Prologue

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Une large forêt s'étendait à perte de vue. Une large forêt remplie de déchets, d'ordures. Il y avait aussi des arbres, des fleurs et plantes, qui semblaient souffrir en silence. Leurs feuilles étaient sèches et tombaient les unes après les autres, comme si chacune d'elles rapprochait la Terre, cette grosse planète, de la fin, du néant. L'odeur qui se dégageait de ce lieu se rapprochait fortement à celle des égouts.
C'était la nuit. Tout était sombre. Tout était silencieux. Seul les pas de deux hommes interrompaient le silence de temps à autre, lorsque que leurs pieds épousaient le sol.
Ils marchèrent ainsi, côte à côte, sans dire un mot, pendant plusieurs minutes.
La forêt toute entière semblait retenir son souffle. Les branches des arbres restaient immobiles. Pas un seul animal ne sortit de sa cachette.
Ils s’éloignèrent du chemin principal et s’enfoncèrent dans la végétation.
L’un des deux hommes fit un bref signe de la main à son compagnon, qui s’arrêta net.
Devant eux se trouvait un homme, étendu par terre, qui semblait endormi pour l'éternité. À côté, dans un petit berceau positionné à même le sol, un bébé sommeillait à poings fermés. Il était la lumière dans ce tableau si triste, teint de noir.
Comme un soupçon d'espérance dans ce monde semblant bientôt voué à disparaître.
L’homme, qui avait alerté son camarade, posa sa tête contre le corps.
-Il est mort.
- Tu es sûr ?
- Oui. Son cœur s’est arrêté et la cicatrice qui lui barre la gorge témoigne de sa mort. Il a été étranglé.
- Elle l'a tué. C'est elle. Avec sa plante.
- Il faut avertir notre reine.
- Pauvre petite. Quel avenir l'attend ?
- Elle est puissante, très puissante. C'est elle qui sauvera notre monde. Ou le conduira à sa perte.
- Espérons qu'elle fasse le bon choix.
- Nous ne pouvons plus rien faire. Seule elle décidera à présent. Elle tient l'avenir de notre monde dans ses mains.
- Il voulait la protéger mais le sort s'est retourné contre lui.
- On ne peut pas fuir sa destinée.
Celui de gauche prit la petite dans ses bras et se servit d'un transporteur pour la déposer devant la maison que la reine avait choisie.
La maison en question était charmante. Ses volets couleur noisette étaient encore fermés, à cette heure si matinale. Il faudrait attendre encore quelques heures avant que les habitants de ce lieu ne se réveillent.
Un joli jardin rempli de plantes entourait la demeure.
Il était composé d’une multitude de fleurs différentes et d’arbres fruités. Un petit coin de paradis terrestre.
-Profite de ces années d'insouciance pour découvrir le bonheur, petite. Car bientôt, tu ne seras plus qu'un douloureux souvenir.
Un sourire maléfique éclairait le visage de l'homme.
Il déposa le berceau devant la porte ainsi qu'une petite enveloppe toute blanche.
Il sonna à la porte et partit, laissant derrière lui le berceau et la petite fille en pleurs.

La fille aux yeux verts Où les histoires vivent. Découvrez maintenant