Chapitre 15 - Les peurs

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Je me fais réveiller par la grosse porte en métal qui s'ouvre. Ethan est à l'entrée.

– Allez debout mademoiselle, tu vas aller prendre ta douche, me dit-il.

– Quoi ? Mais il est quelle heure ? dis-je en me frottant les yeux.

– Il est 6h tapante ! Tu es la dernière à passer.

Il est beaucoup trop tôt pour envisager une douche, j'ignore combien d'heures de sommeil j'ai eu. Je ne pense pas pouvoir me plaindre, puisque je suis la dernière, je suis donc celle qui me lève plus tard que les autres. Je descends du lit et suis Ethan dans un couloir du bâtiment. Cette odeur de moisissures est de plus en plus forte. Il me fait rentrer dans une pièce dont le sol est intégralement en carrelage, avec, en son centre, une bouche d'évacuation. C'est donc ici que les douches se font. De la mousse des précédentes douches reste au sol, l'odeur de moisie se mélange à celle du savon, formant un cocktail absolument immonde pour mes narines. Une odeur que personne n'a envie de sentir dès 6 h du matin.

– C'est le grand luxe pour toi, tu prends ta douche seule, puisque tu es la seule fille ici. Ce sera probablement un peu gênant pour toi au début, mais tu vas t'y faire. Je te laisse te déshabiller, je te conseille de mettre les claquettes qui sont à ta disposition si tu ne veux pas attraper des champignons aux pieds. Je reste derrière la porte, tu m'appelles quand tu es prête, m'explique Ethan.

Je le remercie, même si la situation me semble absolument improbable. Je me déshabille et pose mes affaires dans un des casiers situés à l'entrée de la pièce. Au sol, de nombreuses paires de claquettes, toute trop grande pour mes petits pieds, mais ça fera l'affaire. Une fois prête, j'appelle Ethan, en cachant au maximum mon corps nue avec mes maigres bras. Lorsqu'il rentre dans la pièce, il ne pose pas son regard sur moi, ce qui me procure un sentiment de soulagement. Il attrape un long tuyau enroulé contre le mur, et ouvre le robinet. L'eau est froide au début, puis elle se réchauffe petit à petit. Ethan bouge le tuyau, toujours en ne posant aucun regard sur moi. Je me sens à l'aise, en sécurité. Loin de ce qui aurait pu se passer si ça avait été Fisher. J'attrape le savon liquide situé sur un banc derrière moi. Une fois terminé, Ethan me lance une serviette pour que je puisse me sécher. Seulement une fois que je suis couverte, il pose son regard sur moi.

– Merci d'être aussi respectueux, lui dis-je d'une petite voix.

Je vois à son regard qu'il ne comprend pas où je veux en venir, mais peu importe. J'avais besoin de le remercier.
Je me rhabille rapidement, et Ethan me reconduit à ma cellule. Le petit déjeuner a déjà été servi. Une pomme, une compote et un verre de lait. C'est bien mieux que ce que je me serais imaginé. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas mangée, sentir de la nourriture dans mon ventre me procure tellement de bien-être.

La journée est passée, d'une lenteur insoutenable. Sur la journée, je n'ai mangé que le petit déjeuner, le seul repas où on ne nous fournit pas des restes de nourritures à moitié broyés. L'heure de la promenade devrait bientôt arriver et j'appréhende ce moment. William a dit hier qu'il me détestait, j'ignore encore la cause. Mais je dois faire en sorte que, malgré sa haine envers moi, il me parle malgré tout. Noah vient m'ouvrir la porte, comme hier, je me retrouve derrière le boxeur, et William est devant lui. Une fois à l'extérieur, le boxeur se tourne vers moi. Son visage est gonflé, il parvient à peine à garder les yeux ouverts, des hématomes couvrent la totalité de la surface de sa peau. Il ne me dit pas un mot, et il s'en va dans un coin. William quant à lui, s'assied au sol, le dos contre le mur du bâtiment. C'est le moment de tenter une approche. Je m'avance vers lui, et m'assied à quelques centimètres de là où il est. Aucun contact visuel.

– Salut, lui dis-je.

Il ne prend pas la peine de me répondre.

– Comment tu vas ?

FBI infiltréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant