Chapitre 3

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Le matin vint finalement, l'enfant s'étant endormi d'épuisement, s'étant réveillé dans la même position, seul, dans cette pièce humide et froide, il était gelé, nu, sale.

Il se sentait vraiment sale.

Et il avait vraiment mal.

Au corps, à la tête, au cœur.

Il souffrait, mais c'était comme ça, il ne pouvait rien y faire, c'était trop tard.

Alors les heures passèrent avant qu'il n'ait le courage de se lever, la douleur se faisant plus grande à chacun de ses mouvements, même infimes.
Il s'habilla finalement, le calme sinistre de la pièce le mettant mal à l'aise.
L'enfant sortit enfin de la pièce et la vie de l'orphelinat lui parvint aux oreilles, les enfants jouant, criant, courant en tous sens sans faire attention à ce qu'il y avait devant eux.

Quand avait-il cessé de le faire ?

Une semaine et trois jours.

Le blondinet entra dans l'infirmerie, les yeux gonflés et le regard perdu, larmoyant.
La rousse le vit de suite et se hâta de se mettre face à lui, à sa hauteur, pour lui demander ce qu'il s'était passé, l'inquiétude se lisant clairement dans son regard, s'entendant également.

Habigaëlle : Qu'est-ce qu'il s'est passé petit cœur ? C'est quoi cette petite mine ?

Ludwig : J'ai..juste pas très bien dormi...

La voix de l'enfant se brisait un peu plus à chaque mot qu'il arrivait à prononcer, tremblant de tout son être malgré tous ses efforts pour s'en empêcher.

Habigaëlle : Ludwig...

Le blondinet serrait son pantalon le plus fortement possible, les yeux rivés au sol.

Habigaëlle : Est-ce que quelqu'un t'a fait du mal ?

Le blondinet écarquilla les yeux avant de les fermer fortement, des larmes en découlant, de sonores sanglots s'échappant de ses lèvres.

Ludwig : Je suis désolé..!

L'enfant pleurait bruyamment, il n'avait jamais pleuré ainsi, s'écroulant dans les bras de la rousse qui avait réussi à le rattraper avant qu'il ne tombe au sol.

Habigaëlle : Hey chaton, qu'est-ce qu'il se passe ?

La rousse était complètement affolée, imaginant ce qu'elle pensait être les pires scénarios, refusant d'imaginer plus sombre.

Elle n'était pas prête à entendre ça.

Alors, l'enfant étant incapable de prononcer le moindre mot, elle lui frotta le dos jusqu'à ce qu'il se calme, bien une demi-heure plus tard.

Le blondinet semblait plus fragile qu'il ne l'avait jamais été, le regard terrifié, tremblant de tout son corps, gardant chacun de ses membres bien collés à lui en tournant la tête en tous sens, cherchant visiblement quelqu'un, ou tentant désespérément de s'en cacher.

La rousse ne comprenait rien, en tout cas, elle refusait de le comprendre, elle ne pouvait se résigner à imaginer que son petit ange ait vécu ça, non, elle ne le pouvait pas.

Et pourtant, c'était bien arrivé.

La jeune femme s'accroupit devant l'enfant et posa ses mains sur ses genoux, le faisant sursauter violemment en serrant ses jambes l'une contre l'autre, sa respiration, s'étant à peine calmée, recommençant immédiatement à s'affoler.
La rousse eut la maladresse de ne pas retirer ses mains, voulant le réconforter comme elle l'avait toujours fait auparavant.

Mais plus rien n'était comme avant.

Alors, le blondinet tremblait comme il ne l'avait jamais fait, se tuant de ne pas réussir à retenir ses pleurs alors que la rousse se sentait démunie face à lui.

They Never Stop BxBOù les histoires vivent. Découvrez maintenant