Passion mortelle

Prologue

Alayna

Quand j'ai perdu ma mère, je ne m'attendais pas à cette vie. 

Elle m'a toujours dit que le jour où je la perdrais, je perdrais tout. Elle ne m'avait jamais parlé de mon éventuelle liberté, du fait que ma vie sans elle serait probablement meilleure. 

À part le fait que je dois échapper aux services sociaux parce que je ne suis pas encore majeur, je me sens plus heureuse depuis qu'elle est morte. 

Ça peut paraître grave de dire cela de sa mère mais pour moi, elle n'était que ma génitrice. Une femme qui m'obligeait à vendre mon corps pour nous aider. Elle ne faisait même pas d'efforts pour nous, tout ce qui comptait pour elle c'était l'alcool.

Elle ne m'a jamais considérée comme sa fille mais simplement comme une fille qui lui ramène l'argent qu'il faut pour s'acheter tout l'alcool qu'elle veut. 

Pour moi, elle n'était que le monstre qui m'avait mise au monde. Un monstre qui n'a jamais su s'occuper de moi, qui n'a jamais réellement essayé de s'occuper de moi. Je n'ai jamais réellement eu de mère. 

Je me roule sur le côté pour apercevoir Jovan. 

Cela fait maintenant quatre mois qu'elle est morte. Quatre mois que je vis la vie comme je l'ai toujours voulue. 

Je travaille dans un restaurant en temps que serveuse. Cela me rapporte assez pour payer la colocation avec Jovan et ses parents.

Jovan est un ami depuis le collège. Il a toujours eu le béguin pour moi mais je le repoussais, ne voulant pas qu'il ait une prostituée comme petite amie. Il l'a découvert et au lieu de me rejeter, il m'a promis de m'aider. Depuis environ trois mois, j'ai le petit copain le plus parfait du monde.

Ses parents m'adorent et, même si ils ne connaissent pas la totalité de mon passé, ils m'acceptent. À chaque fois que j'ai eu des problèmes avec les services sociaux, c'est eux qui m'aidaient. 

- Bien dormi ? demande-t-il en se tournant vers moi.

Mes yeux parcourent son visage parfait. Ses yeux noisette me transpercent si bien que je me sens totalement nue devant lui. En fait, je le suis physiquement mais mentalement, j'ai toujours l'impression d'être nue devant lui. Il me connaît assez, il connaît tout de moi. J'hoche finalement la tête. 

J'habite avec les parents de Jovan et en échange, je leur donne un peu de sous. Ils ne m'en demandent jamais mais je l'utilise en faisant les courses ou pour leur rendre des services utiles. Sa mère n'en manque pas une pour me réprimander dès que je rentre les mains pleines.

- Tu es prête ? 

Aujourd'hui, je me rends dans son lycée. À la fin du collège, j'ai changé de ville. Juste à côté, en fait, donc on se voyait toujours malgré nos différents établissements. Sa mère a tout fait pour que je me retrouve dans son lycée ce qui va beaucoup m'arranger. Jovan n'aura pas à m'emmener tous les matins dans un autre lycée que le sien. 

- Non, je suis assez stressée. 

Je n'aime pas changer d'établissement en pleine année. Tout le monde a déjà son groupe d'amis et je ne connaîtrais personne à part Jovan. Je n'ai encore jamais rencontré ses amis et ça me fait peur.

- Je connais une manière de t'enlever ce stress.

Sa main glisse le long de mon corps nu dont la peau frissonne directement à son contact. Je secoue la tête avec un petit sourire en coin avant de souffler :

- On va être en retard.

Il dépose un rapide baiser sur mes lèvres avant que je ne me lève en vitesse, je le connais trop bien pour savoir qu'un seul baiser ne va pas lui suffire. 

- Tu crois que marcher devant moi, nue, va m'aider ? 

Je ris, moqueuse, et ondule des hanches légèrement dans l'excès. Je l'entends gronder de mécontentement ce qui ne fait qu'accentuer mon rire. Je me faufile rapidement dans la salle de bain en l'entendant se lever. 

Ma vie est parfaite.

Ou presque....