Chapitre 8 - Peau de vache

59 8 17
                                        

La promenade est terminée depuis environ... un temps incertain. Je suis à nouveau dans ma cellule, allongé sur mon lit, sans but bien précis. Mes pensées me ramènent à ce que Fisher avait fait auparavant. En une journée, j'ai déjà vécu tellement de choses. Tant de choses qui me font regretter ma petite vie tranquille, mais également tant de choses qui m'ont ramené à un passé que j'avais enterré. Tout le monde le sait, déterrer le passé, ce n'est jamais bon. Morgane est absente, elle n'est pas rentrée depuis que la promenade a pris fin. Je me retrouve donc seule face à toutes ces angoisses qui me submergent et me noient de l'intérieur. Malgré tout, je profite de cette solitude pour analyser la pièce dans laquelle je suis, je ne l'ai pas fait depuis que je suis arrivé. La pièce est petite, tout juste la place de deux lits et quelques étagères pour ranger nos affaires personnelles. Du côté de Morgane, des photos sont accrochées au mur. Lorsque je m'approche pour les contempler, je m'aperçois que ce ne sont jamais les mêmes personnes, et surtout, elle n'apparaît sur aucune des photos. Sur son étagère, quelques livres de développement personnel et un roman, « Tout le bleu du ciel ». De mon côté, eh bien... Il n'y a rien, il est vide, complètement neutre. Je nourris l'espoir que je n'aurai pas besoin de prendre du temps pour le décorer, l'espoir que je terminerai bientôt cette mission. Il y a également la porte, entièrement en métal, avec une ridicule grille sur le haut. Alors que je fixe longuement cette grille, la porte s'ouvre sur Morgane.

– T'as l'air bien pensive, me lance-t-elle alors qu'elle regagne son lit.

– Effectivement, je le suis. Je m'ennuie à mourir ici.

Morgane me regarde attentivement quelques secondes avant de m'adresser un sourire.

– Tu sais, commence-t-elle, ça fait déjà quoi... Six ans que je suis enfermé ici. Les journées paraissent longues, du moins au début. Par la suite, tu te renseignes pour savoir ce qui est mis en place, les activités, les loisirs... Tu te fais de nouveaux amis, mais aussi des ennemis, l'un ne va pas sans l'autre, poursuit-elle. Je suis resté longtemps à m'accabler dans ma cellule, comme toi, et ça ne mène jamais à rien de bon.

Je m'assieds sur le lit pour être face à elle.

– Mais ce que je ne comprends pas, c'est que les autres filles m'ont dit qu'on ne pouvait jamais sortir, et toi, tu me dis l'inverse, je suis totalement paumé, dis-je en soufflant.

– C'était qui, ces autres filles ? demande-t-elle d'une voix grave.

– Stacy, Myriam et Francesca.

– Ah ! hurle-t-elle. Ces peaux de vaches ?!

– Elles sont si horribles que ça ?

– Elles le sont ! Enfin, surtout Myriam et Stacy. Elles ont le maton Fisher dans leurs poches. Si elles t'ont dit ça, c'était uniquement pour te faire peur, et plutôt, pour te manipuler comme une marionnette. Elles se seraient arrangées avec Fisher pour qu'il les appelle souvent, pour qu'elles puissent profiter pendant que toi, tu restes enfermé. Elles ont essayé avec Francesca quand elle est arrivée, mais elle, c'est de loin la fille la moins manipulable de cette prison, m'annonce-t-elle.

– Et... Comment elles ont eu Fisher dans leurs poches ?

Cette question me brûle les lèvres, non pas que je veuille l'avoir dans ma poche, mais j'ai une petite théorie. Morgane me regarde intensément, comme si elle cherchait directement dans mon cerveau la raison pour laquelle je pose cette question.

– Eh bien... Elles se prostituent avec lui pour obtenir des avantages, me lance-t-elle.

Je le savais ! Fisher est un putain de détraqué sexuel !

– Mais ne t'avise surtout pas de faire la même chose, Alexia ! Tu vaux mieux que ça ! dit-elle en me mettant en garde.

– Je ne comptais pas le faire, lui dis-je pour la rassurer.

Je n'ai pas envie de lui donner un prétexte pour me prendre sous son aile par pitié en lui expliquant ce qu'il s'est déjà passé. Mais surtout, elle risquerait de se poser des questions quant au fait que je n'étais pas dans la cellule à ce moment-là, mais bien dans une pièce verrouillée par un code.

– Très bien. Ça va bientôt être l'heure du dîner, je te déconseille de faire la même chose que ce que tu as fait ce midi, tu sais, manger en face à face avec Davis, me lance-t-elle.

Je lui fais un signe de la tête, et nous replongeons dans notre silence habituel, mais qui, malgré tout, me semble confortable avec Morgane. Elle n'est pas aussi désagréable que ce qu'elle m'a laissé paraître quand elle m'a "accueillie". Elle est bienveillante et contrairement aux apparences, elle est bien plus bavarde que ce que je pensais. C'est un bon point pour moi, peut-être qu'elle sait des choses sur Davis que je ne sais pas.

Quelques instants plus tard, les matons viennent nous chercher dans nos cellules pour nous accompagner à la cafétéria. De ce que j'ai compris, le midi, ce sont les hommes qui entrent en premier, le soir, c'est nous. Ce qui veut dire que cette fois-ci, je n'aurais pas la stratégie de venir m'installer face à lui. C'est quitte ou double. Soit je mange avec Morgane, soit je m'installe à une table seule dans l'espoir qu'il vienne se joindre à moi. Je prends mon plateau contenant de la nourriture non identifiée et m'installe sur une petite table, si petite qu'elle peut accueillir quatre personnes au grand maximum. Mais c'était sans compter sur Stacy et Myriam, qui allaient faire de ce moment un enfer.

***************************

Hello guys ! ❤️

J'espère que vous allez tous bien et que vous passez une bonne journée ☺️
Un petit message pour vous remerciez de suivre les aventures de Alexia et William, ça me touche profondément !
Certains chapitres à venir seront plus longs, est-ce que c'est quelque chose qui vous dérange ou c'est okay ? 😊

Prenez bien soin de vous, n'oubliez pas de cliquer sur la petite étoile ⭐️ pour continuer à me soutenir 🫶🏻

Pleins de love sur vous !

FBI infiltréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant