Chapitre 53

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Mon petit Fred, ou plutôt mon grand frère,

Je ne sais pas si tu peux m'entendre, alors je t'écris, même si je ne suis pas sûre non plus que tu puisses me lire de là où tu es. Tu me manques, tu nous manques à tous, je ne sais pas comment supporter ce vide qui m'emplit le cœur à chaque fois que je pense à toi. Et crois-moi, j'y pense énormément. Tous les jours, toutes les heures, même. J'ai un peu honte d'avouer que j'y pense moins qu'avant. Mais la douleur est la même.

Dis, qu'est-ce qu'il y a après la mort ? Est-ce que tu es devenu une âme vagabonde, qui se promène autour de nous sans qu'on puisse la voir ? Ou n'y a-t-il tout simplement rien ? As-tu eu peur en sentant la mort arriver, as-tu fermé les yeux ? L'as-tu vu, ou bien est-elle invisible ? Est-ce que nous te manquons, nous aussi, autant que tu nous manques ? Les gens disent que c'est plus facile avec le temps, mais combien de temps faut-il attendre, alors ? Parce que depuis un an que tu es parti, j'ai toujours aussi mal...

Extrait non daté du journal de Ginny Weasley.

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"- Votre confiance en lui semble totale

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"- Votre confiance en lui semble totale.

- Un feu l'habite.

- La flamme peut détruire.

- Maîtrisée, elle illumine."

- Christian Jacq


Luna se regarda dans la glace. Ses larmes avaient coulé toute la nuit, mais ses joues étaient à présent sèches. Une lueur de détermination brillait dans ses prunelles, elle savait ce qu'elle avait à faire. Dans la matinée, elle s'était rendue à la bibliothèque et avait fait des recherches : les plans du ministère de la magie étaient disposés sur son bureau, sous couvert d'une formule d'invisibilité qui tiendrait le temps qu'il fallait. Elle inspira lentement, puis expira. Sur son lit était étendue la chemise dont Drago l'avait recouverte lorsqu'il l'avait tirée des griffes de Miles. Elle devait la lui rendre. Tout serait ensuite plus simple.

La jeune fille toqua à la porte. Celle-ci était entrouverte, un mince filet de lumière s'écoulait de la tranche lumineuse. Personne ne répondit, elle entra quand même. Drago était là, et il était seul. Il parut surpris de la voir là, mais un sourire sincère éclaira son visage. Il s'apprêta à parler. Luna lui tendit le vêtement, ce qui l'empêcha de s'exprimer. Il haussa un sourcil mais reprit vite contenance.

- Je ne m'y attendais plus, commenta-t-il.

Luna hocha la tête. Ce qu'il disait l'atteignait peu, elle était déjà dans un autre monde.

- J'ai cru que tu allais la garder, ajouta-t-il.

La jeune fille fronça le nez.

- Et pourquoi je la garderais ?

Drago se dirigea vers elle d'un pas nonchalant. Puis il posa un index froid sur sa joue.

- Je ne sais pas. À toi de me le dire.

Luna se dégagea. Drago, l'air contrarié, recula d'un pas. La jeune fille trouvait ses paroles étranges, mais elle ne releva pas ; elle avait autre chose entête. Elle lui souhaita une bonne après-midi et s'éclipsa rapidement. Cette nuit, il lui faudrait étudier attentivement les tours de gardes des vigiles affectés à la surveillance du ministère. 

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