche, pas oublié le froid. J'étais censée me déshabiller à côté de mon crush en ayant l'air sexy ? Si le plan de Dennis ne menait à rien, j'allais l'éventrer. J'étais d'ailleurs en train de l'insulter à voix basse en sentant l'humidité du brouillard matinal me coller à la peau et faire frisotter mes cheveux. Couplé au vent, autant dire que je me gelais le cul.
J'ai cru que rien ne pourrait jamais me réchauffer.
Puis Ciarán s'est déshabillé.
Enfin bien sûr, on était sur la plage quand c'est arrivé, et il ne portait pas du tout de short de bain comme je l'imaginais (et je l'avais vu à la piscine de l'hôtel), mais une de ces combinaisons de surfeur.
Je me suis sentie ridicule dans mon vieux soutif et ma culotte. Et exposée.
Pourtant, et j'en suis plutôt fière, je ne me suis pas dégonflée.
Mémé aussi aurait été fière de moi. Se foutre à moitié à poil sur une plage à 7 h du mat pour séduire un homme ? Check. Ça ne bat pas son histoire du militaire qu'elle a baisé dans le train après son divorce, mais franchement, c'est déjà un bon début, non ?
Ciarán, en revanche, n'était pas du tout prêt à me voir comme ça. Ses yeux ont doublé de volume. Ciarán 1 - Ego d'Erin 1. Les points étaient remis à égalité et ça me faisait très plaisir.
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Dear fucking Christmas
Romans[𝗥𝗢𝗠𝗔𝗡𝗖𝗘 🎄] Erin, jeune experte en marketing, s'envole vers l'Irlande pour une mission professionnelle, cherchant un refuge loin des festivités familiales qui ravivent la douleur de la perte récente de sa grand-mère. Armée de son journal int...