Chapitre 13 - Haute sécurité ?

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Son regard s'intensifie, il est excité, bordel de merde.

– Espèce de connard ! Tu m'as gâché toute ma vie, toute mon enfance ! Tu as violé mon intimité, putain de dégénéré de merde ! Ah, ça te plait d'être une ordure, espèce de trou du cul ? Va pourrir en enfer ! Je te déteste !

Ma gorge me brûle, mon cœur est prêt à exploser, ma respiration est saccadée, mes jambes menacent de lâcher. Et, malgré tout ça, sans que je me l'explique, je me mets à rire. Ça en devient un fou rire incontrôlable.

– Je te déteste, t'es comme lui putain, tu m'as tout pris et tu continues à tout me prendre, lui dis-je en riant.

Je n'arrive plus à m'arrêter, je vide mon sac entièrement devant lui, lui qui m'a fait tomber toutes les barrières que je m'étais faites. Et, d'un coup, sans que je calcule quoi que ce soit, mon poing atterrit au milieu de sa figure. Il ne l'avait pas vu venir, et moi non plus d'ailleurs. Lucia apparaît soudainement à ma gauche et m'attrape par le bras. Je ris de plus belle, sans que je puisse m'arrêter. Elle m'attire vers un couloir isolé de la cafétéria.

– Johnson, reprends-toi ! Qu'est-ce qu'il t'a pris ! Tu devais simplement créer un conflit avec lui, pas lui hurler dessus de la sorte et encore moins le frapper ! hurle-t-elle.

Je ne m'arrête pas de rire, c'est incontrôlable.

– C'était assez crédible pour vous au moins ? Je mérite ma place dans les cellules de haute sécurité ?

Mon poing me pique, c'est ce qui me ramène à la réalité. Je sors de mon état de transe, mon rire s'arrête, et je réalise ce que je viens de faire. Mon cerveau a tout mis en place pour me faire croire que c'était Tonton Lucas. Fisher ne possède pas de barbe, il n'a pas de calvitie et ses yeux sont bleus. Mon cerveau m'a complètement dupé. Une part de moi-même s'en veut de lui avoir fait payer tout ce que Lucas m'a fait, une autre part de moi est satisfaite d'avoir donné une bonne leçon à ce connard. Lucia reste immobile devant moi, telle une statue. Elle se pince l'arête du nez, si fort que le bout de ses doigts deviennent rouge.

– Je vais te conduire dans les cellules de haute sécurité, non pas que tu le mérites, enfin d'un côté, si après ce que tu viens de faire, mais... Oh Alexia, tu rends la tâche tellement difficile, soupire-t-elle.

– Je sais, je me suis emporté, excusez-moi.

Mes excuses sont à demi sincères, le plus important, c'est qu'elle y croit.

– Je vais devoir dire à Smith ce qu'il s'est passé, tu es consciente que cela peut avoir des conséquences, n'est-ce pas ?

– Quelle genre de conséquences ? Me virer ? Me faire arrêter la mission ? Comme vous voulez, mais allez vous-même dire à Ford que le meurtrier qui a tué son frère va continuer et qu'il ne sera jamais puni parce qu'on n'a aucune preuve.

– Écoute Alexia, je ne vais pas discuter avec toi plus longtemps parce que depuis ce matin, tu cherches les problèmes. Saches que tu n'es pas irremplaçable, que si tu pars, on trouvera quelqu'un d'autre, s'indigne-t-elle.

– D'accord, allez trouver quelqu'un à qui Davis voudra bien parler, vous m'en direz des nouvelles ! Mais, en attendant, il y a toujours des crimes dehors, alors le temps que vous trouviez quelqu'un, peut-être qu'on sera tous crevés.

Elle soupire un long moment, son regard est vide de sens, comme si je lui avais avalé son énergie entièrement.

– Je suis fatiguée, Alexia, j'aimerais rentrer chez moi. Je te conduis aux cellules, et fait ce que tu veux, je n'ai plus la force, murmure-t-elle.

Je m'en veux d'aller aussi loin dans mes propos, mais je n'ai pas le choix si je veux que l'enquête avance. Trop de blabla qui ne me mène à rien. Je suis Lucia dans les couloirs jusqu'à arriver à la porte de sortie de la prison. Nous traversons une grande allée, il fait frais, mais l'air extérieur ressemble à une caresse divinement réconfortante contre ma peau. L'air froid fait un contraste avec mon poing qui me brûle. Un peu plus loin, j'aperçois un bâtiment entièrement en brique ; il n'y a aucune fenêtre sur les façades. Morgane me l'avait dit. Devant la porte de ce bâtiment, deux gardiens fument leurs cigarettes.

FBI infiltréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant