Noir Nuit

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Sa vie avait toujours été dans le noir. Le noir le plus complet.

Après avoir perdu ses parents à l'âge de 1 an, l'amour paternel et maternel n'était pour lui qu'une idée vague et sombre. Ensuite, son parrain est mort lors de sa cinquième année à Poudlard. Cela a pour conséquence que le terme même de famille devint tour opaque. Plus tard, lorsqu'il est trahi par Ron et Hermione, le mot amitié est réduit à l'état de cendre.

Ce noir, qui recouvre tous ces termes et ces différents sentiments, il n'est pas comme celui des chaussures bien cirées des hommes politiques que l'on croise près de la banque de Gringott's ou bien près du ministère de la Magie. Pas non plus similaire à celui des cheveux de jais aux reflets bleutés de certaines filles. Au contraire, il est plutôt comme le noir du chaos, celui que l'on porte lors d'enterrements, celui que porte tout être humain de la planète. Celui de la pupille.

Harry Potter est dans le noir le plus sombre, le plus total et le sera sûrement pour une durée particulièrement longue. Seul dans son lit qui grince à tenter de rejoindre les bras de Morphée, il se décide enfin à se dire que cette nuit sera comme toutes les autres ; blanche de noirceur.

Après la guerre du 2 mai 1998, les événements s'étaient enchaînés, si bien que pour la protection de Harry, le ministère, conseillé par Albus Dumbledore, a décidé de le laisser une dernière fois au 4 Privet Drive, dans sa famille. Bien entendu, tout le monde pense bien faire. Pourtant le garçon est bien malheureux dans la petite maison de la banlieue de Londres.

Dès cinq heures du matin, le brun se met au travail. Après une rapide douche à l'eau froide, il s'habille d'un vieux pull de son odieux cousin, Dudley. Il descend rapidement les marches menant au rez-de-chaussée et prépare le petit déjeuner copieux des Dursley. Puis, il s'éclipse à nouveau dans sa chambre. Croiser ses moldus de tuteurs le tuerait. Des remarques, du racisme, des méchancetés gratuites, c'est tout ce que ces trois Hommes savent faire à part dormir et manger. Depuis qu'il est revenu, la famille de sa mère semble plus prête que jamais à faire de sa vie un enfer. Pour elle, tout ce qui s'est passé dans le monde est de sa faute.

Il se met à son bureau et sort rapidement un pot d'encre et sa plume de ses bagages, déjà prêts à partir dans deux jours chez son meilleur ennemi – ce nouveau terme qu'il utilise pour désigner désormais un de ses anciens amis, Ron -. Le survivant est absolument horrifié que le rouquin l'ait invité à venir passer les deux dernières semaines des vacances au Terrier, la maison familiale des Weasley. Il aurait aimé refuser, mais cela paraissait plus simple d'aller chez le roux que de passer le reste de ses vacances à se faire martyriser par sa famille. En pesant le pour et le contre, il s'était rapidement rendu compte qu'aucune des deux propositions n'étaient réellement mieux, mais au moins il pourrait voir Ginny. Elle, du moins, n'avait encore rien fait contre lui.

"Ron,

Merci beaucoup de m'accepter pour ces deux semaines, à quelle heure voulez-vous passer me chercher mercredi ?

À bientôt, H."

Entravée de plusieurs grosses tâches d'encre, il décide tout de même de laisser celle-ci dans son état, n'ayant plus que deux feuilles en réserve, dont une qu'il veut garder pour écrire à la deuxième personne qui l'a trahi, Hermione. En pensant à eux, Harry ne ressent plus qu'angoisse et dégoût. Ce que ces deux sorciers lui ont fait est inacceptable et se trouve être de la plus haute trahison.

Ils l'ont vendu à Voldemort, ils ont voulu se débarrasser de lui et aider ce foutu mage noir à gagner la guerre. Heureusement, il n'en fut rien. Le roux et la brune ont ensuite fait semblant d'être dans son camp, tout en lui donnant des coups de couteaux dans le dos en parlant de lui tel un objet qu'ils peuvent manipuler à leur guise et utiliser pour les pires actes imaginables. Le jour où il a découvert la supercherie, il a perdu foi en tout. Les deux seuls sorciers qui se souciaient de lui, les deux seul à l'avoir aidé, suivi, crié dessus pour qu'il ne fasse pas route vers le mauvais chemin ... Toutes les bonnes actions de ces deux idiots ne sont plus rien pour lui. Rageusement, il reprend sa plume et réussit à ne pas déverser sa haine par écrit à son ancienne amie.

PléonasmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant