Game of survival - Ruelle
Raquel
Raquel ferma un instant les yeux. La présence du Lieutenant, si proche d'elle, ainsi que de ce satané couteau la faisait frissonner. Malgré tout, elle rassembla tout son courage et leva la tête vers Riggans.
— Avec plaisir, je veux bien un éclair au chocolat, avec de la chantilly sur le côté. Je suis un peu fatiguée j'ai besoin de sucres, déclara-t-elle en souriant.
Il ne fallait pas qu'elle perde la face devant lui. Elle ne pouvait tout simplement pas se le permettre.
— Quant à Juan, je pense que mon chéri est plus fort que ça. Vous avez une chérie Riggans ? Des enfants ? Je ne me souviens plus si je vous l'avais déjà demandé.
— Tu es si faible au fond de toi Raquel. Tu le sais tout aussi bien que moi. Tu n'es rien, tu essaies d'être forte mais ça ne suffit pas.
Il plongea ensuite son regard dans le sien.
— Dit moi, à quel doigt de ta main tu tiens le plus ? Question de cordialité...
Il avança le couteau vers sa main avant d'enfoncer d'un coup sec la pointe de la lame dans la pulpe du majeur de Raquel. La lieutenante serra les dents, sous le choc de la douleur et ferma les yeux. Ne craque pas Raquel, ne craque pas... se répétait-elle en boucle. Elle était plus forte que ça, plus forte que lui. Elle était descendante d'une importante famille rebelle, elle ne pouvait simplement pas les trahir.
— Ça ne fait pas trop mal j'espère ? demanda-t-il un sourire mauvais sur les lèvres. Ce serai bête que je te le coupe. Puis tu commencer à me connaître, je ne suis pas aussi doux que certains, j'ai tendance à être considéré comme un boucher des fois ! Alors maintenant ma jolie tu vas me donner des informations qui pourraient m'être essentielles pour la suite... Je t'écoute.
Il glissa le couteau le long du majeur de Raquel tout en laissant des traces du sang sur sa peau.
— Répond à ma question. Une femme ? Des enfants ? Ça m'intrigue.
La technique de la jeune femme était claire, parler de tout et de rien pour éviter de dévoiler quelque chose sur les rebelles par mégarde et essayer de se détendre, du moins de penser à autre chose. Elle n'avait pas peur de la douleur. Si elle perdait connaissance au moins elle ne parlerait pas.
— Après je pense que t'en as pas. Personne ne peut aimer quelqu'un comme toi, continua-t-elle.
Elle le regardait dans les yeux sans baisser le regard. Surtout pour ne pas voir son doigt sanguinolant.
— Malheureusement pour toi, je suis aimé... Mais là n'est pas la question, tu sais petit on apprend à compter jusqu'à dix, sur les dix doigts de la main. Si tu ne me dis rien, tu n'en auras que neuf... Donc tu vas me faire le plaisir de répondre... finit-il.
Le lieutenant Riggans était là pour avoir des infos, pas pour jouer à la marelle, ça elle le savait bien. Mais elle resta muette.
— Raquel on se connait depuis longtemps, reprit-il, et tu sais très bien qu'en un claquement de doigts je pourrai te tuer. Certes cela serait dérangeant pour les informations et peut être que tu veux jouer les héroïnes auprès de tes petits camarades... Mais ne crois-tu pas que ta disparition soudaine laissera ton soi-disant chéri dans la peine la plus totale ? Il serait anéanti... Pauvre petit Juan.
Il se releva et revint derrière elle. Il semblait s'impatienter. Il passa son couteau sous le lobe d'oreille de la jeune fille et souffla.
— Plus tu m'en donne plus je te lâche. Moins tu m'en donne, plus je te fais mal... Et tu sais comme moi que te voir mourir à petit feu ne me dérangera pas...
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Les enfants du soleil
Ficção Científica2067, 22 ans après l'Apocalypse, alors que l'actuelle Europe est dirigée d'une main de fer par celui qui se fait appeler le Général, ils ont choisi de résister. Pour eux, « le soleil ne se cache plus, il rayonne ». Ils sont ordinaires, eux sont par...