TRIGGER WARNING : Bonjour à toi lecteur/rices qui passe par ici. Je te remercie pour ta lecture et pour ta présence dans la partie 3 du chapitre 9 de ce roman. Pour une lecture appréciable, je te précise que cette partie contient des scènes à caractère sexuel (qui pourraient ne pas convenir à certains lecteurs ou jeunes lecteurs). Le choix de poursuivre la lecture ou de ne pas la poursuivre t'appartient en totalité et est respecté. Dans le cas ou tu choisirais de ne pas lire cette partie, n'hésite pas à venir vers moi pour obtenir un condensé "soft" des éléments décrits ci-dessous (histoire de ne pas perdre le fil du récit). Je te souhaite une excellente lecture, ou journée.
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[Début de partie 3/3]
Adrian ferma les paupières. Quand il les rouvrit, le monde avait changé. Un fragment de son passé le remplaçait.
Une perle de sueur dégoulina le long de sa tempe jusqu'à sa mâchoire. Elle lécha chacune des cellules de la peau de son visage. Si lentement. Trop lentement. La sensation le répugna jusque dans ses viscères. Cette goutte concrétisait l'enfer de chaque seconde, de chaque minute, de chaque heures des deux cents quarante trois jours passés ici.
Il était seulement onze heures du matin mais le fardeau de cette énième journée l'accablait déjà.
Entre ses dents serrées, il inspira une longue bouffée d'air saturé d'humidité. Si moite. Il se racla la gorge. L'air ambiant était irrespirable, imprégné des restes ponctuels de parfums capiteux, de relents de transpirations et de la pestilence d'autres fluides dont la simple pensée lui fit se cogner l'arrière du crâne contre le mur derrière lui.
Il était supposé avoir vingt six ans. Pourtant, depuis qu'on l'avait emmené ici, il avait l'impression d'en avoir vingt de plus. Peut-être à cause de sa fatigue chronique. Peut-être à cause de son esprit las et résigné. Ou peut-être se confondait-il dans le large éventail de personnalités de sa clientèle. Des femmes de tous âges, de tous horizons. Il ne connaissait d'elles que leur point commun, cette même envie qui les liaient.
Contre ses trapèzes, le mur de la maison vibra sous les basses prononcées d'un morceau de jazz suave et ardent. Adrian décolla l'arrière de son crâne du mur puis scanna ses alentours avec indifférence. La Matronne croyait que, poussé à un tel niveau, le volume de la musique dissimulerait les râles et les gémissements provenant des chambres attenantes. Elle avait dans l'espoir de donner un semblant d'intimité aux clients.
Quelle belle connerie.
Il fixa ses pupilles à l'enchevêtrement de poutres du mur devant lui. Sous la plante de ses pieds, le vieux parquet craqua quand il ajusta sa position. Ce couloir, aux courants d'air multiples, était pour lui la zone la moins détestable de toute la maison, pourtant aussi grande qu'un petit manoir. Mais cette ligne de murs étriqués, de fenêtres aux menuiseries fuyantes et de plafond trop bas le calmait. Il s'agissait du seul endroit un tant soit peu insonorisé par les briques des parois. Personne d'autre ne s'y attardait : il y faisait trop froid et ses collègues préféraient rester dans leur chambre. Pour lui, l'idée même de passer du temps dans la sienne...
Un gloussement féminin interrompit le fil de ses pensées et lui fit relever les yeux des lattes de parquets fendillées. Une jolie blonde aux cheveux en bataille et au sourire hagard se faufila dans l'ouverture de la porte devant lui. Dans son sillage, il aperçut le tableau renvoyé de sa chambre : un jeu de lumières tamisées, des peintures coquelicots et des draps chiffonnées sur le lit. L'intendante ne tarderait pas à les changer lui octroyant par la même occasion dix bonnes minutes de pause.
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τρία - Nouvelle version
RomanceComment réagiriez-vous si vous appreniez, à l'aube de vos vingt-cinq ans, que vous ne faites pas partie du genre humain ? Que jusqu'ici votre vie n'a été qu'un mensonge éhonté dissimulant la vérité sur votre véritable identité ? Qu'une vaste série d...