Prologue

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Pour certains, la vie est simplement un enchaînement d'évènements, tandis que pour d'autres, il s'agit d'un calvaire quotidien. Pour d'autres encore, il ne s'agit que d'une aventure dont il faut profiter à fond et où ils se sentent heureux.

Dans ces histoires, on va simplement se concentrer sur la deuxième catégorie, avec peut-être parfois quelques apparitions des deux autres possibilités. A travers les yeux d'Aline, Silas, Mallory et Gabin, vous découvrirez ce qui ne se dit pas, ne se révèle pas, ne s'oublie pas et ne se pardonne pas vraiment. Vous découvrirez ce de quoi on ne se remet pas vraiment, ou alors un peu de traviole avant de repartir.

La plupart du temps, on ferme les yeux sur ce genre de malheurs, ou on se dépêche de parler de soi pour éviter que l'attention ne se concentre sur ce genre de nuages noirs et menaçants. Parce que parler de ça, c'est laid, honteux, de notre faute, ou tout simplement mérité. L'être humain n'aime pas la tristesse, la colère, la détresse, les larmes, la vulnérabilité, ça lui fait honte d'être humain et de ressentir plus que ce que la société et le groupe demande. De ressentir autre chose que la joie, l'excitation, les sourires.

Il ne faut qu'être fort, tenir bon, sourire à s'en faire mal à la mâchoire, surtout ne pas crier, ni pleurer, de peur d'être pris pour un fou, pour quelqu'un de défectueux, d'anormal.

On dit "Tout va bien" pour éviter les "Pourquoi ?". On essaye de se convaincre tandis que le malheur nous tord tripes et boyaux, nous autodétruit de l'intérieur en refusant de se concentrer sur lui, nous fait croire que ça ira mieux si on se fait mal, si on boit, fume, si on se perd ailleurs qu'en nous-même. On fait des sourires à couper aux couteaux pour les tailler bien droit et immortels sur nos joues malgré les larmes qui nous noient.

Alors des fois, quand c'est trop fort, quand ça nous bouffe un peu trop et qu'on ne sait pas quoi faire, on décide de fuir ailleurs. Où ? Je ne sais pas. Mais loin, très loin de là où on est, pour espérer fuir tout ce fatras de sentiments qui nous coûte une blinde en énergie et peut-être renaître ailleurs.

Comme Aline, Silas, Mallory et Gabin.

Comme moi, parfois, qui ne fais que frôler ce désir de fuite.

Ou comme toi, eux, nous, vous, peut-être.

Welcome in Escape.

— Edel

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