୨⎯ Chapitre 8 ⎯୧

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Je fus étonnée de voir Edward adossé contre le mur à la sortie de la salle de classe. Il tourna la tête quand je ferma la porte.

« Alors ? me demanda-t-il. Qu'est-ce qu'il te voulait ?
- Oh euh... rien. Il me posait des questions sur mon casque, c'est tout. »

Au grand jamais je n'aurais avoué m'être fait disputé pour mon manque d'assiduité dans le cours. Edward ne sembla tout de même pas satisfait de ma réponse.

« Tu sais Salaris, je ne suis pas aveugle. Tu es bizarre, depuis la rentrée. Tu es obsédée par ta vision. Tu sais, ce n'est peut-être d'un délire, tu dois te concentrer sur ce qui est vraiment important.
- Je ne peux pas avoir inventé la mort d'un homme que je ne connaissais pas ! Je le sais, maintenant, que ma baguette me donne bien des visions du futur, même si je ne peux jamais m'en souvenir. Si je me souviens de celle là, c'est que c'est important. Que je peux y faire quelque chose.
- Tu sais, dans les livres, il se passe un évènement tragique justement parce que le protagoniste veut tout faire pour l'éviter. Un peu comme le mythe d'Œdipe.
- Mais on n'est pas dans un roman là, Edward ! C'est la vie d'un homme qui est en jeu ! Notre professeur de Défense contre les Forces du Mal ! Tu ne peux pas me forcer à ne pas y penser sous prétexte que les fictions finissent mal !
- Mais tu préfères t'occuper d'un homme que tu ne connais pas plutôt que de ton frère évadé ! Il représente une menace pour Poudlard !
- Mon frère ne s'est pas inquiété de s'être laissé prendre en laissant sa petite sœur toute seule. Je ne vois pas pourquoi je m'inquièterais pour lui. »

C'était un piètre mensonge. En vérité, je mourrais d'envie de le revoir, ce frère avec qui j'étais si fusionnelle, à l'époque, malgré la menace de Voldemort qui pesait en permanence. Mais j'ai été profondément blessée de voir qu'il m'avait laissé. Qu'il ne s'était pas défendu pour un crime dont j'étais sure qu'il n'avait pas commis. Il n'était pas comme ça, mais personne ne le croyais. Des preuves, qu'ils disaient avoir. C'était ridicule. Ils l'ont emprisonnés parce que nos parents étaient Mangemorts, pas parce qu'il avait soit disant commis un crime. Mais si je parlais de tout ça à quelqu'un, on me jetterais dans une cellule aussi. Enfin, je suppose. 

« Je suis désolé, dit Edward. Ça ne doit pas être facile. »

J'haussa les épaules et entra dans la Grande Salle pour le repas. Je m'installa à côté d'Edward, et jeta un coup d'œil à la table des professeurs. Je fus surprise de constater de le professeur Lupin mangeait silencieusement, pendant que tous les autres professeurs discutaient joyeusement entre eux. Edward me donna un coup de coude.

« Eh oh, il faut que tu manges.
- Ah, oui, pardon. »

Je commença à manger, sous le regard d'Edward.

« Tu sais, dit-il, si je ne savais que tu avais une vision aussi horrible qui te hantais l'esprit, je croirais que tu es amoureuse du professeur Lupin. »

Immédiatement, je sentis mes joues chauffer.

« C'est ridicule. » soufflais-je en fixant mon assiette.

Edward ne répliqua rien, et je fila hors de la salle. Sans le savoir, et même n'ayant aucun rapport avec la discussion, il m'avait rappelé quelque chose sur ma vision. Le lieu. Je l'avais déjà cherché, sans succès. Maintenant, peut-être que je saurais reconnaitre le lieu. Ce qui semblait peu probable, étant donné que je ne me souvenais de presque rien. Mais peut-être que voir le lieu me débloquerais le reste de ma vision.

Je ne trouva rien, et parti en cours de potion bredouille. 

En rentrant dans ma chambre, le soir, je soupira en voyant les trois première année se faire une bataille d'oreiller, et encore plus en comprenant la raison de cette bataille.

« C'est moi qui sortira avec Malefoy !
- Nan, Drago est à moi !
- Rêve toujours, idiote, il ne s'intéressera jamais à toi ! »

J'esquiva tous les coussins et sauta sur mon lit, m'endormant par miracle immédiatement. Je fus cependant réveillée en plein milieu de la nuit, de nouveau, par le cauchemar de ma vision. Je me redressa, le front en sueur, une mauvaise impression. J'avais peur que la vision ne se réalise maintenant. Je ne savais pas pourquoi, j'avais cette intuition. J'enfila alors en vitesse des vêtements plus raisonnables que mon pyjama et parcouru en courant tout le collège. Il fallait que je trouve ce lieu, et le professeur, au plus vite... Je fonça dans quelqu'un et me sentis partir en arrière, juste avant d'être rattrapée. Très proche de mon visage, même trop proche, apparu le visage du professeur Lupin. Comprenant que je lui avait foncé dedans et qu'il m'avait rattrapé de justesse en me tenant par la hanche (position que je subissais encore), je sentis mon visage s'enflammer et mes mains devenir moite, alors que le professeur me redressa.

« Qu'est-ce que vous faites là ? demanda-t-il.
- Jeeeeeeee... »

Pour la première fois de ma vie, je sentis la panique m'envahir. Moi ? Paniquer devant un professeur ? J'avais jamais vu ça. Devant mon bafouillage pathétique, le professeur soupira. Je baissa la tête, morte de honte.

« Je me demande ce que je vais faire d'une élève comme vous... soupira-t-il.
- Je n'ai rien fait de mal, répliquais-je, vexée.
- Pour l'instant. Vous savez, j'ai bien remarqué que vous passez votre temps à me fixer. »

Il ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose, lorsque des pas retentirent dans le couloir. Le professeur Rogue arriva, un sourire au coin des lèvres.

« Tiens tiens... Je me demande si je vois deux traitres qui aident un fugitif à se cacher, ou si je vois deux amants qui se retrouvent en pleine nuit... »

J'allais répliquer, furieuse d'avoir été interrompue, mais Lupin plaça une main devant moi.

« Mademoiselle Black est venue me retrouver pour parler d'un problème urgent concernant le programme de Défense contre les Forces du Mal. N'est-ce pas louable ? »

Le professeur Rogue renifla d'un air méprisant, ne croyant pas une seule seconde le professeur Lupin. Il tourna les talons et repartit, tel qu'il était venu. Un fois parti, le professeur Lupin se tourna vers moi.

« Vous devriez aller vous coucher. Ce n'est pas la bonne nuit pour faire vos escapades, maintenant. Bonne nuit, mademoiselle Black. »

Il me dépassa pour partir, et je me retourna pour le suivre.

« Euh... professeur... ? »

Il s'arrêta et se retourna, un fin sourire aux lèvres.

« S'il vous plait, faites attention à ce qui vous entoure. »

Il fut visiblement surpris, et fronça les sourcils, inquiet. Je le dépassa pour retourner dans le dortoir, sans rien dire de plus. J'en avais même déjà trop dit. 

Marginaux - {𝕽𝖊𝖒𝖚𝖘 𝕷𝖚𝖕𝖎𝖓 𝖃 𝕺𝕮}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant