They Never Stop BxB

Chapitre 1

Le voilà bien des années auparavant, devant ce petit bâtiment isolé de tout dans lequel il allait être enfermé durant bien des années, mais ça, il ne le savait pas encore et tout ce qu'il ressentait à ce moment n'était qu'une légère boule de stress s'étant déposé au creux de son ventre, tenant fermement la main de la personne l'ayant trouvé là, au bord de la route, sans rien ni personne aux alentours.

Cet homme réconfortant qui le rassurait comme il le pouvait, lui répétant d'une voix douce que tout allait bien se passer, que l'on allait prendre soin de lui ici, et qu'un jour, il trouverait une vraie famille et qu'il serait le plus heureux de tous les enfants.

S'il avait su, il aurait pris cette responsabilité.

Le blondinet hocha la tête, ses yeux vairons embués de larmes, il ne voulait pas que cet homme s'en aille, jamais.
Mais ils entrèrent à l'intérieur, il faisait bon vivre, en apparence, les enfants couraient autour des tables, jouant avec une femme semblant très heureuse d'être ici avec eux, d'autres dessinant à l'aide de gros feutres de couleurs vives.

Le blondinet se sentit instantanément soulagé, oui, tout se passerait bien pour lui.

Soudain, la femme rousse, jouant auparavant avec trois enfants légèrement plus vieux que lui, s'approcha d'eux et s'accroupit devant le blondinet, un sourire sincère dessiné sur les lèvres.

Femme : Bonjour toi, c'est quoi ton petit nom ?

Blondinet : Je..je m'appelle Ludwig madame.

Le blondinet baissa les yeux, terriblement timide, se cachant légèrement derrière l'homme brun qui l'avait accompagné jusque-là.

Femme : C'est très joli ! Moi c'est Habigaëlle, tu as quel âge ?

Ludwig : Quatre ans depuis avant-hier...

Femme : Tu seras bientôt un grand garçon alors !

L'enfant hocha la tête en passant une main timide dans ses très légères boucles couleur blé, il avait si hâte de grandir. La femme, qui n'était en réalité qu'une jeune adolescente d'une quinzaine d'année, se releva pour s'adresser à l'homme au regard légèrement tourmenté.

Habigaëlle : Je me présente, Habigaëlle, j'assiste ma mère à l'infirmerie de l'orphelinat. Enchanté.

La jeune femme tendit sa main devant elle avec entrain, l'homme lui serrant avec une certaine angoisse, il n'avait pas vraiment envie de laisser le tout petit ici, bien qu'il serait, sans aucun doute, bien traité.

Homme : Je me nomme Louis, j'ai trouvé ce petit gars en partant de chez moi avec un mot que j'ai dû mettre quelque part par là...

L'homme fouilla dans sa poche droite avant d'en sortir un papier froissé sur lequel était écrit que quiconque tombant sur cet enfant pouvait en faire ce que bon lui semblait, glaçant.

Habigaëlle : Oh mon dieu, pauvre petit...

Louis : Je n'ose pas imaginer ce qu'il lui serait arrivé si je ne l'avais pas trouvé, j'aurais aimé le garder avec moi mais j'ai déjà un garçon du même âge et je peine à joindre les deux bouts alors...

Habigaëlle : Évidemment, je comprends ! Je vais chercher Reich !

La jeune femme tourna le dos à l'homme et alla à l'autre bout de la pièce en trottinant pour ouvrir une porte et appeler le fameux Reich qui arriva quelques secondes plus tard, marchant tranquillement jusqu'à eux.

Le blondinet observa l'homme quelques secondes, grand, brun, les cheveux en bataille et le regard fatigué mais doux, il se présenta comme étant le directeur de l'endroit et emmena l'homme accompagné du blondinet dans son bureau.
L'homme qui avait pris soin de lui depuis ce jour le porta quelques secondes pour l'asseoir sur une grande chaise, en face du bureau, pour qu'il puisse être à leur hauteur et leurs parler plus facilement. De là, ils discutèrent un peu, le blondinet qui d'abord très timide, au bout de quelques minutes, devint une vraie pipelette, demandant s'il y avait des animaux ici, s'il pourrait apprendre à écrire, s'il pourrait dessiner, se faire des amis et tout un tas d'autres questions auxquelles le gérant n'avait pas le temps de répondre, il avait l'habitude de ce genre d'engouement mais peut-être pas à ce point.