Les Horizons Du Cœur

Chapitre 22

Noora observa avec minutie le jeune garçon qui se tenait en face d'elle. Elle ne lui donnait pas plus de vingt ans. Il était maigre et ses habits étaient troués. Sa bouche était noircie, sûrement à cause de trop de cigarette . Il avait du mal à regarder autour de lui. Sûrement se droguait t’il ou avait faim . Une chose était sûre, ce type venait des bas quartiers de la Sicile. Alonzo n’allait pas tarder à savoir tout de lui, si ce n’était pas déjà fait.

Noora percevait dans son regard une grande crainte. La peur de la mort sûrement.

- Quel est ton nom? Lui demanda t'elle non sans rester méfiante.

L'ennemi pouvait se montrer malin.

L’homme déglutit. Son ventre émis un grognement sourd.

- Je m’appelle Sergio Baldini.

Noora fronça les sourcils. Elle avait déjà entendu cette signature quelque part. Mais elle remis ses réflexions à plus tard.

- D'où viens tu?

- Je suis né en ici en Sicile, plus précisément à Monte di pièta. Mes parents sont morts dans une embuscade. Je vis seule avec ma sœur.

- Tu n'as pas d'autres parents?

Le fameux Sergio haussa les épaules.

Noora remarqua qu'il semblait avoir été à l'école. Sa façon de parler en témoignait. Il avait du tout abandonné pour se lancer dans des pratiques illégales.

- Quel âge a ta sœur ?

- Quinze ans...dit t'il dune voix cassée, comme s'il redoutait une chose.

- Où est telle ?

- Je l'ai mise en sûreté avec l'argent qu'on m'avait donné.

- Raconte moi ton histoire Sergio. Qu'est-ce qui t'as poussé à mener une vie aussi....malhonnête?

- C'est facile de dire ça. Vous , vous êtes riche,  vous ne vous souciez de rien. Moi, je suis obliger de mettre ma vie en jeu pour protéger et nourrir ma soeur. Nous n'avons personne pour nous soutenir.

Il prit une courte pause avant de dire;

- Elle est handicapée.

Noora fut prise de peine pour lui mais n'oublia pas pour autant sa mission.

- Qui t’envoie ?

- Franchement je ne sais pas qui est le cerveau de cela; mais on m’a juste payé pour examiner la plage de fond en comble à la recherche d’un corps. Lui dit t'il sans cesser de trembler.

- Ce "on" n’a pas de nom?

- Je sais juste qu’il est un étranger. Je me souviens bien qu'il avait un accent oriental.

- Et son visage ?

- Je pourrais vous le dessiner . Je ne l’ai vu qu’une fois mais c’est largement suffisant.

- Tu sais que si tu me mènes en bateau , notre cher patron n’hésitera pas à t’éliminer ?

Sergio déglutit péniblement .

- J'ai dit tout ce que je savais. Je ne mens pas.

Noora se leva et partie chercher des feuilles et un crayon non loin du jeune homme.

- Alors dessine moi ce visage tout de suite !

Le jeune garçon se mit rapidement au travail.

- Une dernière chose Sergio.

Ce dernier releva la tête.

- Ce mioche a t'il menace de s'en prendre à ta sœur ?

Le jeune garçon baissa la tête. Noora devina qu'il retenait ses larmes.

- Je vois....

Puis, elle sortie de la chambre non sans laisser un garde devant la porte.

Elle l'avait mis dans une chambre située au premier étage,  une chambre assez normale qui permettait simplement d'admirer la mer.

Marimar et Giulia devaient arriver dans pas longtemps. Nana Ukha et Georgina également ne devraient plus tarder.

Noora fila dans la cuisine pour préparer un plat pour le jeune homme. Le pauvre semblait tétanisé et était visiblement à bout de force.

Au même moment, son cousin émergea dans la cuisine les yeux injectés de sang. Noora fit mine de ne pas le voir et continua sa préparation.

- Maintenant tu joues au baby-sitter !

- Il m'a dit tout ce qu'il savait. Il est même en train de dessiner le visage de celui qui l'avait contacté.

Alonzo leva les sourcils.

- Il sappele Sergio...

- Je sais ça.

- Sergio Baldini; ajouta Noora en regardant enfin son cousin.

Alonzo fronça les sourcils.

- Tu veux dire que...

- Peut-être ! On sait jamais. Ils peuvent être parents.

- Pablo ne m'a jamais parler de sa famille. Il avait quitté la Sicile depuis longtemps pour vivre comme un nomade.

- Et ce jeune garçon peut être son jeune frère Alonzo. Tu te rends compte ! Et le pire, il a aussi une sœur de quinze ans handicapée qui plus est.

Alonzo passa une main dans ses cheveux.

- Je vais en tirer deux trois mots à Pablo.

- Moi je vais retourner auprès de lui. Au fait, comment va notre blessé ?

- A merveille. J'ai contacter des médecins pour lui et ils viennent d'arriver. Ils sont avec lui dans la chambre.

- Et tes amis du Japon?

- Il arriveront sous peu.

~

Le soleil se couchait lentement. Georgina et Nana Ukha étaient enfin de retour et se reposaient dans leurs chambres respectives, de même pour Marimar et Giulia. Noora était parvenue à faire parler un peu le jeune homme et il dormait lui aussi. Il leur avait dessiner le visage de l'homme qui lavait envoyé sur son territoire.

- Ça te dit quelque chose ? Demandait Noora un peu plus tard à son cousin.

- Non. Mais si Egzhar pouvait voir, cela nous serait beaucoup plus simple. Mais je vais quand même faire des recherches.

- Et concernant Pablo?

- Il est en mission pour moi. Il ne revient que dans une semaine.

- Ok.

- Tu comptes le garder ici encore longtemps ?

- Non. Mais il devra être surveillé. N'oublie pas que celui qui l'a envoyé ici attend une réponse.

- Je vais régler cela.

Pendant ce temps, Egzhar se faisait ausculter par les deux médecins contacter par Alonzo. Ses blessures guérissaient plus vite que prévu. Quant à sa vue, cela allait prendre un peu de temps mais il verrait bientôt. Les substances chimiques qui s'étaient réfugiées dans son globe oculaire avaient détruit certaines cellules.

Beaucoup de repos lui était recommandé.

Lorsque les deux hommes de santé quittèrent la chambre, Egzhar se perdit un instant dans ses pensées.

Quand est-ce que ce cauchemar allait t'il prendre fin ?

Voila maintenant huit longue années qu'il attendait une délivrance pour pouvoir enfin venger son peuple et ses parents. Il devait s'armer encore de patience et pour cela, il était prêt à tout. Il était prêt à endurer une année de plus pour se retrouver et se préparer à faire son grand retour au sein du monde.

Sur cette pensée, il partit pour un sommeil doux et léger, dans lequel son âme cessa de se battre avec ses démons pour se reposer enfin.