Chapitre 7 : Prisonnier dans sa propre maison

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- Présent-

Donc c'est la fin, huh. Même à l'autre bout du monde je ne peux pas lui échapper. Chay était toujours sous le choc mais se résignait lentement et acceptait son sort.

- Ida, il commence à faire froid. Tu devrais rentrer pour ton genou.

La femme sembla hésiter. Elle pouvait clairement sentir la tension présente, pensa Chay.

- Tu es sûr ? Je peux le renvoyer si tu le veux. Juste un mot et il disparaît.

Tu es une femme tellement gentille mais il n'y a rien que tu puisses faire quand il s'agit de cette famille.

Pas besoin, je m'en occupe. Veux tu que je promène Buddy ce soir ?

- Bien sûr que non! Tu es encore en voie de guérison et c'est samedi, Kjeld peut le faire.

- Okay, merci.

Sur ces mots, Chay tourna brutalement sur la gauche et traversa la neige en direction de son chalet. Il pouvait sentir que Kim le suivait et il tenta même de prendre le lourd sac de course de l'épaule de Chay mais le plus jeune recula et s'éloigna du nouveau venu.

Ils marchèrent pendant dix minutes dans un silence complet, Kim restant quelques mètres derrière Chay et le plus jeune réprimant quelques toux. Ses articulations le suppliaient de faire une pause mais il se força à avancer. Chay ne put pas voir la réaction de Kim face au petit chalet mais il put sentir que le plus vieux faisait son possible pour se rendre invisible et causer le moins de tension possible. Chay ouvrit la porte et ôta la neige de ses chaussures qu'il posa sur un tapis à côté de l'entrée.

Il alla jusqu'à la petite cuisine ouverte et commença à sortir les courses. Kim est là, songea-t-il. La voix blanche se comportait comme une femme au foyer désespérée qui attendait son mari revenant de la guerre. Elle ferait en sort que les meilleurs assiettes soient utilisées pour le dîner de bienvenu, porterait la plus belle robe et cuisinerait son plat préféré. La voix blanche sur l'épaule de Chay lui fit exactement ressentir cela alors que la voix grise leva ses yeux imaginaires face à ce comportement ringard. N'écoute pas ces bêtises ! Il envahit ta maison ! Il t'a trouvé, t'a espionné ! Alors que tu as spécifiquement demandé qu'on te laisse seul ! Le va et vient entre les deux voix donna des vertiges à Chay et l'agaça. Pourquoi ne puis -je pas avoir la paix, se demanda-t-il en se retournant. Kim se tenait près de l'entrée, presque invisible, mais il dominait toujours la pièce avec sa posture droite et sa présence intimidante. Quand il vit que Chay avait sorti les courses, il fit un pas en avant et dit :

- Reviens à la maison avec moi Chay. S'il te plaît.

- Non, fut la réponse définitive qu'il lâcha immédiatement, faisant taire la triste voix blanche. Je ne voulais pas être trouvé. Et pour être franc, je n'en ai rien à faire de comment tu t'y es pris mais je ne quitterai pas cet endroit. Même si je le fais, tu me retrouveras, il me semble.

Il fut fier de sa voix constament stable mais remarqua qu'il ne pouvait pas garder le masque plus longtemps. Le parfum de Kim qui avait été couvert par l'épaisse couverture de l'hiver, enveloppa lentement Chay et le plus jeune ressenti le besoin de se pelotonner contre sa poitrine ou de s'enfuir.

- Je vais dormir. Toi fais ce que tu veux, comme tu le fais toujours.

Sur ces mots, il traversa le salon, dépassa les deux fauteuils jusqu'à l'échelle.

- Porsche est mort d'inquiétude. Je pense qu'il serait bien que je l'appelle et que je lui dise -

- Fais ce que tu veux, Kimhan, je m'en fiche. Mais laisse-moi te dire quelque chose. Il se tourna une fois de plus. J'aime cette ville. J'aime ce chalet et j'aime ces gens. Alors ne t'avise surtout pas d'utiliser je ne sais quel pouvoir de la mafia pour avoir ce que tu veux. Pas ici. Pas avec ces gens.

When everybody is working against youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant