Pour la première fois de sa vie, Néra se voit accorder un peu de liberté par sa mère. Elle accepte de la laisser partir continuer ses études à Toulouse, à 400 km de chez elle et de tout ce qu'elle connait. Mais, voilà qu'elle lui impose une colocati...
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Au delà du fait que pour la première fois de ma vie, je vais aller à une fête, ce qui est déjà énorme, j'ai aussi, pour la première fois de ma vie, invité quelqu'un chez moi. Certes, ce « chez moi » ne l'est que depuis deux mois, mais ça reste une première. Surtout que j'ai pu vivre ce truc que je ne voyais que dans les films et séries pour ado : la préparation pré-fête entre copines. Cela n'a rien eu à voir avec Princess Protection Programm, la DUFF ou encore Clueless. Pas de jeter de garde-robes sur le lit, pas de trop ci trop ça, pas de « je vais te prêter une tenue ». Non, ça a été droit au but, rapide et efficace, parce que Chana est comme ça, elle ne tourne pas autour du pot.
Après avoir eu une petite visite guidée des coins de Toulouse préférés de Chana, nous voilà assises le long des quais. J'ai découvert de jolis endroits, ce qui m'a appris à connaître un peu plus ma camarade. Elle adore lire, en particulier des mangas qu'elle n'achète que dans une boutique spécialisée. Elle est accro au café et connaît les meilleurs lieux pour en boire, mais fuit les Starbucks et autre Colombus. Sa mère est kinésithérapeute dans le centre de la ville, alors que son père travaille comme mécanicien aéronautique en périphérie, à Blagnac. Elle a deux petits frères et une petite sœur, avec qui elle a beaucoup d'écart, mais qu'elle « chérie plus que sa collection de figurines pop », selon ses dires.
– Cette tenue te va vraiment à ravir.
Alors que je fixais les vaguelettes à l'horizon, je baisse les yeux sur mes pieds qui pendent dans le vide. Je porte de gros mocassins noirs accompagnés de chaussettes beiges dont les petits volants recouvrent mes chevilles. Je remonte sur mes jambes pâles, recouvertes par quelques bleus et griffures faits je-ne-sais-comment, pour arriver au bas légèrement évasé de ma robe. Elle est écossaise beige et marron, avec des boutons qui remontent jusqu'à un léger décolleté bordé d'un col. En prévision du temps qui s'est rafraîchi, je l'ai recouverte d'un immense bombers en cuir noir. Je dois admettre que moi aussi, j'aime beaucoup cette tenue.
Bêtement, je réponds :
– Ce ne sont pas mes vêtements.
Je me mords la langue. Un « merci » aurait certainement suffi.