Passion mortelle

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Alayna

- Tu ne dis pas bonjour à ta mère, Alayna ?

Ma mère est devant moi, bien vivante et elle tient deux armes dans ses mains. La panique m'envahit ainsi que la peur. Est-ce qu'elle est venue pour moi ? Est-ce qu'elle va me récupérer ? Putain, comment se fait-il qu'elle soit devant moi alors qu'elle est censé être morte ? La simulation de sa mort a dû être simple, quand on y pense. Si, elle aussi, elle a intégré la mafia avec Betty. 

Stanley écarquille les yeux tout comme les garçons. Mon père et Cameron avait compris, eux. Les garçons ne l'avaient jamais vu, même pas en photo. 

- Ne l'approche pas, déclare mon père.

Un petit ricanement s'échappe de la bouche de ma mère. Je n'ai jamais aimé son rire et ça ne change pas aujourd'hui. Est-ce bien elle ? Elle est morte, sous mes yeux. Je me rappelle encore avoir touché son corps froid alors, comment se fait-il qu'elle soit debout devant moi ? 

- Viens me voir mon bébé. 

Le surnom affectueux qu'elle me donne fait remonter la boule dans ma gorge. Pourtant, quand une idée me vient en tête, je m'approche doucement d'elle. Stanley fronce les sourcils tout comme mon père et les garçons.

- J'ai toujours su que tu serais du côté de ta mère.

J'arbore un faux sourire pour lui faire croire qu'elle a raison. Sa présence me tord le ventre d'appréhension. Qu'est-ce qu'elle fait là ? Comment a-t-elle fait pour mettre en scène sa propre mort ? 

Elle range ses armes à l'arrière de son pantalon, me facilitant la tache. Avant que je ne comprenne, elle m'enlace. Je me fige quelques secondes avant de reprendre mes esprits. Mes bras glissent dans son dos et s'approchent de la ceinture de son pantalon. 

- Tu m'as manquée. 

Je la garde un peu plus contre moi, profitant de la seule étreinte qu'elle me donne depuis que je suis petite. Je n'ai aucun souvenir d'un simple câlin avec elle. À part des coups, je ne me souviens de rien.

En me décalant, elle blêmit quand elle voit que je tiens les deux armes dans mes mains. Privée d'armes, elle ne peut plus rien faire. Malgré moi, un fin sourire s'accroche à mes lèvres. Pour une fois, c'est moi en position de force et non elle. 

- Au final, elle préfère son père, ajoute mon père fier de lui. 

Elle lui lance un regard noir avant de le reposer sur moi, plus calme. De la déception se lit dans son regard mais je n'y fais pas attention. Celle qui doit être déçue dans l'histoire, c'est moi et pas elle. 

Je n'ai jamais eu de mère et voilà qu'elle se pointe ici, comme une fleur, en disant que je la préfère elle au lieu de mon père. 

- Si je t'ai prise avec moi quand tu étais jeune, c'était pour te protéger de tout ça.

Je secoue la tête, incapable de prononcer un seul mot. Elle a toujours eu cet effet sur moi. Par peur, je me taisais toujours devant elle. Une mère ne doit pas inspirer de la peur à son enfant, seulement de l'amour.

- Qu'est-ce que tu veux, Adriana ?

Le ton froid de mon père me fait grimacer. Même quand il apprit pour Stanley et moi, il n'a pas été aussi froid. Il en veut à ma mère. Il lui en veut de m'avoir prise avec elle, de m'avoir abandonnée et de m'avoir fait vivre l'enfer. Je sais que je pourrais toujours compter sur mon père au contraire de ma mère.

- Ma fille, évidement. 

Un rire jaune s'échappe de la bouche de mon père alors que j'hausse un sourcil. Elle n'est pas sérieuse, là ? Elle qui m'a rejetée toutes ces années, elle vient me récupérer maintenant ? Tout ça ne doit être qu'une foutue blague. Ou alors, je dois lui servir à quelque chose si elle me récupère. Elle s'est toujours servie de moi, je ne verrais pas pourquoi cela changerait aujourd'hui.