Chapitre 14

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PS : le screen en média c'est juste parce que j'ai hurlé en voyant ça (encore mdrrr). C'est un compte complètement complotiste sur les bords mais qui sort de vrais trucs parfois (très parfois). Sur le coup c'était marrant : ) mais prenez des pincettes quand même 

(DIS DONC GABY OMG) 

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Gabriel se renfrogna mais réussît à faire comme si de rien n'était. Il voyait pourtant Alexandre fixer sans arrêt Stéphane et ce dernier ne semblait pas très attentif non plus. La réunion se déroula sans encombres, si ce n'est que Gabriel avait une très forte envie de foutre quelques claques. 

Une fois la réunion terminée, les députés quittèrent la salle en bavardant. Quelques uns s'attardèrent à adresser quelques mots à leur nouveau premier ministre et bientôt la salle était presque vide. Stéphane avait quitté la salle en vitesse, avec ses collaborateurs. Gabriel était attardé à ranger ses pochettes calmement, en lisant en même temps ses messages sur son portable, quand il entendit une voix derrière lui. 

– Je peux vous parler un instant ?

Gabriel hocha la tête, toujours sans quitter son téléphone des yeux. Il était bien trop occupé à lire la dernière brève de presse qui venait d'atterrir sur sa messagerie pour répondre "oui" à l'un de ses députés. La réponse lui paraissait évidente. Oui, il autorisait ses députés à lui adresser la parole. Le pays n'avait pas encore basculé dans un régime totalitaire, prôné par Poutine, voulu par Le Pen, rêvé par Zemmour. 

Mais quand il releva la tête, il en vint presque à regretter ces régimes totalitaires. Alexandre, la mine sûre, se tenait devant lui, les mains dans les poches. 

– Alexandre, lâcha Gabriel, l'air froid. 

Il n'allait pas faire semblant de quoi que ce soit. Il afficha un sourire poli et posa son téléphone. Désormais, toute son attention était focalisée sur son interlocuteur. Il se demandait à la fois comment lui répondre sans l'insulter et comment évacuer de son esprit l'envie de le décapiter. C'était plus difficile à dire qu'à faire. 

– Oui, je tenais à m'excuser pour...les faits que nous connaissons. 

Il avait dit ça la mine un peu désolée. Il rougissait, se dandinait sur place. Son air fier avait vite disparu. En bref, il était gêné et avait plutôt envie de s'enfuir en courant. 

– Vous voulez dire, pour le fait d'avoir couché avec Stéphane alors que nous étions en couple ?   rectifia Gabriel. Toujours avoir le sens fin du détail. Histoire que l'interlocuteur comprenne bien. Vu la mine déconfite d'Alexandre, il avait saisi. 

– Sauf que je ne savais pas que vous étiez toujours ensemble, répondit Alexandre, la mine serrée. 

Ah, enfin un peu de personnalité. Il commençait enfin à ressembler à un homme et pas à une crapule, pensa Gabriel. 

Il sourit. Pas au courant ? Tout le monde était au courant et ils avaient déjà couché ensemble au début de leur relation. Ça avait foutu un sacré bordel et Gabriel se demandait comment Alexandre avait osé recommencer, étant donné la misère qu'il s'était prise dans la tronche la première fois. Très culotté le garçon. 

– Il faudra peut être penser à sortir un meilleur mensonge la prochaine fois, ricana Gabriel. 

Alexandre fronça les sourcils. 

– Non, on m'avait dit que vous n'étiez plus ensemble. Alors le soir même, disons que je me sentais seul et il était de passage alors...

– Alors vous avez sauté dessus comme une bête affamée ? Je ne sais pas si cette excuse est meilleure que l'autre, soupira Gabriel, exaspéré. 

La conversation tournait en rond et il commençait à en avoir marre. Il avait des choses à faire et sûrement beaucoup plus importantes que de parler au plan cul de son ex, qui en plus d'être con, était moche, ennuyeux, sans personnalité et particulièrement chiant. 

Sur ces belles paroles, Gabriel le salua poliment (il était très attaché au protocole), prit ses dossiers sous le bras et quitta la salle. Pénibles ces euro députés. En plus d'être complètement inutiles au travail, ils étaient toujours là pour vous traîner dans les pattes. 

Gabriel traversa les longs couloirs de l'Elysée, évitant deux trois collaborateurs qui manquaient de s'écrouler sous la pile de dossiers qu'ils transportaient et rejoignit son bureau. Il put enfin souffler. Soudain, on toqua à la porte. Gabriel releva la tête. Qui voulait encore l'emmerder ? 

– Entrez, soupira Gabriel en repassant les quelques plis de sa veste avec sa main. 

Emmanuel franchit la porte, un grand sourire aux lèvres. Gabriel ne put réprimer un sourire, à la fois surpris et ravis. Ça alors, le sommet était déjà terminé ? Il avait du voir passer des messages ce matin sur le groupe à ce sujet mais avec la réunion interminable et sa discussion avec Alexandre, disons qu'il n'avait pas tout retenu. Il fallait vraiment qu'il lise ses messages avec plus d'attention désormais. En tout cas le président venait de débarquer dans son bureau, la mine réjouie, le teint étincelant. Ça n'allait pas aider dans sa quête pour être plus attentif tout ça. 

– Monsieur le Président, quelle surprise, souffla Gabriel, joueur. Voir Emmanuel le mettait dans un état que pour l'instant il avait du mal à qualifier. En tout cas, ça avait vite évacué toute sa frustration. 

Emmanuel rigola. Il posa sa veste sur sa chaise avant de s'asseoir de l'autre côté du bureau. 

– C'est très sympa Genève mais disons que j'étais pressé de rentrer, glissa le président avec un air complice. 

Gabriel se surprit à rougir. Il avait l'impression de revivre une amourette d'enfance, sauf que cette fois ce n'était pas toute la cour de récréation qui pouvait les surprendre mais plutôt le payer entier. Le côté hautement dangereux de cette nouvelle relation lui plaisait bien. Habité de ses nouvelles fonctions ministérielles, favori du président, futur candidat aux élections présidentielles, que demander de plus ? 

Emmanuel avait l'air tout aussi ravi que lui. Il lui raconta brièvement son voyage et les entretiens  qu'il avait eus avec les dirigeants. S'en suivit toute une heure où les deux hommes se mirent à jour dans leurs dossiers et évoquaient la suite. Emmanuel avait rapproché sa chaise, si bien qu'à la fin ils passaient plus de temps à s'embrasser qu'à faire avancer leurs dossiers. Gabriel eut un mal fou à se persuader d'arrêter. Finalement, il stoppa net Emmanuel dans sa course en lui rappelant qu'il avait beaucoup de travail. 

– Ce n'est que partie remise, sourit le président. Avant de prendre congé, il passa dans la salle de bain qui jouxtait le bureau de son premier ministre. 

Alors que Gabriel essayait de ralentir son rythme cardiaque, qui était bien trop dépendant d'Emmanuel ces derniers temps, le téléphone du président vibra sur son bureau. Il s'alluma et Gabriel pu lire la notification. 

Alexandre, encore lui. Gabriel ignorait qu'il échangeait avec le président. Alors qu'il était dans ses pensées, Emmanuel sortit et récupéra son téléphone sans que Gabriel n'ait pu en apprendre plus. Il haussa les épaules mentalement, il n'avait pas à se soucier de cela. Si c'était important, Emmanuel le lui aurait dit. Les deux hommes n'avaient pas beaucoup de secrets l'un pour l'autre, ils étaient au courant d'à peu près tout ce qui se disait sur les groupes ministériels, de collaborateurs, bref ils savaient tout. 

Emmanuel s'en alla deux minutes plus tard, après un adieu très chaleureux. 

Gabriel, lui, retourna à ses occupations sans se soucier plus que cela de ce qu'il venait de voir. Il avait aussi totalement oublié Stéphane, Alexandre, les ministres qui lui causaient pas mal de soucis en ce moment. Il était complètement concentré sur un dossier relatif aux cantines scolaires. L'Éducation était tout pour lui, alors il s'y donnait corps et âme. 

Son téléphone vibra dans sa poche. Une fois. Deux fois. Trois fois. Il ne répondit pas. C'était Stéphane. Peu importe l'urgence, si c'était important politiquement il aurait eu un message. Cela devait être encore un de ses états d'âme. Qu'il aille au diable. 

TENTATIONS - Emmanuel Macron x Gabriel AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant