Chapitre 6 - Message codé

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Cela fait déjà quelques minutes que je suis enfermée dans la cabine, assise sur la cuvette des toilettes comme une pauvre petite brebis égarée, — Francesca m'avait appelée de cette façon, et finalement, elle avait raison —. Durant ces quelques minutes, je me suis posé plusieurs fois la question de savoir si j'allais les confronter ou non. Au début, j'étais plutôt réticente, mais là, je commence à en avoir ma claque de tout ça. Fort heureusement, une voix que je reconnais me met du baume au cœur.

– Alexia, tu es là ? Tu t'es noyé ? interroge Morgane.

– Hey toi ! Dis à ta pote de sortir d'ici, on veut juste discuter avec elle, ordonne l'une des filles.

– Primo, ce n'est pas ma pote, annonce Morgane, secundo, ce n'est pas correct de rester derrière la porte d'une personne qui fait ses affaires aux toilettes, et tertio, dégager de là, bande de rapaces.

– D'accord, très bien, on la laisse sortir, informe l'une des filles, mais crois-moi que cette histoire n'est pas terminée, dit-elle d'un ton menaçant.

J'entends les pas s'éloigner, et j'entrouvre la porte pour voir si elles sont réellement parties. Je tombe nez à nez sur une Morgane pleine de sagesse.

– Oh bordel Morgane, je ne savais plus comment faire avec elles. Merci d'être venu voir ce qu'il se passait.

– Je t'en prie. On va bientôt pouvoir aller en promenade, tu viens ? Essaye de ne pas t'attirer les foudres cette fois-ci, me suggère-t-elle.

Même si, à cet instant, j'aurais aimé pouvoir respirer l'air extérieur, je dois d'abord passer au bureau qui m'est destiné avec les lettres de William pour voir si je peux déchiffrer certaines choses. Et, d'un côté, ça m'arrange d'avoir ce petit moment d'échappatoire pour fuir les embrouilles.

– C'est gentil de proposer, mais je crois que je resterai à l'intérieur, j'ai besoin de prendre du temps pour moi, lui dis-je.

Elle ne cache pas sa surprise et hausse les épaules avant de repartir. Je me passe alors un coup d'eau sur le visage avant de sortir de la pièce qui me semble chargée en émotions négatives. Lorsque je rejoins la cellule, Morgane est absente, et je n'entends pas de bruit aux alentours. La promenade a dû commencer. Je me dirige donc vers le bureau de Lucia, et devant sa porte, j'aperçois l'agent Ford.

– Tiens, Alexia, je peux t'aider ? m'interroge-t-il.

– Oui, j'aimerais accéder au bureau avec les lettres de William, pour essayer de commencer à chercher.

– Oh oui, bien sûr ! Alors, tu ne perds pas de temps à ce que je vois. Le code est 2011, bien entendu, tu dois le garder confidentiel, personne d'autre ne doit le savoir, m'avertit Ford.

– Bien sûr, merci. Mais, il ne devait pas y avoir un agent avec moi normalement ? Enfin, c'est ce que Lucia avait annoncée.

– Non, tu n'as pas besoin de nounou avec toi, nous te faisons entièrement confiance. Et puis, ce n'est pas comme si tu étais une vraie détenue, tu ne risques pas de fuguer, termine-t-il avec un clin d'œil.

Je le remercie une seconde fois et me dirige vers la porte verrouillée par un code. Je tape les chiffres un par un jusqu'à ce que la porte s'ouvre. La pièce est baignée de lumière grâce à la fenêtre en hauteur. Je sens mon énergie remonter instantanément. Sur le bureau, plusieurs dossiers sont posés : un dossier comporte les lettres que William a envoyées, un autre comporte les lettres qu'il a reçues et les deux autres dossiers ne sont pas notés. Soit, pour le moment, je dois me concentrer sur les lettres codées, je poserais la question de ce que comportent les deux autres dossiers plus tard. Lorsque j'ouvre le dossier des lettres envoyées par William, je me retrouve face à une multitude de pages à déchiffrer.  La première lettre date du tout début de son incarcération.

7 octobre 2021

Ps u'f hbyh whz kl zbpal, wvyal-avp iplu la hyylal alz jvuulyplz. Ql ul wvbyyhpz wsbz layl sh wvby avp.

Je ne m'attendais absolument pas à ce que les codes en question ressemblent à cela. Pour ma part, ça ne veut juste rien dire, ce qui veut aussi dire que ça ne me permet pas d'avancer dans la mission. Si le but était que personne n'arrive à déchiffrer, c'est gagné. Toutes les lettres ressemblent à ce genre de charabia incompréhensible, et je ne vois pas trop ce que je pourrais faire pour déchiffrer autant de lettres. La seule solution encore possible, c'est de lier une amitié avec Davis, bien que cette solution soit risquée quand je vois les réactions que cela suscite. Mais, si j'y arrive, peut-être qu'il m'expliquera sa méthode de code. Les lettres les plus importantes sont souvent celles du début et les dernières en date, je vais donc essayer de concentrer mon attention sur celles-ci. Une personne toque à la porte et me fait sortir de mes pensées. Lorsque j'entends le code être tapé, je suis rassurée de savoir que c'est forcément Lucia ou l'un des agents. Mais, lorsque la porte s'ouvre, mon cœur fait un bon quand mes yeux croisent les sombres iris de Fisher.

– Alors ma mignonne, on a tout cafté à maman ?, dit-il en mimant des larmes. Maintenant, tu vas payer ton affront.

FBI infiltréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant