Chapitre 24

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"Pourquoi ne me dis-tu pas simplement la vérité à propos de toi et moi ?"

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"Pourquoi ne me dis-tu pas simplement la vérité à propos de toi et moi ?"

- Avril Lavigne

Harry marchait avec lassitude, les mains enfoncées dans les poches de son jean. De gros cernes soulignaient ses yeux fatigués. Il n'avait dormi que quelques heures la nuit dernière. Et aussi la nuit d'avant. Et même la nuit antérieure. À vrai dire, il avait du mal à se souvenir de la dernière fois qu'il avait passé une nuit digne de ce nom. Il tourna au bout du couloir et un éclat roux capta son regard. C'était Ginny. Il déglutit et l'observa avec tristesse. Comment lui faire comprendre à quel point il tenait à elle ? Il avait pourtant tout essayé. Une pensée lui vint soudain à l'esprit ; il pouvait mieux faire encore. D'un pas mesuré, il s'approcha de la jeune fille. Elle était dos à lui, discutant avec l'une de ses amies (Cindy, d'après ses souvenirs) près des toilettes des filles. Harry s'arrêta et ne put s'empêcher de la détailler avec attention. Ginny tourna la tête légèrement sur le côté et une mèche rousse alla lui barrer la joue. Elle se tenait légèrement penchée en avant pour parler ; la pointe de son pied droit frappait doucement le sol. Harry prit son inspiration et s'avança juste derrière la jeune fille. L'amie de Ginny interrompit leur conversation et fit un signe de menton en direction d'Harry. Ginny se retourna. Elle fronça les sourcils ; le charme se rompit.

- Qu'est-ce que tu veux encore ?, prononça-t-elle sèchement.

Harry sentit les larmes lui piquer les yeux. Qu'avaient-ils fait pour que leur relation en arrive là ? Sa voix prit un ton las.

- Juste te parler, Ginny.

Il y eu un silence. Puis Harry répéta :

- Je voudrais juste te parler.

La jeune fille hésita. Elle paraissait troublée. Son amie leur sourit gentiment et tapota l'épaule de Ginny avec tendresse. Elle les laissa seuls. Ensuite, Ginny croisa les bras. Elle jetait des regards embarrassés autour d'eux ; elle semblait égarée. Harry s'exhorta au courage. Deux mots. Juste deux mots suffiraient, il le savait. Mais ces mots ne venaient pas. Ses mâchoires étaient soudées, impossibles à décoller. Il était devenu muet. Ginny cessa de fuir son regard et s'immobilisa totalement.

- Je t'écoute, dit-elle, tu vois.

Le son de sa voix était étonnement faible, avec un trémolo à la fin. Elle parut elle-même surprise par ses propres mots. Néanmoins, elle continua :

- Je t'écoute, Harry. Je ne t'évite pas, je ne te fuis pas, je suis devant toi et je t'écoute. Tu devrais te dépêcher de me dire ce que tu as à me dire, parce que je suis en train de me demander si j'ai eu une bonne idée en restant.

Cette dernière phrase secoua le corps d'Harry tout entier. Il se ressaisit et avala rapidement sa salive. La chance ne se présenterait pas deux fois. Il devait au moins essayer. Ses pupilles se fixèrent sur celles de la jeune fille et il dit, sans la quitter une seule fois des yeux :

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