Les Anges ne vont pas en Enfer

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#include <Une heure n'est pas qu'une heure : c'est la conscience que quelque instant est un pas de plus dans l'existence, jusqu'au jour où les heures et la vie s'arrêteront. ANNE-MARIE ALATEINTE>

TIME / Hiver 2052 / "Présent" +767 jours /

// Avant toi, je croyais que vivre c'était se lever chaque matin et attendre que le temps passe. Se lever à l'Aurore, se coucher au crépuscule. Ne jamais voir l'ORANGE qu'au moment où la fatigue t'attire à ton lit. Je croyais que c'était ça, la vie, je me croyais fou de ne pas m'en contenter. Je me croyais fou d'espérer autre chose. Que les autres devaient avoir raison, que je devais être fou de me sentir mort avec ce cœur palpitant.

/ Mort avec un cœur palpitant.

/ Des morts-vivants. Ce sont eux les fous. Ma minorité ne peut qu'avoir tort à leurs yeux. Leurs yeux sots et déconnectés de leur cerveau. Leur cerveau arrimé à leur bouche jugeuse et débranché de leur cœur palpitant. Palpite-t-il, leur cœur ? Ont-ils ce sursaut, cette agréable tachycardie, quand la beauté entre dans leur maigre champ de vision ?

/ Je te regarde, Natsumi, assise dans le parc. Je te regarde pour la dernière fois, ce sera ma dernière visite, mais je ne le sais pas. Mais chaque fois je te regarde comme si c'était la première. Comme si tu ne pouvais jamais me lasser. Comme si ta beauté était chaque jour différente. Que ta poésie était toujours plus forte.

/ Tu es devenue tout pour moi.

/ Ma famille.

/ Mes plus beaux souvenirs.

/ Mon amie.

/ Mon avenir.

/ Ma gorge se serre. Je n'ose pas prononcer les mots que je devrais te crier.

/ Puis tu me fais entrer dans ton cadre BLEU.

/ J'ouvre la bouche.

/ Je la referme.

/ Puis mon crayon s'agite sur le papier ÉCRU où j'ai dessiné ton visage. Puis je trace les mots que je ne peux pas dire.