vendredi 15 décembre 2023

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sauvegardé automatiquement à 9 h 28

Ciarán et moi avons encore dormi dans sa chambre, et cette fois-ci, je portais mon propre pyjama. Il ne s'est rien passé de plus, mais il se passe quand même un truc entre nous.

J'étais éclatée de fatigue après le film hier soir, et je crois que nous avons tous les deux ressenti la même hésitation. La question silencieuse flottait dans l'air. Est-ce que je vais dormir avec lui ? Aucun d'entre nous n'a osé briser le silence pendant un long moment, jusqu'à ce que Ciarán s'étire de tout son long en bâillant.

J'avais le sentiment que c'était un peu un acte, mais j'étais carrément partante pour mater son nombril découvert par le mouvement. Une fine ligne de poils descendait plus bas... vers Le V.

Je mets une majuscule à Le V volontairement. Ça ne devrait pas être permis d'être aussi bien foutu. J'imagine que ce sont là les bénéfices de ses nages matinales dans les eaux gelées.

Ciarán s'est levé, et il avait un petit sourire en coin, comme s'il savait où mon regard venait de s'attarder, et il m'a tendu une main.

« Je vais au lit, Erin. »

J'ai hoché la tête.

« Oui, moi aussi. »

J'étais mal à l'aise. Nous n'avions pas du eu l'occasion de reparler de la veille. D'un autre côté... j'ai adoré cette nuit avec lui. J'ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes. Sauter à pieds joints dans les emmerdes.

« À propos d'hier soir... » ai-je donc commencé.

Le visage de Ciarán était impassible, alors j'ai continué en tortillant mes mains dans tous les sens. Je déteste quand je suis nerveuse à ce point là, et ça m'a fait repenser aux premiers soirs que je passais avec lui, où il me mettait à l'aise comme si c'était aussi facile que de respirer.

»... Je suis désolée de m'être incrustée comme ça. J'ai un peu bu, et je n'avais pas vu que j'allais dans ta chambre et non pas la mienne et... »

« It's fine, Erin, » a sourit Ciarán et mon cœur s'est un peu serré en le voyant comme ça car je voyais bien qu'il jouait la comédie. Que la situation entre nous était beaucoup de choses, mais fine n'était pas l'une d'entre elles.

« Non, mais je- »

« Je t'ai demandé de rester, » m'a-t-il rappelé, mais à ce moment, là, j'étais un peu agacée parce que c'était la deuxième fois qu'il m'interrompait quand je parlais.

« Laisse-moi parler ! Je sais que tu m'as demandé de rester, mais j'aurais dû insister plus, et surtout, je n'aurais pas dû venir ! Ou boire autant... »

Ciarán s'est relevé et a croisé les bras. Il me toisait, avant sa grande taille et son petit air suffisant. J'avais envie de le frapper, le chatouiller, me blottir contre lui. L'embrasser à en perdre haleine. Lui faire l'amour.

Je ne relirais jamais ces mots. C'est déjà trop dur à taper sur le clavier.

« Tu étais un peu pompette et t'es trompée de chambre dans le noir et une maison que tu connais mal, Erin. Arrête de te flageller. Et surtout, arrête de dire que tu n'aurais pas dû venir ou insister plus. J'ai eu la meilleure nuit de sommeil depuis des semaines. »

J'ai papillonné des paupières face à cet aveu.

« Ah bon ? »

Il a ri.

« Non, tu bouges tout le temps, on dirait une anguille. »

Je me suis sentie rougir, et son sourire à lui s'est étiré. Maintenant que j'y repense, je crois qu'il se foutait un peu de ma tronche.

Dear fucking ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant