1. New life

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The Neighbourhood, Reflections

Nora

Aéroport Paris Charles de Gaulle

Dire au revoir à sa famille n'a jamais été facile. Quand on s'est créé un cocon, notre cocon c'est d'autant plus difficile de le quitter.

Me voilà donc devant mon terminal vers Ajaccio, à quitter ma famille.
- On se revoit bientôt hein ? Demande ma sœur
- Ça va fait pas la sentimentale...
Elle fait semblant d'être touchée par ma réflexion. 
- Vous allez me manquer...
- Toi aussi ! Profite bien ! S'écrie ma tatie
- Je dois y aller bisous...
Après une dernière accolade, je m'éloigne d'eux.
Je dépose CINQ valises dans la zone d'enregistrement, puis je me dirige vers un Starbucks où je prends un cappuccino.
Il me reste dix minutes avant l'embarquement donc je me dirige vers celui-ci. Je me pose sur un fauteuil et vérifie les derniers détails de mon déménagement.
Quand l'hôtesse de l'air annonce le départ, une boule d'excitation se forme dans ma gorge. J'ai vraiment hâte.
Je passe par une sorte de grand tunnel avant de débouler dans l'avion. Une hôtesse de l'air m'indique ma place où je vais directement. Je place mon sac à mes pieds et sors mes écouteurs sans fils. Je mets ma playlist spéciale pour l'avion. En vérité j'ai un peu peur du décollage.
Une musique de The Neighborhood s'installe dans mes oreilles.
Je me sens obligée d'écouter les consignes de sécurité et me rends compte qu'une petite fille est assise à côté de moi. Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle.
Après ce moment atroce où on imagine comment s'en sortir si jamais l'avion se crache. Sympa.
Je remets ma musique, je regarde l'avion s'envoler, et ma nouvelle vie commencer.
Une fois que l'avion s'est stabilisé, je sors mon ordinateur pour démarrer mon nouveau livre. Une des causes de mon retour dans mon île natale.
Mes pensées divaguent sur ma vie d'avant. Surtout sur mes anciens amis et bien sur Dume. J'espère le revoir, je l'ai aimé, vraiment. Je me demande ce qu'il est devenu.
Si ça se trouve il est devenu éboueur ma belle.
Très drôle. J'espère juste qu'il voudra me voir aussi.
Il a peut-être refait sa vie.
Ferme là.
Je repense aussi à mes parents morts dans un accident de voiture et à ma tatie qui est arrivée en pleurant à la maison et qui nous a dit de faire les cartons.
Je n'ai même pas pu lui dire au revoir.
J'ouvre Wattpad et répond aux commentaires avant d'ouvrir une nouvelle page Word, blanche.
La petite fille à côté de moi ne cesse de me sourire, ça fait chaud au cœur.
Je commande un coca avant de retourner travailler.
Une fois là-bas j'emménagerai dans mon ancienne maison qui n'a pas été vendue.
En se situe à Calvi avec vue sur la mer.
Je n'ai prévenu personne de mon retour, j'aurais peut-être dû.
Au bout de deux heures de travail, l'avion descend enfin. Je prends mon sac et descends de l'avion. L'odeur de la Corse...Magique. Il fait déjà très chaud malgré le fait que nous sommes en début juin.
Je récupère mes valises sur une sorte de chariot puis vais vers le magasin où j'ai acheté une voiture. 23 ans = indépendante.
Une petite Audi m'attend. Je mets la clim et le GPS. Une demi-heure de route m'attend dans les montagnes de Corse.
J'adore conduire ici, la vue est magnifique. Le maquis verdoyant, les plages de sable blanc et la mer presque turquoise ou des jeunes enfants se baignent.
Plus je me rapproche de ma maison, plus je me sens contente. Retrouver mon chez moi, j'ai attendu ça des années.
Quelques minutes plus tard, j'arrive devant la grande maison en pierre, ornée de lierre et d'une piscine qui tourne sur les verts turquoises. C'est plus beau que dans mes souvenirs. Je me gare devant et récupère les clefs qui étaient dans la cabane de jardin elle-même fermée par des clefs cachées sous la terre près d'une statuette. Toujours plus.
En entrant dans la maison, je découvre qu'elle est propre. Après tout, quelqu'un doit bien venir nettoyer parfois. Je monte mes valises dans ma chambre et revisite les lieux.
Quelque temps plus tard, je mets un maillot de bain et vais me baigner dans la piscine, elle aussi propre. Après ça je bronze sur un transat en lisant une de mes romances préférées.
À dix-neuf heures je vais me préparer une grosse salade de tomates puis des pâtes bolos, oui, j'ai très faim.
Je m'installe devant la télé et me demande si je devrais rendre visite à Giulia. Peut-être demain.
Une soudaine impression d'être regardée me prend. Je regarde autour des fenêtres avant de toutes les fermer une par une.
Mais c'est à ce moment-là que je reçois un message qui me délanche des sueurs froides.

Ne te cache pas, on te trouvera.

*

Dume

QJ des Agostinis, Ajaccio

Quelle journée de merde... Et je dois finir cette magnifique journée avec un interrogatoire".
Un mec qu'on a choppé en train de glisser une lettre de menace dans ma boîte aux lettres. Qu'est-ce qu'on les gens dans leurs têtes. Son gang et son boss menacent ma meilleure amie et j'aimerais beaucoup savoir pourquoi.
Les pieds posés sur mon bureau et un verre d'alcool fort dans la main, j'attends patiemment l'arrivée de Milo.
Celui-ci arrive quelques minutes plus tard pour me prévenir que tout est près dans "la salle d'interrogatoire" autrement appelée la cave.
Je descends rapidement les escaliers qui mènent à celle-ci. L'odeur du sang me prend tout de suite le nez ce qui me fait grimacer. Pour un dirigeant de gang je déteste l'odeur du sang.
Arrivé dans la salle, je vois mes hommes autour de la chaise ou est attaché notre petit postier. J'aperçois aussi Milo et Giulia dans un coin.
Quand mes hommes s'aperçoivent que je suis là ils s'écartent de notre prisonnier :
- Tu sais pourquoi tu es là ? Dis-je en m'approchant de lui.
- ...
- Tu as décidé de ne pas parler...tu devrais pourtant...
- ...
- Très bien...tu ne veux pas tester mes limites si ?
- ...
Je lâche un petit rire.
- Antonio...mon couteau. J'ordonne à un de mes hommes
Il m'apporte mon couteau assez rapidement.
- Je ne voulais pas en arriver là mais bon... dis-je avant de lui enfoncer de toutes mes forces le couteau dans le bras ce qui lui vaut un cri de douleur, déchirant pour les plus sensibles.
- Tu ne veux toujours pas parler ...
- Si...c'est...b...on...
- Tu vois quand tu veux. Parle.
- Qu'est-ce que vous voulez savoir.
- Pourquoi tu...vous la menacez ? Dis-je en montrant du doigt Giulia.
- Elle ? Ah non pas elle.
- J'ai pas le temps pour tes blagues alors dis-moi pourquoi vous la menacez ?!
- On ne parle pas d'elle dans la lettre.
- Tu veux un rafraîchissement de mémoire peut-être ?!
- Allez-y vous verrez bien...
Antonio m'amène la dernière lettre qu'on a reçu que je lis à voix haute
- "Nous allons la trouver et arracher ses os comme vous avez fait à nos femmes, elle, ta meilleure amie, la seule femme que tu as aimé" alors vous voyez bien.
- On ne parle pas d'elle...
- Mais de QUI ALORS PARLE !
- Elle...
- Qui elle ?!
- Nora...Nora Leroy...
Mon sang ne fait qu'un tour à l'entente de ce nom.
- Elle n'existe plus, elle est plus là.
- Oh. Vous n'êtes pas au courant ?
- DE QUOI PUTAIN ?!
- Elle est de retour...Elle habite dans la maison de ses parents...elle a bien changé d'ailleurs, elle est devenue vraiment belle...
- Ta gueule. Antonio tu me le tue. J'ordonne
Je n'entends plus rien, je cours jusqu'à mon bureau, tremblant de rage. Comment a-t-elle osé ? Revenir après tout ce temps.
Milo et Giulia arrivent peu après moi.
- Calme toi mec...dit Milo
- Comment tu veux que je me calme, j'ai en aucun cas envie de la voir, il faut qu'elle se barre.
- Oh non moi je suis contente qu'elle revienne. Déclare Giulia ce qui lui vaut un regard noir de ma part.
- Tu vas aller la voir et lui dire de partir, que j'ai refait ma vie avec une grande brune et SURTOUT qu'on l'a oublié.
- Mais ça ne va pas ?! Je ne vais pas lui raconter ça, c'est faux !
- Oui et ? Si c'est le seul moyen pour qu'elle parte, fais lui comprendre que personne ne l'aime ici et elle retournera dans sa vie parfaite à Paris.
- Ok ok c'est bon...
- Rentrez à la maison... j'arrive
- A plus...
Mon cœur s'accélère à l'idée de réentendre sa voix et de revoir ses cheveux que j'aimais tant. Mais la haine reprend rapidement le dessus.

Elle t'a laissé et elle est partie. Reprends-toi.

Je prends rapidement mes affaires puis je descends le grand escalier qui mène au garage. Je prends ma Porsche 911 noire. Je roule pendant environ une demi-heure puis j'arrive devant notre grande villa protégée par d'immenses murs autour. Les gardes à l'entrée me reconnaissent et m'ouvrent le portail. On peut voir les baies vitrées encore ouvertes, l'immense piscine bleue turquoise et surtout le jardin rempli de tulipes roses.
Je rentre à l'intérieur, qui est assez blanc. Giulia et Milo sont déjà couchés donc je rejoins ma chambre avant de m'écrouler sur mon lit. On vit ici depuis bien longtemps. Quasiment depuis son départ en fait.
Mes pensées divergent sur la petite rousse de mon enfance...
Qu'est-ce que tu fais ici ma Luz ?

Je n'ai pas plus le temps de m'attarder sur la question que je sombre dans le sommeil.

Light and DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant