Chapitre 35

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Cher Greg,

Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais il se trouve que tu es la seule personne à qui j'arrive véritablement à me confier. Tu m'avais dit la même chose et c'est réciproque pour moi. Je t'avoue donc que je me fais du souci : il y a quelque chose qui cloche chez moi. Je ne mange plus. Je ne comprends pas d'où cela vient, mais je n'ai plus faim. Harry m'a dit que je devais aller voir l'infirmière, mais j'ai trop peur. Et si elle m'annonçait que j'avais quelque chose de grave ? Je me suis rendue compte que cette crainte venait de la mort de mon frère Fred. S'il m'arrivait quelque chose, ma famille ne s'en remettrait pas. Ils ont déjà perdu un fils et un frère, supporterons-ils de perdre leur seule fille et sœur ?

J'aimerais que tu me dises ce que tu ferais à ma place. Je ne parviens pas à prendre de décision. Je me suis disputée avec Harry à cause de cela. Ces disputes me pèsent énormément. C'était d'ailleurs à causes d'elles que je l'avais quitté. Mais je l'aime, alors comment puis-je faire ? Parfois, je t'imagine à mes côtés et je te raconte à voix basse mes problèmes. J'espère que tu te plais là où tu es.

Ginny.

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"Je vais vous décevoir mais je n'aime pas vos convictions"

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"Je vais vous décevoir mais je n'aime pas vos convictions"

- Mickey3d

Malgré la fatigue due à la soirée de la veille, Luna et Hermione s'étaient rendues après les cours à la Salle-sur-Demande. Luna bâillait bruyamment en tenant ouvert un sachet d'herbes magiques dans lequel Hermione piochait de temps à autre tout en touillant leur mixture dans le chaudron préparé à cet effet. Elles n'étaient là que depuis dix minutes, et Luna en avait déjà marre. Soudain, un énorme fracas retentit, faisant trembler les murs de la pièce. Le sachet d'herbes échappa des mains de Luna et les brins verts s'éparpillèrent sur le plancher. Le chaudron lui-même vacilla dangereusement, mais Hermione le maintint. Les deux filles échangèrent un regard apeuré. Qu'est-ce que cela pouvait bien être ? Qu'est-ce qui pouvait être assez violent au point de faire vibrer les cloisons de la Salle-sur-Demande ? Hermione sortit sa baguette magique de sa poche.

- Tu crois qu'on devrait aller voir dehors ?, questionna-t-elle.

- Mieux vaut attendre un peu, conseilla Luna.

Une pétarade retentit brutalement et la porte de la Salle-sur-Demande s'ouvrit à la volée. Luna lâcha un glapissement. Hermione pointa sa baguette magique sur l'ouverture, pile au moment où Lewis déboula en trombe dans la pièce et fonça droit sur elles.

- Rusard arrive !, s'écria-t-il. Quelqu'un lui a dit que des gens préparaient des plumes de triche ici ! Sauvez-vous vite !

Luna mit un certain temps à réagir. Un revivait une sorte de flash-back : elle revoyait leur fuite en cinquième année, lorsqu'Harry avait créé l'Armée de Dumbledore. À cette période, Lord Voldemort n'avait pas encore été vaincu et le danger était grand qu'ils se fassent découvrir. Quelqu'un les avait dénoncés. Elle avait l'impression de revivre cette scène. Hermione, quant à elle, ne perdit pas de temps. Elle lança un sort d'anti-détection sur les ustensiles, qu'elle laissa en plan, et prit ses jambes à son cou. Lewis, voyant l'état d'hébétitude dans lequel se trouvait la jeune fille, lui agrippa la main et la poussa dans le couloir. Puis il courut dans la Salle-sur-Demande, dont la porte claqua derrière lui. Luna, interloquée, se demanda brièvement pourquoi il était retourné dans la salle. Elle ouvrait la bouche pour lui crier de revenir, quand Rusard la dépassa en courant et pénétra à son tour dans la pièce. Avant qu'elle n'ait pu faire quoi que ce soit pour venir en aide à Lewis, Rusard ressortit en lui maintenant fermement les poignets derrière le dos et en les tordant d'une manière qui ne devait pas être agréable pour le pauvre garçon. On le remarquait d'ailleurs à la grimace de douleur qu'offrait son expression. Rusard jubilait.

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