VIII ) Fake Dating

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un mois plus tard

Le mois de Mai est l'un que je préfère. Enfin je que préférais. Malheureusement, depuis ce jour-là, ces mois sont très longs. Lorenzo est toujours dans le coma, mais ses poumons commencent à aller mieux, petit à petit.

Gabriele est toujours ici, mais il me dérange plus. Il ne s'occupe plus de Lorenzo et ne me tape plus sur le système.

L'entreprise marche très bien, et nos ennemis n'ont toujours pas refait surface.

Quant à moi, je suis une épave, encore plus qu'il y'a un mois. Les médecins tentent de me faire prendre du poids, que j'aille mieux mais rien ne marche.

Alors me voilà ici, chez une psy spéciale. Enzo a pensé que ça serait bien pour moi, alors il a engagé une psy pour toute l'entreprise, mais surtout pour moi et pour lui.

- Je suis ravie de te rencontrer Livia, je suis Madame Lanza, Enzo m'a dit que tu aurais besoin d'aide pour aller mieux.

Je hoche la tête et m'assois sur le canapé gris.

- Pour éviter que tu récites toute ton histoire, Enzo l'a déjà fait. Je pense qu'on pourrait commencer par faire une séance d'emdr. Tu as un souvenir en particulier que tu veux étudier. Cela va t'aider à guérir d'un souvenir traumatisant, m'explique-t-elle.

- Mes viols, je réponds sans réfléchir. Ceux de mes cousins.

Elle explique comment ça se passe. En gros je vais devoir suivre une sorte de baguette et dire tout ce qui me vient. Je vais devoir noter ma perturbation de 1 à 10 et sur une échelle de 1 à 7 à quel point je suis d'accord avec les mots '' je ne méritais pas ça, c'est leur faute. Mes viols ne font pas qui je suis.''

- N'oublie pas, si tu veux arrêter tu lèves la main et tourne la tête.

Je me remémore l'image et je commence déjà à angoisser.
Je commence à suivre la baguette. Des flashs envahissent. Je peux sentir leur mains sur mon corps. La douleur qu'ils m'ont procuré. J'étouffe, j'ai mal.

Je lève la main pour que tout ça cesse.
Je me lève du canapé et prend ma
tête dans les mains.

- Je ne peux pas ! C'est trop dur, c'est encore trop frais, je sanglote.

- Pourtant ça fait longtemps Livia. Comment pourrais-je t'aider à surmonter ça ? demande-t-elle en me demandant de me rasseoir.

- Rien vous pouvez rien faire ! Parce que je n'ai pas envie de m'en sortir car à part ça je me sens vide ! Vide, je crie.

- Une hospitalisation serait une bonne idée Livia, une très bonne, me propose-t-elle.

Je pouffe de rire, il est hors de question ! Si je suis hospitalisée, je ne verrai plus Lorenzo, je devrais être soignée, probablement sondée, droguée de médicaments et de thérapies. Je ne pourrais plus me faire du mal.

Je me dirige vers la porte pour sortir de la pièce. Je savais que c'était une terrible idée de venir ici, que tout serait centré sur moi, que j'allais devoir parler à cœur ouvert. Je ne suis pas comme ça, je ne suis pas du genre à dévoiler tous mes secrets à un médecin.

- Si tu ne fais pas d'efforts, c'est ce qui va t'arriver et tu n'auras pas le choix. Je sais ce que tu es en train de te dire, je suis la psy de ton entreprise, mais je peux quand même t'envoyer à l'hôpital Livia, dit-elle en me regardant droit dans les yeux.

Elle m'agace déjà alors que je n'ai même pas eu une heure de rendez-vous avec elle.

Je m'apprête à sortir mais quand j'ouvre la porte, je me prends le torse d' Enzo.
Il me fixe avec insistance et m'oblige à retourner dans la salle, ce que je refuse. Je lui promets d'y aller un jour mais pas maintenant. Je ne suis pas prête à parler de tout ça alors que mon copain se bat pour se réveiller.

Lorenzo & Livia Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant