Luna et Hermione se retrouvent en huitième année d'études à Poudlard, où elles continuent d'étudier après la victoire d'Harry Potter contre Voldemort. En quelques jours, la vie de tous les sorciers a changé ; la menace a disparu, les mangemorts sont...
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"Je parle certainement bas, mais en dis beaucoup"
- Sia
Seule patiente à l'infirmerie, Luna s'ennuyait ferme. Malgré les visites d'Hermione et de Ginny, le temps lui paraissait long. Elle regardait par la fenêtre depuis un moment, songeant à son attaque. Pourquoi Drago Malefoy l'avait-il attaquée ? Elle se souvenait de sa première phrase : « Tu te fous de ma gueule dans mon dos ? ». Il n'y avait qu'une conclusion à y apporter : quelqu'un avait soufflé au jeune homme des choses sur Luna. Car elle était sûre et certaine de n'avoir à aucun moment dit quelque chose à propos de Drago Malefoy dans une de ses récentes conversations. Qui pourrait-il bien lui vouloir du mal ?
Alors qu'elle était sur le point de s'endormir, la porte de l'infirmerie s'ouvrit... sur Drago Malefoy, justement. Luna se redressa aussitôt dans ses draps, toute envie de sommeil envolée. Elle jeta un coup d'œil au bureau de l'infirmière, qui ne pourrait rien faire pour l'aider en cas de problème : elle était partie il y avait quelques minutes chercher des nouvelles fioles de potion antidouleur auprès du nouveau professeur de potions.
Drago Malefoy s'approcha à pas lents de son lit. Son visage exprimait une haine incontrôlée. Soudain, il la saisit par la gorge.
- Pourquoi tu as dit que c'était une chouette qui t'avait attaqué ?, siffla-t-il.
Luna se débattit pour échapper à l'emprise du garçon. Celui-ci la relâcha, réalisant qu'il l'étouffait. Luna se frotta le cou et vociféra, furieuse :
- ON EST DANS UNE INFIRMERIE, MERDE ! POURQUOI TU VIENS M'AGRESSER ? SALE CON !
Le visage de Drago vira au rouge. Ses yeux lancèrent des éclairs.
- PAS BESOIN DE CRIER, CONASSE ! JE T'AI DEMANDÉ POURQUOI...
- Ça, j'avais compris, l'interrompit Luna.
Elle fit mine de se lever, puis abandonna. Elle retomba sur ses draps et jeta un nouveau coup d'œil vers la porte du bureau de l'infirmière. Vivement que celle-ci revienne !
- Alors ?, s'impatienta le jeune homme.
- Quoi, tu veux que je dise à tout le monde que c'est toi qui m'a vidé de mon sang ? Pas de problème, je peux même le crier, là maintenant.
Elle joignit le geste à la parole.
- C'EST DRAGO MALEF...
Elle ne put pas continuer. Le garçon, paniqué, lui avait enfoui sa couverture dans la bouche. Luna recracha en toussant.
- Faut savoir ce que tu veux, bouffon !
Drago lui assena un regard noir.
- Je voulais juste savoir pourquoi...oh, et puis va te faire voir !
Il fit demi-tour et s'éloigna à grandes enjambées vers les portes de l'infirmerie. Mais Luna sauta hors de son lit et le retint par la manche.
- Attends ! Pourquoi tu n'aimais pas cette chanson que j'ai chantée ?
Drago se figea. Un court instant, Luna n'entendit que sa respiration, qui s'était accélérée. Puis il se dégagea.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, marmonna-t-il dans ses dents.
Ne prêtant aucune attention à son déni, Luna le suivit jusqu'aux portes et tendit son bras devant lui, le forçant à s'arrêter.
- Tu la connais d'où ? Tu sais que c'est une chanson moldue ? Je croyais que tu...
Drago la poussa violemment sur le côté et sortit de la pièce comme une furie, après lui avoir jeté un retentissant :
- VAS TE FAIRE VOIR !
Luna croisa les bras, songeuse. Drago Malefoy était vraiment un garçon étrange... et qui disait étrange disait secret. Voir secrets, au pluriel. Une étincelle brilla dans le regard de la jeune fille. Si le garçon le plus craint du lycée cachait un secret, elle voulait le découvrir.
Vers la fin de l'après-midi, Luna reçut une nouvelle visite. Une personne qu'elle aurait préféré évité de rencontrer.
Lorsque la porte de l'infirmerie s'ouvrit sur Neville Londubat, Luna remonta prestement sa couette sur son visage. Elle adopta une respiration régulière et pria pour que le jeune homme y croie.
- Luna...je t'ai vue te cacher.
Dépitée et gênée, la jeune fille se redressa en position assise.
- Oh, Neville !, s'exclama-t-elle.
Elle adressa au jeune homme un sourire forcé. Ce dernier hésitait visiblement à prendre la parole. Il se balançait d'un pied sur l'autre en faisant craquer les os de ses doigts.
- Pourquoi es-tu partie si vite, après m'avoir embrassée ?, lâcha Neville. Et pourquoi est-ce que tu m'évites depuis ?
- Moi ?, fit-elle le plus innocemment possible. Moi ? Je t'évite, moi ?
- Bah oui...
- Mais non, voyons, tu te fais des idées !
- ...
Neville secoua la tête. Luna se mordit la lèvre inférieure. Pourquoi arrivait-elle toujours à se fourrer dans des pétrins inimaginables ? Elle décida de régler l'affaire une bonne fois pour toutes.
- Neville... Ce que je vais te dire ne va sûrement pas te faire plaisir, mais...c'était pour un pari. Juste pour un pari.
Le garçon ouvrit grand la bouche. Puis il cligna des yeux plusieurs fois, soit parce qu'il n'en revenait pas, soit pour retenir de futures larmes. Luna espéra que cette déclaration ne l'affecterait pas au point de le faire pleurer.
- Juste un pari ?, répéta le jeune homme.
- Je devais embrasser dix garçons et tu étais dans la liste, compléta Luna.
Ellecontemplait les ongles de sa main droite, incapable de regarder son ancien amidans les yeux. Finalement, elle entendit des pas s'éloigner. Elle releva latête et eu juste le temps d'apercevoir le dos du garçon disparaître derrière laporte à doubles battants.
