Luna et Hermione se retrouvent en huitième année d'études à Poudlard, où elles continuent d'étudier après la victoire d'Harry Potter contre Voldemort. En quelques jours, la vie de tous les sorciers a changé ; la menace a disparu, les mangemorts sont...
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"Je t'ai aimé quand même"
- Calogero
Ginny inspira et expira lentement. Son cœur affolé lui semblait battre à mille à l'heure. Plusieurs fois, elle avait failli renoncer. Il lui aurait simplement suffi de se lever et de pousser la porte blanche ; elle se serait retrouvée dehors. Elle aurait inventé un mensonge à raconter à Harry, par exemple, que l'infirmière l'avait examinée et n'avait rien trouvé d'anormal, que c'était une simple fatigue passagère due au stress scolaire. Elle se mordit la lèvre inférieure. Au fond d'elle-même, elle avait l'inquiétant pressentiment que ce qu'elle couvait depuis plusieurs jours n'était pas une simple fatigue passagère. Et elle avait peur d'apprendre la vérité. Mais Harry et Greg avaient raison : si c'était quelque chose de grave, alors elle devait faire ce qu'il fallait pour éviter que cela n'empire.
La porte du bureau s'ouvrit en grand et une jeune fille blonde sortit dans le couloir. Elle adressa un sourire poli à Ginny avant de s'éclipser avec discrétion. Un raclement de gorge retentit et l'infirmière appela d'une voix claire :
- Suivant !
Ginny hésita.
- Suivant !, cria plus fort l'infirmière.
Sans parvenir à chasser la mauvaise impression qui l'habitait, la rouquine entra dans le bureau et referma soigneusement la porte derrière elle. Elle prit place sur le siège en velours en face de la table et soutint le regard attentif de la femme. Cette dernière remonta ses lunettes sur son nez. Ses iris, d'un vert pâle, étaient indéchiffrables.
- Je vous écoute, jeune fille. D'abord, j'aimerai avoir votre nom, prénom et classe, s'il vous plait.
Ginny s'exécuta à la manière d'un automate. L'infirmière inscrivit une phrase sur un parchemin et porta à nouveau son attention sur Ginny. Celle-ci commença son explication :
- Voilà, ça fait plusieurs jours que je ne suis pas très bien. J'ai attendu que ça passe, mais apparemment ça ne fonctionne pas comme ça...
Un rire raide lui échappa. Elle grattait avec nervosité les cuticules de ses pouces. Les paumes soudain moites, elle les essuya sur son pantalon.
- C'est-à-dire, pas très bien ?, l'interrogea l'infirmière. Pourriez-vous me décrire les symptômes ?
- Eh bien, j'ai maigri. Énormément en si peu de temps. Ça... ça me fait peur.
La rousse déglutit difficilement devant l'expression impénétrable de la femme. Elle décida de poursuivre :
- J'ai des gros coups de fatigue... et j'ai perdu l'appétit. Je ne mange presque plus rien, même si j'essaie de me forcer parfois. J'ai quelques fois mal à la tête, aussi.
Elle avait tout balancé d'une traite. Inquiète, elle demanda :
- Est-ce que c'est grave, d'après vous ? Qu'est-ce que ça peut être ?
