Les enfants du soleil

25/ Rejoindre les étoiles

/Safe and sound, Taylor Swift/

Hope

Hope se reposait dans son lit, se remémorant en boucle les dernières paroles de Juan et puis celles de Raquel. Elle était seule désormais. Mais lorsqu'elle vit la porte de sa chambre s'ouvrir sur Isaac, elle comprit qu'en fait, il y avait encore une personne capable de l'aider et c'était le fils du Général.

— La mère de Juan est avec lui, annonça-t-il. Ils sont chez eux. Apparemment il va pas trop mal même s'il est totalement perdu. Toi ça va ? J'ai dit aux infirmiers que je m'occupais de toi et de tes cousins pour la journée alors tu seras tranquille comme ça. D'ailleurs... j'ai peur être une idée pour vous faire sortir d'ici.

Isaac. Heureusement qu'il était là. Mais surtout merci Juan. Merci de lui avoir fait promettre de me sortir de là, pensa-t-elle.

— Ça ira quand je serai sortie d'ici. Si tu as un plan pour m'aider je te suis. J'ai réfléchi. Je sais comment je peux aider Juan à retrouver la mémoire, mais j'ai besoin d'entraînement et il n'y a que chez les rebelles que je peux faire ça. J'ai un plan. Enfin un début de plan, mais avec de l'aide ça pourrait devenir un vrai plan... Tu me suis ? lui demanda-t-elle en le regardant dans les yeux.

Elle n'était pas encore sûre de pouvoir lui faire complètement confiance, mais s'il l'aidait à s'enfuir et à retourner chez les rebelles, il gagnerait sa loyauté.

Les yeux d'Isaac se plissèrent lorsqu'elle prononça le mot plan.

— Explicite moi ce plan. Ça m'intéresse. Tu as un pouvoir incroyable et si on peut l'utiliser c'est parfait.

Hope prit une grande inspiration avant de se lancer.

— Si je sors d'ici, je retourne au QG, pendant ce temps Juan va je pense se faire entraîner par son père pour devenir un soldat, un militaire, enfin je ne sais pas mais tu m'as comprise. Avec mon pouvoir comme tu as dû le voir dans mon dossier, je peux retourner dans le passé via une photo. Il faut encore que je m'entraine. Mais après, je me fais prendre et toi, par exemple tu me mets en entretien avec Juan, qui va me demander des informations sur les rebelles. Je lui montrerai ce qu'il faisait avant en replongeant ensuite dans mes anciennes visions que j'aurai eu en m'entrainant au QG. Ce que son père faisait avec lui, que sa mère l'analysait, puis ses souvenirs avec les rebelles. Et voilà... Mais sans ton aide rien ne peux marcher.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres d'Isaac. Hope n'avait pas besoin de trop l'observer pour comprendre qu'il réfléchissait déjà à comment exécuter ce plan à la perfection. Il semblait partant. Elle n'y croyait pas. Isaac d'Europe allait l'aider à monter une mission pour les rebelles. Enfin pour Juan. Mais pour les rebelles quand même.

Ils discutèrent encore un court moment avant qu'Isaac ne doive partir.

Le soir, Hope put allumer l'écran qui se trouvait dans sa chambre sur la chaine de télé dédiée aux informations. C'était de la propagande en continu alors évidemment les infirmiers ne voyaient pas de problème à ce qu'elle regarde.

Dehors, depuis la déclaration de Juan, les militaires avaient eu le droit à plusieurs mouvements de révolte. On comptait des pertes des deux côtés et la situation était plus tendue que jamais. Le signe de la résistance était tagué sur les murs des villes, les gens se rassemblaient, les choses commençaient à bouger. Elle se doutait que même si les journalistes ne disaient rien dessus ou bien n'étaient pas au courant, les rebelles avaient aussi dû bouger.

À la fin du journal, le fils du Général entra sur le plateau.

Isaac portait un costume très chic. Veste parfaitement repassée, cravate resserrée, cheveux plaqués. Il se plaça devant le prompteur de la télé, devant son pupitre. Il avait une attitude totalement différente de celle qu'il avait eu avec Hope. C'était un autre homme, pas le Isaac avec un penchant pour les rebelles qui prêtait main forte aux infirmiers, mais bien le fils du Général. Son regard méprisait l'assistante qui ajustait le micro et son visage était glacial. Lorsqu'il posa ses mains sur le pupitre pour commencer son discours, il semblait presque en colère. Il regarda droit dans les yeux la caméra, sa mâchoire serrée et crispée puis il commença d'une voix dure.