Chapitre 30: Cadeaux, amandes grillées et re-bonjour

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Chay était gelé. En fait, ce n'était pas aussi grave que la première fois, mais en ce moment, en plein mois de février, la température était bien plus basse que celle à laquelle il s'était habitué. Mais contrairement à la première fois, Chay apprécia le froid mordant et féroce et le vent violent qui lui envoyait parfois des flocons de neige égarés sur le visage.

- Chay !

Il entendit la voix qu'il avait associée à la chaleur et au bonheur.

Comme la première fois, il se retourna et vit une dame d'une cinquantaine d'années, vêtue d'une veste d'hiver décontractée et d'un bandeau chaud, lui faire signe d'avancer vers sa voiture. Mais contrairement à la première fois, il n'hésita pas à courir en avant et à se jeter dans ses bras.

- Tu m'as tellement manqué, murmura-t-il dans la veste d'Ida qui lui tapota la tête.

- Tu nous as aussi manqué, chéri. Viens ici, on va t'installer dans un endroit chaud et confortable. Il se blottit dans le siège passager du rover de Kjeld, et Ida rit en entendant ses dents trembler à cause du froid.

- Regardez-moi ça, dit-elle d'un ton moqueur. Ce jeune homme est parti depuis près de deux mois et il s'est bien ramolli ! Laisse-moi monter le chauffage pour toi.

- Merci, dit Chay en frissonnant et en demandant si Kjeld travaillait en ce moment.

- Oui, il sera à la maison dans environ quatre heures, tu devras te contenter de moi jusqu'à ce moment-là. Maintenant, vas-y, dis-moi ce qui t'arrive.

Chay avait gardé un contact étroit avec le couple depuis qu'il avait quitté la Norvège. Sa maladie mortelle, heureusement révolue, il l'avait cependant gardée pour lui, ne voulant pas inquiéter ses « troisièmes parents ». Ce terme attachant s'était manifesté dans la tête de Chay depuis qu'il s'était réconcilié avec Kinn et son frère. Sans vouloir classer qui que ce soit en termes de parentalité, il s'estimait chanceux d'avoir « trois » paires de parents à l'heure actuelle : ses parents biologiques, qu'il n'avait jamais vraiment appris à connaître en profondeur et avec lesquels il n'avait jamais vraiment renoué même si Namphueng était encore en vie, étaient évidemment à mentionner. Mais Kinn et Porsche, qui s'occupaient bien de Chay aujourd'hui, et surtout son frère qui s'occupait de son éducation, étaient aussi parfois comme des parents. Même s'il était désormais un adulte légal, Chay demandait encore aux deux hommes plus âgés s'il pouvait aller chez Macau ou s'ils pouvaient venir le cherche. Il ne l'avait jamais dit à l'un ou à l'autre, mais Chay savait que Porsche le considérait parfois plus comme un fils que comme un frère. C'était une pensée à la fois étrange et réconfortante.

Le trajet en voiture fut rythmé par des récits sur la Thaïlande et avec les salutations de Tankhun, Kinn et Porsche au couple, ainsi qu'en histoires qui étaient arrivées à Ida et Kjeld depuis que Chay était parti. Une fois arrivé à l'hôtel, Chay fut immédiatement abordé par Buddy, qui n'arrêta pas de japper et de lui « parler » en remuant la queue. Ils décidèrent d'emmener le husky se promener au bord du lac, qui n'était plus complètement gelé, et des bouts de glace avaient déjà fondu au centre de l'eau. Chay donna à Ida des nouvelles de son amitié avec Macao et de son intention de s'inscrire à des études de médecine pendant l'été.

De retour à l'hôtel, ils furent surpris par Kjeld qui serra le plus jeune dans ses bras en lui disant :

- Bien sûr que j'ai quitté le travail plus tôt ! Je veux passer du temps avec mon fils de coeur !

Ces mots signifièrent plus pour Chay qu'il ne l'admettrait jamais à voix haute. Alors qu'ils étaient enfin réunis tous les trois, Chay ouvra sa valise et leur remit les cadeaux qu'il avait apportés de l'autre côté du monde. Kjeld fut particulièrement ému par le guide d'initiation à la langue thaïlandaise, et Chay sourit en disant :

When everybody is working against youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant