୨⎯ Chapitre 14 ⎯୧

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Les jours suivants, je fus ravie de ne pas avoir cours de Défense contre les Forces du Mal. Je me fondais dans la masse pour ne pas être visible par le professeur Lupin, et me tassait le plus possible pendant les repas. Evidemment, Edward le remarqua et m'arrêta alors que je marchais pour aller me coucher.

« Tout va bien ? Je ne sais pas qui tu évites, mais tu es bizarre, en ce moment.
- Écoute... Après être revenue de ma période de "bannissement", j'ai demandé au professeur Lupin comment je pouvais rattraper les cours. Ne fais pas cette tête là, c'est la seule matière qui m'intéresse. Bref, je l'ai vu quelques soirs pour des devoirs; arrête avec cette tête de demeuré. Le fait est qu'il y a quelques jours, je lui ai demandé de m'apprendre un sortilèges pour se défendre des Détraqueurs. Sauf que, la meilleure blague de l'année, c'est qu'il faut un souvenir heureux ! Étant donné que tous mes souvenirs sont douloureux, j'ai préféré baisser les bras plutôt que de me creuser la tête à trouver le moindre petit souvenir heureux qui ne me donnera dans tous les cas pas assez de forces. »

Edward resta silencieux un petit moment, ce qui me permit de trouver un banc et de m'y assoir.

« Tu dois quand même avoir un souvenir heureux, dit Edward.
- J'avais des souvenirs heureux, tous mes moments avec Sirius étaient des souvenirs en or, pour moi. Mais ils sont trop douloureux, maintenant, ça ne sera pas utile.
- Et quand tu as reçu ta lettre de Poudlard ? Tu étais forcément joyeuse, vu que tu l'as reçue un an en retard.
- Effectivement, dis-je, c'est assez joyeux, comme souvenir, j'en avais tremblé de joie. Mais c'est trop ringard, d'utiliser sa lettre pour combattre des Détraqueurs. C'est une joie trop commune. »

Edward leva les yeux au ciel, exaspéré de ma mauvaise volonté.

« Tu as emprunté le livre où on voit le sortilège ? me demanda-t-il.
- Ouais, pourquoi ?
- Passe le moi. »

Je le sortit de mon sac et lui tendit en lui indiquant la page correspondante. Il lu un instant, avant de se tourner vers moi, rayonnant.

« Ils disent qu'une idée joyeuse marche aussi !
- Hein ? Où t'as vu ça ? »

Il me montra le paragraphe, en me disant que je pouvais imaginer n'importe quoi. J'hocha lentement la tête. J'aurais tellement de choses qui me rendraient heureuse... Si Sirius était bel et bien innocent, qu'il soit libéré, que j'aille vivre avec lui, et que Lupin ne meure jamais...

« Ah, tu souris enfin ! On pourrait aller dans le parc pour s'entrainer, qu'est-ce que tu en dis ?
- C'est pas très prudent, dis-je.
- Sirius ne va pas nous sauter dessus pour nous tuer, tu sais.
- Non merci. »

Je récupéra mon livre et parti dans la salle commune, Edward sur les talons, pour aller me coucher. Ce sort sera peut-être faisable, en fin de compte.

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C'était la foire, dans les couloirs. On était au dernier week-end du trimestre avant Noël, et une sortie à Poudlard, encore, était organisée. Tout le monde se préparait en petit groupe, pendant que je me demandais quel coin chaleureux du château serait propice à une petite sieste. Edward s'approcha de moi, un peu nerveux.

« S...Salaris ?
- Ouais ?
- Est-ce que... ça te dirait... d'aller à Pré-au-Lard... ? Tous les deux ? »

Je ne l'avais jamais vu aussi nerveux, et haussa un sourcils. 

« Pourquoi faire ? demandais-je.
- E...Eh bien, pour passer un peu de temps tous les deux... Tu sais, enfin, quoi, hein. »

Mon deuxième sourcil rejoint le premier, et j'haussa les épaules.

« Ouais, si tu veux. »

Je le suivit alors jusqu'à Pré-au-lard, étonné de le voir aussi content et fier de lui. Il m'embarqua faire quelques boutiques, et je le suivais silencieusement. Ouais, je ne voyais vraiment pas ce que tout le monde trouvait à ce village rempli d'adolescents qui crient. Soudain, il s'arrêta devant une boutique.

« Je reviens, ne bouge pas ! »

Il entra et me laissa la, surprise. Il en ressortit moins de deux minutes plus tard, deux bouteilles de bièraubeurre. Il m'emmena dans un coin un peu à l'écart et me donna une bouteille, je que pris dans mes mains, ravie de sentir un peu de chaleur. J'avala une gorgée, et remarqua qu'Edward fixait sa bouteille avec un air bizarre.

« Ça va ? demandais-je.
- Il... Il faut que je t'avoue quelque chose.
- Vas-y, je t'écoute, dis-je en reprenant une gorgée.
- Je... J'osais pas vraiment te le dire avant parce qu'on était pas de très bon amis, mais je pense que c'est enfin le bon moment. S...Salaris, je t'aime. »

Je toussa, manquant de cracher la bièraubeurre que j'avais en bouche et le regarda avec des gros yeux. 

« Ça doit te paraitre bête, dit-il, les yeux toujours rivés sur sa bouteille. Mais je ne pouvais pas garder ça plus longtemps. »

Je regarda également ma bouteille, ne sachant pas quoi répondre. En 19 ans, c'était bien la première fois que quelqu'un me disait qu'il m'aimait. Et visiblement, il était sincère. Il s'approcha de moi et je leva la tête, assez rapidement pour que je constate qu'il m'embrassait. Je resta immobile, interdite, pendant qu'il reculait. 

« Je ne suis pas pressé pour officialiser quoi que ce soit, alors... »

Je pris ma bouteille et la finit cul sec pour éviter de répondre. Edward fit de même, visiblement gêné. 

« On devrait rentrer, avant d'être frigorifié... » dit-il.

J'hocha la tête, ravie qu'il ne me demande pas de sortir avec lui, et partit en direction du château. C'était trop perturbant pour que je dise quoi que ce soit pendant le trajet. Et Edward était visiblement trop content, sans que je comprenne pourquoi, pour lancer la conversation. Une fois rentré, je me dirigea vers le feu le plus proche, dans la Grande Salle, et réchauffa mes mains frigorifiées. Au grand jamais je ne ressortirais par un temps pareil; c'était de la torture. Une fois mes mains remises du choc, Edward et moi partons en direction de notre Salle Commune. En chemin, je vis au loin le Professeur Lupin, et tenta de me cacher derrière Edward, mais c'était trop tard, il m'avait vu. 

« Sa... Mademoiselle ! clama-t-il. Est-ce que je peux vous parler un instant ? »

Marginaux - {𝕽𝖊𝖒𝖚𝖘 𝕷𝖚𝖕𝖎𝖓 𝖃 𝕺𝕮}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant