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Alayna

Si je devais décrire ma tenue, je dirais que je suis affreusement gênée. Pourquoi le lycée oblige-t-il les élèves à porter un uniforme ? J'en avais même oublié que je venais dans un lycée privé.

Dans mon ancien lycée, qui était public, nous n'avions pas d'uniformes et je me sentais plus à l'aise dans mes vêtements. Aussi pourris soient-ils. Maintenant, je vois bien la différence entre le lycée privé et le lycée public.

De son côté, Jovan est affreusement sexy. Sa chemise blanche ne cache pas ses bras épais seulement contenus de muscles. La cravate autour de son cou est défaite, il ne la serre pas donc elle pend encore. Son pantalon en coton bleu nuit moule parfaitement ses fesses. Il est affreusement sexy.

Je crois que je l'ai déjà dis mais je pourrais le redire, encore et encore.

Quant à moi, j'essaie de descendre le plus possible ma jupe. Elle m'arrive simplement à mi-cuisse. Elle est assez longue pour cacher mes fesses mais pas assez longue pour cacher mes cuisses. La chemise moule énormément ma poitrine et je me sens très mal à l'aise. J'enfile rapidement le blazer de la même couleur que ma jupe et que le pantalon de Jovan. Ils veulent qu'on soit habillés vulgairement dans ce lycée, c'est ça ?

Je prends mon sac sans tarder quand j'entends la voix aiguë de la mère de Jovan nous appeler. On doit partir. Je prends une grande inspiration en montant à l'avant de la voiture. Jovan contourne celle-ci pour monter côté conducteur. Ses cheveux sont décoiffés comme la plupart du temps. Quand il les coiffe, on dirait qu'il a un début de calvitie. C'est drôle mais très moche.

Tout le long du trajet, il laisse sa main sur ma cuisse dans un geste rassurant. Pourtant, la boule dans mon estomac grandit au fur et à mesure qu'on s'approche du lycée. Quand il se gare, elle explose pour laisser la nausée m'envahir. C'est normal que je stresse mais je connais déjà Jovan, c'est un bon début dans un nouveau lycée non ?

Je sors quand même de l'habitacle. Un grand portail non fermé d'au moins cinq mètres se dresse devant moi. J'entre et je suis surprise par la grandeur de ce lycée. Ce qui contredit, c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'élèves. Dans mon ancien lycée, il y avait plus d'élèves pour moins d'espace.

La main de Jovan trouve sa place dans le creux de mon dos et il me fait doucement avancer en m'affichant un sourire rassurant. Je le suis sans vraiment savoir où. J'ai déjà tous mes manuels et mon casier est celui à côté de Jovan alors je n'ai pas besoin de passer au secrétariat.

J'aimerais m'enterrer vivante quand je remarque que tous les regards se portent désormais sur moi. Je ne suis pas dupe, j'arrive à les comprendre. Certains se demandent qui je suis, d'autres me matent. Surtout les hommes et c'est pour ça que, dans cette jupe, je me sens horriblement mal à l'aise. Déjà plus jeune, j'étais fortement développée. C'est d'ailleurs pour ça que ma mère m'a fait travailler dans ce milieu, parce que j'avais le corps parfait pour ça.

Chaque fois que je recevais un client, il me le montrait bien. Pourtant, ses compliments me dégouttaient plus qu'ils ne me flattaient. Est-ce normal qu'un homme de trente ans dise à une petite fille de treize ans qu'elle est bonne ?

- Je vais te présenter mes amis.

Je remercie Jovan de me sortir de mes pensées avant d'hocher simplement la tête. Je sais qu'il a un assez grand groupe d'amis mais simplement composé de garçons. Et ça, c'est la poisse. C'est dans ces moments là ou j'aimerais qu'il ait des amies filles.

Quand je relève la tête, un groupe de plusieurs garçons nous fixent. Cinq. Ils sont cinq. Je m'en veux de penser ça mais ils sont tous diablement canons mais je ne m'arrête pas vraiment sur chacun d'entre eux. Je comprends mieux pourquoi Jovan fait parti de ce groupe. Ils sont les canons du lycée, c'est ça ? Les mecs qui sont populaires et qui ont toutes les filles à leurs pieds ?

Passion mortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant