Chapitre 12

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"C'est à ce moment que je commençai à me ronger les ongles"

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"C'est à ce moment que je commençai à me ronger les ongles"

- Avril Lavigne

Harry remonta ses lunettes sur son nez et tenta vainement de se reconcentrer sur son assiette de crumble aux pommes. Son regard se dirigeait de lui-même en direction de l'entrée de la Grande Salle, guettant l'arrivée de Ginny. Ronald avait déjà terminé sa propre part et tapotait avec impatience du poing sur la table en acajou. Harry repoussa son assiette en poussant un soupir agacé. Il ne parvenait tout simplement pas à expulser Ginny de ses pensées. C'était frustrant. Il jeta un dernier coup d'œil aux portes de la Grande Salle. Elle n'entrait toujours pas, alors que c'était habituellement à cette heure-ci qu'elle prenait son déjeuner le vendredi. Le jeune homme chassa une mouche qui bourdonnait près de son oreille et une pensée lui vint subitement à l'esprit. Et si Ginny attendait que ce soit lui qui vienne la voir, et pas l'inverse ? Il croisa les bras, mécontent. Une ombre passa sur son visage. Il s'était déjà excusé, et ne voyait pas ce qu'il pourrait faire de plus pour la convaincre de revenir vers lui. S'il insistait, ce serait du harcèlement et il savait qu'elle détesterait cela. Résigné, il délaissa son repas à moitié entamé et se leva, faisant signe à Ron de le suivre. Mais ce dernier ne faisait plus du tout attention à lui : il semblait être obnubilé par quelque chose à la table des Serdaigles. Harry suivit son regard et dut cligner des yeux plusieurs fois pour être sûr qu'il ne rêvait pas. Malheureusement, cette vision n'était pas un mirage : Ginny Weasley, la fille qui hantait son esprit et dont il rêvait chaque nuit, était attablée tout au bout de la table, en face d'un garçon au charme angélique, et ils se souriaient, les yeux dans les yeux. Harry voulut poser une paume sur le dossier de sa chaise pour rétablir son équilibre, mais il loupa son coup et tomba à la renverse, se cognant le front contre le carrelage glacé de la vaste salle. Il avait effectivement oublié que la Grande Salle ne possédait pas de chaises, mais des bancs, évidemment sans dossier. Ron se précipita auprès de son ami et lui tendit la main afin de l'aider à se relever. Il arborait un sourire contrit, mais ne parla pas. Sans quitter Ginny et le mystérieux jeune homme des yeux, les deux garçons quittèrent la salle. Ils n'échangèrent pas un mot avant de pénétrer dans la salle commune de la maison des Gryffondors, qui était déserte. Là, Harry explosa :

- C'EST QUI, CE MEC ? QU'EST-CE QU'ELLE FOUT AVEC LUI ?

Ronald se laissa tomber dans un fauteuil en cuir et émit un grognement incompréhensible. Harry tournait en rond, les mains tantôt dans les poches, tantôt sur les hanches, tantôt fourrageant dans ses épais cheveux d'un noir de jais. Il ajouta un ton plus bas :

- C'est horrible de voir sa copine avec quelqu'un d'autre.

Puis il s'avachit à son tour aux côtés de son ami. Ron se redressa légèrement et le dévisagea. Ses prunelles luisaient d'un éclat intense.

- Maintenant, tu sais ce que ça fait, articula-t-il avec lenteur.

Harry le regarda à son tour.

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