Chapitre 8

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Royaume d'Eudrey, l'an 743



Le silence matinal était brisé par le chant des oiseaux et le doux murmure du vent dans les arbres, une harmonie naturelle que l'on ne trouve qu'au cœur de la campagne.


Pourtant, cette tranquillité était vite interrompue par les secousses de la charrette sur les petites pierres du pont. Et heureusement que ça n'existera plus dans le futur.


Purée ! Mes fesses !, gémissais-je en me repositionnant inconfortablement.


Au bout d'un certain temps, les acous s'arrêtèrent et j'entendis trois personnes parler dehors. J'en déduisis qu'il s'agissait là des gardes qui surveillent les allées et venues du royaume, et je priai pour qu'ils ne viennent pas vérifier la cargaison.


— Allez-y, annonça l'un d'eux, et je soufflai soulagé.


Arrivé à un moment, la charrette s'arrêta complètement, et j'en profitai pour jeter un coup d'œil.


Wow !


Devant moi se dressait fièrement un énorme château digne de cette époque. Les passants, vêtus de leurs habits légers et anciens, vaquaient à leurs occupations, discutaient, rigolaient.


Chaque maison, chaque boutique semblait raconter une histoire, révéler un morceau du passé de ce royaume mystérieux.


C'était à la fois beau, moche, vieux et irréel.


Je me sentais comme une intruse dans ce paysage médiéval, une anomalie dans un monde qui n'était pas le mien.


Ma contemplation fut brutalement interrompue par le derrière d'un cheval qui se plaça face à mon visage.


Foutue bête.


— Vive les voitures.


Je souffle et finis par me faufiler hors de ma cachette. Il ne faudrait pas qu'on me repère. Alistair m'a dit de me faire discrète, mais vu mon accoutrement, ça va être difficile.


Les hommes et les femmes de cette époque feraient sûrement un infarctus en plus de me mettre au bûcher s'ils me voyaient en pantalon.


Même si cet idiot de chevalier ne m'avait rien dit, tout dans son regard me disait le contraire.


Je jurais que s'il avait ouvert sa bouche, je lui aurais fait avaler ses gants en acier !


Bref, il faut que je me déguise.


Je balaie discrètement les alentours à la recherche d'une solution pour me fondre dans la foule.


Un magasin de vêtements ou tout ce qui pourrait me faire ressembler à une jeune fille de cette époque sera bon à prendre.

Lost in TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant